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Les quatre otages enlevés au Niger libérés

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Par   •  21 Janvier 2014  •  1 687 Mots (7 Pages)  •  635 Vues

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Les quatre otages enlevés au Niger libérés

Le Monde.fr | 29.10.2013 à 18h05 • Mis à jour le 30.10.2013 à 12h26 |Par Jean-Philippe Remy

C'est une libération, dans tous les sens du terme. Plus de mille jours après leur enlèvement, Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand ont retrouvé la liberté, mardi 29 octobre. Cet heureux dénouement met fin à leur détention par les hommes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et au calvaire de leurs proches qui, pendant trois ans, ont tout imaginé, tout redouté.

Lire les réactions des familles, soulagées après cette libération

L'annonce officielle a été faite par le chef de l'Etat, François Hollande, dont l'entourage a assuré que la santé des otages était "correcte" – le ministre des affaires étrangères s'est lui félicité de la "très bonne santé" des otages. Le président a tenu en particulier à remercier son homologue nigérien Mahamadou Issoufou "qui a réussi à obtenir la libération de nos compatriotes".

Les ministres des affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la défense, Jean-Yves Le Drian, se sont rendus à la capitale nigérienne, Niamey, "pour faire en sorte que nos quatre concitoyens désormais libres puissent revenir vers la France".Interrogé sur Europe 1 dans la soirée, M. Fabius a insisté sur le fait que "la France ne payait pas de rançon". "Il n'y a pas eu d'assaut, a précisé Jean-Yves Le Drian. Les otages sont attendus en France, mercredi en fin de matinée.

Lire notre zoom sur les sept otages français toujours retenus dans le monde

COMMANDO DANS LA VILLE MINIÈRE D'ARLIT

Pour ces quatre hommes, tout avait commencé dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010. Un commando faisait irruption à à Arlit, une ville minière dans le nord du Niger, et enlevait sept personnes à leur domicile, travaillant pour Areva ou Sogea-Satom, une filiale du groupe Vinci. Dans les environs d'Arlit, on extrait l'uranium qui fait tourner une partie des centrales nucléaires françaises. La sécurité devrait y être particulièrement soignée.

Mais quelque chose n'a pas tourné rond, ce soir-là. Le préfet de la région avait pourtant averti de la présence d'un groupe appartenant à AQMI, loin de leurs bases du nord du Mali. Or, le groupe des ravisseurs pénètre dans le périmètre théoriquement protégé par des gardes armés nigériens, se rend aux domiciles des otages, s'en saisit, puis sort à grand-peine de ce lotissement en se trompant plusieurs fois, sans essuyer de tirs ou de réactions.

OPÉRATION MENÉE PAR ABOU ZEID

L'opération a été menée par Abdelhamid Abou Zeid, l'émir d'AQMI, chef de la katiba (compagnie) Tariq Ibn Ziyad. Il est venu en personne diriger la prise d'otages. Le petit homme originaire d'Algérie, considéré comme l'un des responsables les plus inflexibles d'AQMI, a fait la route depuis le nord du Mali, où ses hommes sont basés, mais il est resté aux abords d'Arlit. Les otages le découvriront plus tard, alors qu'ils font déjà route vers l'ouest, quittant bientôt le Niger.

A l'arrière du pick-up où on les a jetés, Françoise Larribe et son mari, ingénieur employé d'Areva, essayent de calculer jusqu'où les emmène le commando. Ils se dirigent vers le nord du Mali, dans la région de l'Adrar des Ifoghas. Dans ce massif volcanique, il y a de l'eau. Le relief permet de se dissimuler. Partout ailleurs, c'est le désert, les espaces immenses. L'autorité de la capitale, Bamako, n'existe plus dans la région. Un coin parfait pour y installer les combattants et y détenir les otages le temps de négocier leur libération.

INDUSTRIE DE LA PRISE D'OTAGES OCCIDENTAUX

Les hommes d'AQMI s'y sont installés depuis 2003, lorsqu'ils sont parvenus à enlever leur premier groupe d'otages, trente-deux touristes européens, un record, et déjà les premiers millions d'euros de rançon. Dans les rangs d'AQMI, certains d'entre eux ont noué des alliances avec des tribus touaregs par des mariages. C'est de là qu'ils gèrent leur petite industrie de la prise d'otages occidentaux.

Les responsables "historiques" d'AQMI étaient initialement des membres du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) algérien. Dirigé par Abdelmalek Droukdel depuis 2004, le mouvement s'est rallié à Al-Qaida en 2006. L'année suivante, il change de nom et devient AQMI.

Les otages enlevés dans la région sont désormais acheminés dans le nord du Mali, où des tractations peuvent commencer. Des rançons sont payées, généralement par les gouvernements, qui nient ensuite avoir versé de l'argent. L'affaire est profitable. Plusieurs estimations sur les sommes totales versées à AQMI circulent. Elles se comptent en dizaines de millions d'euros.

Lorsque les sept d'Arlit sont débarqués dans l'Adrar des Ifoghas, ils entrent dans un système bien rodé, même si les conditions de vie y sont plus que spartiates. Les otages, séparés en plusieurs groupes, sont régulièrement obligés de changerde campement. Ils y sont parfois traités durement. Mais sans violences physiques. Au milieu de l'Adrar, la vie est dure, la promiscuité permanente. Abou Zeid est réputé pour sa dureté. Il est à l'origine de l'exécution d'un de ses otages en 2009, le britannique Edwin Dyers, ainsi, sans doute, que de la mort de Michel Germaneau, tué lors d'une tentative de libération par des forces franco-mauritaniennes.

LIBÉRATION DE TROIS OTAGES

Trois des otages d'Arlit, pourtant, vont

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