Les Echanges

Lors de la constitution de l’Europe, les échanges et les traités commerciaux ont permis une entente entre les peuples, de telle sorte qu'aucune guerre n'ait lieu. Pourtant c’est souvent à cause des échanges que les guerres commencent. Il semble donc y avoir confrontation entre les l'échange et les conditions pour la paix. Mais de multiples raisons des échanges peuvent aussi favoriser la paix. Nous verrons donc dans un premier temps les apports de l'échange pour la paix, pour ensuite y distinguer les limites, afin de déterminer sous quelles conditions l'échange peut favoriser la paix.

Les échanges supposent un accord et un intérêt réciproques entre les participants. Le meilleur exemple est celui de l'échange des biens, par le troc ou la monnaie. Chacun cède à l'autre ce qu'il a en trop, par rapport à ce dont il a besoin. L'égoïsme de chacun est pris en compte, comme le remarque Adam Smith : dans l'échange commercial, « chacun a intérêt à faire un bon produit, car il en retirera plus de profit s'il se vend bien ». Il y a même « une main invisible » qui régule tous ces échanges d'intérêts particuliers pour contribuer au bien-être de l'ensemble de la société. La guerre est évidemment l'inverse de cela : il y a le pillage des biens et le vol. On prend à l'autre ce dont il a besoin, même si l’on possède trop soi-même. Les croisades au Moyen Âge par exemple : Venise est devenue richissime grâce au sac de Constantinople. D’après l’histoire on peut voir d'un œil favorable le développement des relations commerciales entre les pays, car cela confère souvent un mouvement de paix à l'ensemble.

Les échanges constituent la société : par le troc et la division du travail. Lévi-Strauss constate que toute société et toute culture humaine en général se fondent sur l’interdiction de l'inceste. En refusant une union avec sa propre sœur, un homme montre qu'il la laisse disponible pour d'autres. Et inversement : la sœur de l'autre devient disponible pour lui. On peut alors dire qu'une société repose sur le principe de l'échange des femmes.

Or la paix demande que des règles soient établies. Et la guerre est la négation même de la société, puisqu'il y a refus de vivre sous des règles communes. L'état de guerre originel est selon Hobbes, « l'état de nature, dans lequel aucun échange n'est justement possible ».

On échange aussi des idées, des messages. Un dialogue par exemple suppose la participation de chacun des interlocuteurs et la prise en compte de leur opinion. Celle-ci est écoutée et respectée. Il ne s'agit pas, de vouloir prendre l’autorité sur quelqu'un en lui imposant son opinion propre.

Un vrai dialogue a pour but la vérité et repose sur le respect mutuel. Il ne s'agit pas de persuader, mais de s'enrichir mutuellement de connaissances.

Cependant on échange aussi des insultes, et certaines opinions sont délibérément discutées, ce qui n’est pas favorable à la paix. Elles appellent même à des comportements agressifs.

Mais l’échange à ses limites : le désir de s'imposer à autrui est toujours présent et trouve un moyen de se développer dans l'échange des points de vue.

Cela va même plus loin, car on peut penser que

...