Le Travail

Sujet : « Tout travail a-t-il un sens ? »

D’un point de vue étymologique, la locution « travail » provient du terme latin tripalium qui désignait un instrument de torture. Il est vrai que dans le passé, le travail était réservé aux esclaves qui étaient souvent torturés. Le travail fut, durant de nombreux siècles, perçu uniquement comme une contrainte et entraînant le bafouement de la dignité humaine. Dans notre société contemporaine, la perception du travail a donc considérablement évolué au cours de l’histoire et aujourd’hui le travail, que ce soit au sens de l’emploi ou bien celui d’un effort pour accomplir une tache, une œuvre, est très bien vu. Désormais, lorsque nous qualifions une personne de travailleuse nous lui adressons un compliment, en opposition aux « fainéants » qui eux sont montrés du doigt. Par exemple, aujourd’hui dès l’entrée à l’école primaire, l’accent est mis sur le travail scolaire et les élèves paresseux sont très mal perçus par le corps enseignant.

Il convient alors de se demander quels sens pouvons nous donner au terme travail ?

Pour cela, nous nous demanderons quel regard porte notre société sur le travail, puis nous nous intéresserons à ce qu’il peut nous apporter, enfin nous verrons comment le travail peut-il perdre de son sens.

De nos jours, le travail est vu comme une valeur fondamentale, les emplois nous permettent de nous insérer dans la société et le travail que l’on fournit pour transformer de la matière ou pour progresser est le plus souvent valorisé.

Cela signifie que, dans notre société actuelle le travail est considéré comme bénéfique et même honorable. Le regard que nous portons a donc considérablement changé car rappelons que durant le Moyen-Âge et même longtemps après, le travail était vu comme une punition et été réservé aux esclaves. Aujourd’hui, être sans emploi est vécu de façon négative et presque déshumanisante nous explique Hannah Arendt dans «La condition de l’homme moderne». En effet, il est devenu normal d’avoir un emploi, tout le monde travaille et travailler rythme notre vie. C’est notre emploi qui nous impose des horaires, qui permet de subvenir à nos besoins, de faire des courses, d’acquérir des biens etc ... Au-delà des biens matériels, il y a aussi un aspect social primordial que l’on peut attribuer aux emplois, car lorsque l’on obtient un travail cela signifie que l’on va être au contact d’autres travailleurs, d’autres personnes plus généralement. Travailler, dans le sens de l’emploi, devient alors un puissant facteur de notre vie sociale. De plus, il y a un certain engouement pour les professions les plus prenantes. Par exemple, au sein de notre société, les médecins suscitent une certaine admiration. Cela illustre bien le fait que le travail est devenu une des valeurs les plus en vogue ces dernières décennies. C’est pourquoi être au chômage peut maintenant être vécu comme une véritable épreuve car cela signifie ne plus être dans la norme, être en marge de notre société, rencontrer des difficultés financières ...

Intéressons nous désormais au travail dans son sens de fournir un effort pour progresser ou accomplir quelque chose sans qu’il y est emploiet rémunération. Là encore, ce travail est extrêmement valorisé comme nous pouvons le constater au sein du système scolaire. Un élève travailleur, fournissant des efforts, même s’il n’obtient pas d’excellents résultats sera tout de même félicité par ses professeurs. Cela peut s’expliquer par le fait que pour accomplir de grandes choses, il faut nécessairement beaucoup travailler. Prenons l’exemple d’un sportif comme Usain Bolt, bien qu’il possède de grandes capacités physiques qui lui sont innées, c’est à force d’acharnement aux entrainements et d’une grande quantité de travail qu’il a pu devenir champion olympique. Le travail est donc un outil permettant l’accomplissement de grandes choses.

Cependant, le travail est bien une valeur qui change selon la société au sein de laquelle on l’envisage. Travailler ne peut avoir le même sens dans une tribu d’Amazonie que dans un pays développé d’Europe. De plus, quelques limites peuvent être trouvées à la thèse énoncée précédemment. En effet, si certaines professions sont bien vues par l’opinion commune de notre société, ce n’est pas le cas pour toutes. Les métiers ne nécessitant pas d’étude sont souvent moins bien reconnus, et il apparait alors une ségrégation professionnelle au sein de la société, séparant ainsi le travail manuel du travail intellectuel.

Le travail, quelque soit le sens considéré, est bénéfique pour l’homme. C’est-à-dire qu’il ne peut nous apporter que de bonnes choses.

En effet, l’emploi va nous permettre de gagner notre vie, de pouvoir satisfaire nos besoins naturels ainsi que certains de nos désirs matériels. De plus, il nous permet de rencontrer de nouvelles personnes ... Mais le travail, qu’il soit au sens de l’emploi ou de l’effort nous permet surtout de nous faire évoluer, de nous faire grandir car avant toute chose, le travail c’est l’apprentissage. Travailler est synonyme d’épanouissement car si nous prenons le cas du travail intellectuel, il permet la sublimation de notre esprit qui est l’essence même de tout notre être. Nous avons vu précédemment, que le travail rythmait notre vie, effectivement, ce dernier nous prend le plus clair de notre temps. Ainsi, à condition que notre travail nous plaise il peut alors être responsable de notre bonheur. Le travail sportif par exemple, nous permet de nous dépasser et quand on y parvient, il nous remplit d’une grande satisfaction personnelle !

Par ailleurs, on constate que nos conditions de vie sont bien meilleures qu’il y a 50 ans et qu’elles n’ont plus rien avoir avec celles de nos ancêtres de l’Antiquité. Nous devons cela à l’homme et au travail qu’il a fourni au fil des siècles. Auparavant, si les hommes devaient marcher plus de deux heures pour faire 10 kilomètres, aujourd’hui grâce au travail des hommes qui ont imaginé puis construit des voitures, il ne nous faut plus que quelques minutes

...