Peut-on Parler D'une Philosophie Contractualiste ?

Le contractualisme est un mouvement de la philosophie politique qui détient son apogée vers les XVIIe et XVIIIe siècles. Il est caractérisé par 3 grands théoriciens que sont Hobbes, Locke et Rousseau. Rousseau ( 1712-1778 ) est souvent relié à cette théorie grâce à son ouvrage Du Contrat social ( 1762 ). Attention cependant, il n'est pas le fondateur de cette théorie. Il faut en effet remonter au XVIIe siècle, et ainsi retrouver Thomas Hobbes ( 1588-1679 ) et John Locke ( 1632-1704 ), pour trouver une théorie du contrat social qui est représentée comme une solution aux problèmes théoriques de la philosophie politique. Ce courant de la philosophie politique a en effet pour objet de donner une explication rationnelle à l'origine de la société et de l’État, notamment en impliquant le « contrat social ». Ce contrat est précédé historiquement d'un état de nature jugé insuffisant au développement de la vie des individus pour certains, et à la garantie de survie des hommes, pour d'autres. Chaque auteur possède donc une vision différente du contrat.

Par « philosophie contractualiste », on entend donc la philosophie politique qui traite du contractualisme, c'est-à-dire le fait que toute société soit basée sur un pacte, un contrat entre les hommes, qui sacrifient une partie de leur liberté et de leurs droits pour l'intérêt général.

Aussi, par « peut-on », on entend ici une possibilité, une capacité. Autrement formulé, sommes nous capable, possédons nous la possibilité de parler de philosophie contractualiste ? Explicitement, quels sont les éléments qui nous permettent d'affirmer que nous sommes en présence d'une philosophie contractualiste ?

On peut donc dégager la problématique suivante : Un pacte entre les hommes est-il vraiment nécessaire pour garantir leur « survie » ou leur développement ?

En effet, que serait alors une société sans ce pacte, sans ce contrat ? Il faut alors analyser les différentes théories, les différents doctrines des théoriciens pour savoir si oui ou non ce pacte est indispensable. Dans cette mesure, nous saurons si nous sommes alors capable de parler d'une philosophie contractualiste ou non.

Nous verrons ainsi, dans une première partie, que le contrat social est nécessaire pour les hommes et leur intérêt commun, s'ils veulent perdurer dans le temps ( I ). Enfin, nous verrons dans une deuxième partie que ce contrat a cependant des limites et n'est pas forcément « obligatoire » (II).

I. Une entente nécessaire pour un intérêt général satisfait.

Nous verrons dans un premier temps que l'ordre naturel ne permet pas, selon certains auteurs, aux hommes de perdurer dans le temps ( A ) et nous verrons dans un deuxième temps que ce pacte assure une certaine harmonie entre les hommes ( B ).

A. L'ordre naturel, danger potentiel

- Selon Hobbes « Tant que les hommes vivent sans une puissance commune qui les maintienne tous en crainte, ils sont dans cette condition qu'on appelle la guerre, et qui est la guerre du chacun contre chacun ».

- Selon Locke : « L'abandonner à une telle liberté sans contrainte, avant qu'il ne puisse se conduire par la raison, ce n'est pas lui reconnaître

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