Les Liaisons Dangereuses
Dissertation : Les Liaisons Dangereuses. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tinette17 • 27 Juin 2013 • 1 510 Mots (7 Pages) • 918 Vues
Lecture analytique : extrait lettre 81 des Liaisons Dangereuses- 1782
Travail préalable :
1) Comparez le premier paragraphe et les § suivants : quel sentiment transparaît dans ce premier paragraphe ? Par quels moyens est-il exprimé ?
2) Relevez les passages qui décrivent la condition des jeunes filles dans cette société.
3) Montrez que cette lettre est le récit d’une éducation. Quelles en les étapes successives ? Quelles sont les finalités de cette éducation ?
4) Quel champ lexical parcourt les § 3 et 4 ? Relevez le jeu des oppositions : que révèle-t-il ?
5) En quels passages prend-elle le destinataire à parti ? Dans quel but ?
Contextualisation
Roman publié en 1782 dans une société disloquée par crise économique et bloquée par barrières entre classes, après 3 ans de gestation avec succès aussi fulgurant que scandale déclenché. Pourtant auteur, Laclos, né en 1741 dans une famille bourgeoise, mort en 1803 à Naples ( armée), mène une carrière militaire tranquille avant de faire un mariage heureux. Il s’est déjà essayé à quelques écrits de ton très libre par rapport à sa personnalité sociale mais c’est ici son grand œuvre, qui s’inscrit dans mouvement charnière entre les Lumières et le siècle suivant,le mouvement libertin => influence des idées des philosophes des Lumières ( rationalisme, observation, expérimenta°) dans libertinage.
Roman épistolaire composé des lettres que s’échangent 13 personnages dont les 2 personnages principaux , la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, issus de aristocratie, mènent les intrigues en dignes représentants du libertinage, version masculine et féminine.
Ces lettres font état, tt en les construisant, des liaisons ou relations sociales entre les personnages.
Originalité du personnage de Mme de Merteuil, au cœur de toutes les intrigues, auteur de la lettre 81, longue lettre située en plein cœur du roman ( 175 lettres ) en réponse à lettre de Valmont qui lui donne des conseils de prudence dans une entreprise amoureuse qu’elle veut réaliser. (Lettre autobiographique, seul personnage dont le passé ns sera connu).
Comment sur le mode de la confidence, cette lettre dénonce-t-elle la société du XVIII ème siècle ?
Laclos donne à lire dans cette lettre l’affirmation orgueilleuse de soi,la conscience de son unicité à travers un récitd’apprentissage, d’auto – apprentissage plutôt, fondé sur une ascèse héroïque qui reflète valeurs et travers de cette société ( qui a enfanté une telle « héroïne »).
I- L’affirmation de soi et de sa valeur.
1. Affirmation de sa différence, voire de sa supériorité
Cette affirmation « imprègne » le 1er § et le dernier. La première question, par la conjonction et la mise en relief du pronom sujet employé sous sa forme tonique « Mais moi » revendique d’emblée une différence radicale entre la Marquise d’une part et « ces femmes », rejetées en fin de phrase et dévalorisées par l’adjectif « inconsidérées » dans lequel transparaît tout le mépris de la Marquise. Elle va jusqu’à revendiquer son unicité en se distinguant « des autres femmes », toutes cette fois-ci, dont elle méprise la passivité avec les 3 participes « donnés, reçus, suivis en forme passive» et l’irréflexion soulignée par les 3 compléments « au hasard, sans examen, par habitude ». Femmes auxquelles manquent l’esprit critique, l’examen méthodique, le rejet des traditions prôné par l’esprit des Lumières tandis qu’elle s’est livrée à de « profondes réflexions » , adoptant une démarche active « je les ai créés » pour se construire, laisser mûrir comme un « fruit » ses principes de conduite.
Le dernier § souligne sa précocité avec l’opposition forme affirmative, forme négative « je n’avais pas 15 ans/ je possédais déjà », renforcée par la force du verbe posséder, et laisse percevoir la conscience de sa supériorité sur « les politiques » réputés puisqu’elle n’en est qu’aux « premiers éléments … ».S’affirment son appétit de puissance et l’idée qu ‘elle surpasse les hommes aussi.
2. Omniprésence du « je » :
La conscience de soi se lit dans l’omniprésence des formes de la 1ère pers, du pronom sujet « je » aux formes compléments, notamment dans les tournures pronominales « je me suis travaillée » ou tournures renforcées « ce travail sur moi-même » ; elle apparaît aussi dans la répétition « je dis mes principes, et je le dis à dessein » où affirme peser ses mots et culmine avec la conclusion pleine d’orgueil où rivalise avec créateur « je puis dire que je suis mon ouvrage ». Les nombreuses occurrences du « je » sont aussi le signe de son égocentrisme. Tout tourne autour d’elle.
Mais, Au-delà des remarques précédentes, les marques de la première personne soulignent aussi la solitude dans laquelle se trouve la jeune fille.
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