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Methodologie de la dissertation philosophique

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Par   •  14 Juin 2015  •  2 311 Mots (10 Pages)  •  1 335 Vues

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METHODOLOGIE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE.

I ) QU'EST-CE QU'UNE DISSERTATION PHILOSOPHIQUE?

- On fait des dissertations dans d'autres disciplines que la philosophie, mais en dépit de quelques points communs, il convient de commencer par "oublier" les méthodes préconisées dans ces disciplines.

- La dissertation philosophique est un exercice de réflexion à la fois personnelle et informée.

- personnelle parce qu'il s'agit de réfléchir par soi-même dans le but de répondre à la question posée.

- informée parce qu'il s'agit à partir de sa réflexion de retrouver des auteurs de philosophie, de nourrir ses propos de référence à des auteurs, c'est-à-dire à des éléments de doctrines.

N. B. : Cette double exigence dessine les deux écueils qu'il ne faut pas manquer d'éviter : simplement faire étalage de connaissances tenues pour philosophiques ou faire l'économie de l'ensemble des connaissances acquises.

II ) LA REALISATION D'UNE DISSERTATION PHILOSOPHIQUE.

A) La problématisation du sujet.

1) Le sujet question.

Le point de départ d'une dissertation de philosophie est un sujet, le plus souvent formulé sous la forme d'une question et qui comporte généralement au moins deux notions mises en relation par un groupe verbal. C'est sur cette relation qu'on vous demande de réfléchir : son existence et sa nature.

Que faut-il éviter de faire face au sujet ?

- Répondre immédiatement à la question. C'est confondre une question avec un problème, c'est s'empêcher de réfléchir, c'est éventuellement prendre le risque de manquer le sens de la question.

- Chercher des références à partir d'une des notions présentes dans le sujet. C'est prendre le risque de déséquilibrer le sujet, "d'oublier" une autre notion ou de forcer le sens de la question pour la faire entrer dans le cadre de ce que l'on sait.

Dans les deux cas, le risque encouru est le même et il coûte cher : le hors-sujet.

Que faut-il faire ?

Il faut chercher et découvrir le problème ou un problème qui s'exprime et se dissimule à la fois dans la question.

2) Question et problème.

Certaines questions ne renvoient pas à des problèmes : les questions factuelles, c'est-à-dire les questions dont la réponse s'obtient par une observation adaptée de la réalité, des faits. Ex : " Quelle heure est-il?".

D'autres en revanche sont l'expression d'un problème : celles qui ne trouvent pas de réponses satisfaisantes lorsqu'on a recours à l'observation des faits, soit parce qu'ils sont muets sur la question, soit parce qu'ils offrent une multiplicité de réponses contradictoires. Ex : "Tout homme a-t-il droit au respect?"

Telles sont les questions philosophiques et donc les sujets de dissertation. Et, c'est ce problème qu'il s'agit de découvrir et d'exposer.

3) Problématiser la question.

La problématisation a pour point de départ le sujet-question et pour point d’arrivée la formulation d’un problème. Qu'est-ce qu'un problème ? C'est une contradiction. Qu'est-ce qu'une contradiction ? Deux propositions qui paraissent vraies, qui au mieux ont pour elles un argument, mais qui s’opposent l’une à l’autre de telle sorte que si l'une est vraie alors l'autre est fausse. Deux propositions totalement incompatibles et qui toutefois semblent vraies toutes les deux.

Variante : deux propositions contraires l'une à l'autre et qui semblent aussi fausses l'une que l'autre. Comme elles sont contraires l'une à l'autre, elles ne devraient pas être fausses toutes les deux.

Dans les deux cas, le problème consiste en cela qu'il est tout aussi impossible de soutenir simultanément deux idées parce qu'elles sont incompatibles, que d'en adopter une parce que l'autre semble tout aussi valable, vraie.

Ex : D'un côté, en tant qu'ils sont des hommes justement, tous les hommes ont droit au respect. D'un autre côté, ne doit-on pas soutenir que certains hommes ont perdu ce droit en raison de ce qu'ils ont fait ? On le voit : ou bien tous les hommes sans aucune exception ont droit au respect, ou bien certains ont perdu ce droit, donc tous n'y ont pas droit : ces deux idées ne peuvent pas être soutenues conjointement.

Pour passer de l’un à l’autre, de la question au problème, il n’y a pas vraiment de méthode, de technique, mais tout au plus des recettes. (Aussi bien faut-il ne jamais perdre de vue qu’il est vain de croire qu’il existe vraiment une technique de la dissertation : ce serait croire qu’il existe une technique pour penser.)

Deux opérations sont toutefois toujours nécessaires : trouver des reformulations possibles de la question afin d'en bien saisir le sens ; définir les termes de la question, tous, sans exception.

Ensuite, on peut :

- Reformuler la question posée à partir des définitions qu’il est possible de donner de chaque notion du sujet. Les diverses combinaisons qu'il est possible d'envisager à partir de toutes les définitions peuvent quelquefois présenter des contradictions entre elles. Dans ce cas, on conçoit un problème qui repose sur l'ambiguïté des notions présentes dans la question.

- Mettre la question en situation, se demander à quelles occasions elle peut se poser et si l’observation des faits ne donne pas des réponses opposées à la question.

- Se demander comment on répond d’ordinaire à cette question, c’est-à-dire qu’elles sont les opinions qui passent pour des réponses à cette question. Si les opinions sont en désaccord entre elles, cela suggère une contradiction qu'il faut alors exposer.

- Poser par hypothèse une réponse possible à la question, puis se demander ce que signifie cette réponse, qu'est-ce qu'elle implique, qu'est-ce qu'elle suppose pour être vraie et quelles sont ces conséquences. A partir

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