Philosophie De L'éducation
Rapports de Stage : Philosophie De L'éducation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 3 Janvier 2014 • 9 733 Mots (39 Pages) • 1 365 Vues
Exposé 1 : Le sujet et l’objet de l’éducation
Formulation du problème posé par le thème :
Le sujet et l’objet de l’éducation sont deux problèmes classiques de la philosophie de l’éducation. Dans le domaine de l’enseignement, on constate que certains présentent l’élève ou l’apprenant comme protagoniste de l’éducation, d’autres l’enseignant et d’autres encore le savoir ou la connaissance.
Formulation de la problématique :
On se demande alors qui est au centre du processus éducatif ?En d’autres termes, qui est le protagoniste, le sujet de l’éducation ? Ou encore sur qui est centrée l’éducation ? Que vise l’action éducative ? L’éducation pour qui ? L’éducation pour quoi ? Comment peut-on envisager le sujet et l’objet de l’éducation à l’heure de la mondialisation ?
I. Théories autour du sujet de l’éducation
Le sujet de l’éducation a varié dans le temps, selon que se trouve dans l’éducation traditionnelle ou dans l’éducation nouvelle.
1. A l’époque de l’éducation traditionnelle
A cette époque, dans l’éducation surtout l’enseignement, l’accent était plus mis sur le savoir. On se chargeait d’inculquer à l’enfant un certain nombre de connaissances qu’il devrait réviser, réciter et retenir par cœur. Le mot éducation a encore un sens très restreint. En 1743, Morelly par exemple, dans son Essai sur l’esprit humain, accorde toute l’importance à la formation intellectuelle et morale que l’enfant reçoit au collège ou de la part d’un précepteur. En 1749 dans ses Recherches sur les causes des progrès et de la décadence des sciences et arts Turgot donne au terme éducation une acception beaucoup plus large, puisqu’il l’étant à tout le milieu social et historique, c’est-à-dire une « éducation qui résulte de toutes les sensations, de toutes les idées que nous avons pu acquérir dès le berceau, à laquelle tous les objets qui nous environnent contribuent, et donc les instructions de nos parents et de nos maîtres ne sont qu’une très petite partie » . Il résulte donc clairement que le but de l’éducation à cette époque n’est pas tant de développer les facultés de la raison que de permettre à l’enfant d’acquérir des automatismes mentaux.
Dans le même sens, Maria MONTESSORI dans son œuvre L’enfant, nous montre comment dans les temps passés, l’enfant était relayé à un niveau inférieur, il n’était pas du tout considéré. Elle dira de l’enfant : « voilà la situation de l’enfant qui vit dans l’ambiance de l’adulte : c’est un dérangeur qui cherche, et ne trouve rien pour lui, qui entre mais qui est expulsé. Sa position est celle d’un homme sans droits civiques et sans ambiances propre… » Dit autrement, l’enfant n’avait pas du tout une place importante dans l’éducation traditionnelle. Il était « l’être humain oublié par la société, et plus encore par ceux-là même qui l’aiment, qui lui donnent et lui conservent la vie. » L’enfant était considéré comme le dérangeur de l’adulte et pire encore, dit l’auteur, « il y a une dizaine d’années, il n’existait même pas de chaises pour l’enfant ».
Bref, dans l’éducation traditionnelle, on considérait l’enseignant comme celui qui détenait le savoir et l’apprenant comme celui qui ne connait rien, une table rase, et qui reçoit tout de l’enseignant. Une telle conception va évoluer au XVIIIème avec Rousseau et l’éducation nouvelle.
2. Jean-Jacques Rousseau
C’est avec Rousseau que nait la révolution autour du sujet de l’éducation au XVIIIème siècle, car c’est lui qui va poser l’enfant, Emile, comme protagoniste et sujet de l’éducation. Cela est plus explicite dans son œuvre Emile ou de l’éducation, œuvre dans laquelle il place l’enfant, Emile, au centre de tout processus éducatif. S’érigeant contre tout type d’éducation qui tend à faire de l’enfant une machine mécanique, un être dépendant, Rousseau élabore une pédagogie du laisser faire. Il faut éduquer, gouverner Emile sans aller à l’encontre de sa liberté fondamentale. Ainsi affirme-t-il : « Prenez une route opposée avec votre élève, qu’il croit toujours être le maître, et que ce soit toujours vous qui le soyez. Il n’y a pas d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté (…) » . Il veut ainsi « accorder aux enfants plus de liberté véritable et moins d’empire, de leur laisser plus faire par eux-mêmes et moins exiger d’autrui. » Autrement dit, le sens de l’éducation doit consister à amener l’enfant à agir par lui-même, volontairement et avec liberté. Si telle est la conception du sujet de l’éducation chez Rousseau Jean Houssaye en adopte une autre qui est tridimensionnelle.
3. Jean Houssaye et le triangle pédagogique
Selon Houssaye, dans l’éducation les sujets changent selon le processus dans lequel on se trouve : processus « enseigner », processus « animer » et processus « apprendre ».
a. Processus « enseigner »
1. A ce niveau, il y a deux sujets qui communiquent entre eux : le professeur et le savoir. Houssaye dira que dans cette forme de pédagogie, « la scène est alors occupée par le dialogue du professeur et du savoir. Eux se définissent comme sujets complémentaires appuyés l’un sur l’autre, nécessaires l’un à l’autre. Le professeur fait exister le savoir et le savoir justifie le professeur. » On comprend donc que c’est plutôt le savoir et le professeur qui sont au centre de l’éducation dans le processus « enseigner ».
b. Processus « animer »
Il s’agit là du dialogue entre le professeur et l’élève. C’est en quelque sorte le vide du savoir. Tout le dialogue est centré sur l’enseignant et l’apprenant, qui deviennent le protagoniste. Le savoir s’éclipse à ce niveau ainsi que l’affirme Houssaye : « que fait le processus enseigner si non mettre à la place du mort le savoir lui-même ? […] Ce n’est pas l’enseignant qui disparait, c’est le savoir ; ce n’est pas le professeur de philosophie qui s’évanouit, c’est la philosophie en tant que contenu que l’enseignant se devait de transmettre aux dires de tous. » C’est donc l’enseignant et l’apprenant qui sont sujets à ce niveau. S’il est favorable au travail de groupe, à la recherche, il reste que ce processus fait du savoir « le mort ».
c. Le
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