Lecture Analitique D'un Extrait Du " discourt Sur L'origine Et Les Fondement De L'inégalité Parmis Les Hommes "
Note de Recherches : Lecture Analitique D'un Extrait Du " discourt Sur L'origine Et Les Fondement De L'inégalité Parmis Les Hommes ". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nahi • 23 Juin 2013 • 1 236 Mots (5 Pages) • 1 681 Vues
Introduction
Rousseau est né en 1772 et est mort en 1778. En 1750, il écrit le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes d’après un sujet proposé par l’académie de Dijon : « Les sciences et les arts aident-ils l’homme à se développer ? ». Rousseau condamne sciences, arts, luxe et progrès qui ont corrompu l’homme et l’ont fait sortir de l’état de nature. Il présente ici ce qui sera sa thèse la plus connue : le mythe du « bon sauvage ».
Lecture du texte
Les politiques font sur l'amour de la liberté les mêmes sophismes que les philosophes ont faits sur l'état de nature; par les choses qu'ils voient ils jugent des choses très différentes qu'ils n'ont pas vues et ils attribuent aux hommes un penchant naturel à la servitude par la patience avec laquelle ceux qu'ils ont sous les yeux supportent la leur, sans songer qu'il en est de la liberté comme de l'innocence et de la vertu, dont on ne sent le prix qu'aunt qu'on en jouit soi-même et dont le goût se perd sitôt qu'on les a perdues. Je connais les délices de ton pays, disait Brasidas à un satrape qui comparait la vie de Sparte à celle de Persépolis, mais tu ne peux connaître les plaisirs du mien.
Comme un coursier indompté hérisse ses crins, frappe la terre du pied et se débat impétueusement à la seule approche du mors, tandis qu'un cheval dressé souffre patiemment la verge et l'éperon, l'homme barbare ne plie point sa tête au joug que l'homme civilisé porte sans murmure, et il préfère la plus orageuse liberté à un assujettissement tranquille. Ce n'est donc pas par l'avilissement des peuples asservis qu'il faut juger des dispositions naturelles de l'homme pour ou contre la servitude, mais par les prodiges qu'ont faits tous les peuples libres pour se garantir de l'oppression. Je sais que les premiers ne font que vanter sans cesse la paix et le repos dont ils jouissent dans leurs fers, et que miserrimam servitutem pacem appellant, mais quand je vois les autres sacrifier les plaisirs, le repos, la richesse, la puissance et la vie même à la conservation de ce seul bien si dédaigné de ceux qui l'ont perdu ; quand je vois des animaux nés libres et abhorrant la captivité se briser la tête contre les barreaux de leur prison, quand je vois des multitudes de sauvages tout nus mépriser les voluptés européennes et braver la faim, le feu, le fer et la mort pour ne conserver que leur indépendance, je sens que ce n'est pas à des esclaves qu'il appartient de raisonner de liberté.
Extrait de Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes - Rousseau
Commentaire du texte
I. Accusation envers l’homme « civilisé »
a) Empressement du jugement européen (l. 1-7)
Dans son premier argument, qui est une analogie, Rousseau commence par s'en prendre aux hommes politiques européens, qu'il estime aussi peu que les philosophes. Tous fondent leur jugement sur ce qu’ils voient, mais ils n'ont qu'une vision restreinte du monde (ligne 6-7 : « ils ont sous les yeux »).Ils n'aboutissent ainsi qu'à un « sophisme » (l.2) quand il s'agit de juger si les hommes tiennent à la liberté.
b) Raisons de la docilité de l'homme social (l.7-13)
« Sans songer » l.7 prive les politiques de la faculté de raisonner. Dans une seconde analogie est employé pour la deuxième fois le terme « liberté ». Cette fois, la liberté, qui est un état, est assimilée à l'innocence et à la vertu qui sont des qualités.
On trouve encore des tournures binaires :
« L’innocence et la vertu», l.8
« Dont on ne sent le prix (…) et dont le goût », l.8-9
« Se perd sitôt qu'on les a perdues », l.10.
«
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