Platon

Le livre VI se donne comme premier objectif d’amener celui qui aime la vérité à s’occuper des affaires de la cité. Autrement dit, la cité idéale sera réalisée dès que sera réalisée la coïncidence entre pouvoir et philosophie. Socrate révèle à ses interlocuteurs que l’étude la plus importante doit être celle de l’idée du bien. C’est pourquoi, le bien se veut avant tout comme l’arme politique par excellence, car c’est lui qui permettra d’éviter toute corruption de la cité idéale. Ayant auparavant déterminé que la connaissance du bien est supérieure à toute autre forme de connaissance, les interlocuteurs de Socrate n’hésitent pas à lui demander d’expliquer en quoi exactement elle consiste. Or, c’est là tout l’enjeu de l’extrait, car il s’agit de déterminer l’idée du bien. Socrate procède en écartant ce qui ne pourrait pas être le bien et même ce qui ne pourrait pas se dire la connaissance du bien. Bref, Socrate examine le bien en débroussaillant les différents préjugés populaires ou les affirmations douteuses. Mais du à une nécessité politique, le bien devient aussi une nécessité juridique puisqu’il est supposé attribuer un jugement de valeur. Socrate met en évidence trois grands problèmes. Tout d’abord, la connaissance du bien peut-elle être déterminée comme un critère de valeur des objets, c'est-à-dire la condition sine qua non pour vraiment les connaître ? Aussi, ne serait-elle pas une connaissance préalable à toute autre connaissance ? Ensuite, en quoi et pourquoi le bien ne peut se confondre avec le plaisir tout comme il ne peut être expliqué tautologiquement ?

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