Le Pilier

Le levier

Vénérable Maîtresse et vous mes Sœurs en vos grades et qualités.

Le levier est un outil qui fait partie de l’initiation de la Compagnonne lors du troisième voyage, il n’est donc accessible qu’à ce stade.

Lors du premier voyage portant sur les 5 sens (vue, ouïe, odorat, toucher, goût) la compagnonne reçoit le maillet et le ciseau, outil qu’elle a déjà eu en tant qu’apprentie et qu’elle utilisera en permanence pour tailler sa pierre.

Lors du deuxième voyage qui définit les 5 ordres à connaître dans l’art architectural (Dorique, Ionique, Corinthien, Toscan et Composite) la règle et le compas ont été remis. L’un sert à bien définir le niveau, l’horizontale, la géométrie plane l’autre c’est-à-dire le compas sert à mesurer la géométrie dans l’espace et les progrès de notre évolution personnelle. La règle et le compas permettent une méthode de travail nécessaire à la construction architecturale.

Le troisième voyage est celui, des arts libéraux : Grammaire, Rhétorique, Logique d’une part Arithmétique, Géométrie Astronomie, Musique d’autre part C’est précisément au cours de ce voyage que la règle toujours présente, est accompagnée

cette fois du levier, outil de la transformation possible.

Le levier devient actif par la force de celui qui l’utilise sinon il est inerte par lui-même. Il est utile pour celui qui est capable de s’en servir, il devient alors force qui est elle-même contrôlée par la règle, le niveau et la perpendiculaire.

Cet outil est redoutable et puissant puisqu’Archimède prétendait soulever le monde avec un point d’appui et un levier.

Le levier représente notre enseignement maçonnique, la lettre G ou connaissance pour que nous puissions avoir la force de soulever le monde. Il est également symbole du pouvoir de la volonté.

Physiquement le levier peut se définir comme une barre de fer, flexible autour d’un point fixe, dit point d’appui, permettant de multiplier une force appliquée à une résistance. La barre de fer ne devient levier que lorsque le point d’appui est trouvé. Ce point est primordial car il devient le centre de rotation qui permet de mouvoir la lourde pierre que l’on veut déplacer.

Sans cet instrument aucun temple, aucune cathédrale et aucune construction de pierre n’aurait pu exister car il ne suffit pas de tailler

la pierre, il faut la déplacer grâce au levier pour l’insérer dans l’édifice.

Tout au long de notre cheminement maçonnique nous sommes invités à réfléchir sur la puissance de l’idée capable de se muer en action grâce au levier.

Inerte par lui-même, le levier se rapporte à la connaissance et ne devient initiatique que dans le cas où celui qui la possède est lui-même initiable, c'est-à-dire capable de comprendre.

Le levier devient alors la force féconde et généreuse qui ne doit s'exprimer qu'avec le contrôle de la règle, symbole de rectitude, de la raison et de la maîtrise.

Au sens figuré, le levier sert à vaincre une résistance par des moyens d'action multiples et infinis selon notre état d'esprit, notre évolution, notre personnalité, notre créativité et notre imagination

Si nous considérons notre charpente humaine, nous ne devenons mobiles que grâce à un système de leviers dont le point d'appui est notre cerveau.

Les adeptes des arts martiaux connaissent bien la primauté de l'esprit sur les possibilités de leurs corps pour maîtriser leur centre de gravité ; ce point d'appui mental qu'ils nomment le "HARA" leur permet d'acquérir

la puissance physique et psychique.

La vraie question est en fait

...