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Le Mythe Du Bon Sauvage

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Par   •  13 Mars 2014  •  1 434 Mots (6 Pages)  •  3 015 Vues

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L’Eldorado et le mythe du bon sauvage

Introduction :

C’est au XVIIIème siècle, où les philosophes des Lumières rêvent d’une société juste, fondée sur l’égalité et où les récits de voyages abondent, que l’utopie acquiert ses lettres de noblesse, alors que le mythe, puisant ses origines dans les traditions orales antiques, est un récit qui se veut explicatif et fondateur d’une pratique sociale. L’utopie reprend deux mythes importants. D’une part, le mythe de l’âge d’or, rêve d’un paradis perdu où les hommes vivaient dans l’innocence, en harmonie avec la Nature. C’est ainsi que Montesquieu présente dans les Lettres persanes (1721) la société primitive des Troglodytes qui vivent dans la vertu et la simplicité, garantes de leur bonheur. D’autre part, l’utopie brode autour du mythe du « bon sauvage ». Diderot, dans le Supplément au voyage de Bougainville (1772), montre que la sagesse et l’innocence des sauvages, qui s’opposent à la corruption des gens civilisés, sont les seules valeurs d’une société heureuse.

I. LES ORIGINES DU MYTHE DU BON SAUVAGE

1) L’utopie du paradis perdu

2) Nouvelles découvertes et récits de voyage

II. LE MYTHE

1) Ses caractéristiques

2) La place de l’Eldorado dans le mythe du bon sauvage

3) La place du mythe dans la philosophie des lumières

III. MYTHE DU BON SAUVAGE, PARADIS PERDU ET ELDORADO DANS CANDIDE

I. LES ORIGINES DU MYTHE DU BON SAUVAGE

1) L’utopie du paradis perdu

L’Âge d’Or et le Paradis représentent deux figures d’un bonheur originel perdu. Dans la tradition gréco-latine, l’Âge d’Or désigne un état primordial où les hommes vivent sans souffrir ni vieillir, où la nature généreuse les dispense du travail, où règnent la paix et la justice. D’après les croyances judéo-chrétiennes associées au péché originel, l’homme, comme le rappelle la Bible, aurait connu le paradis, mais l’aurait perdu après avoir croqué la pomme.

2) Nouvelles découvertes et récits de voyage

Dès la fin du XVème siècle, beaucoup voyagent vers les Amériques notamment, et vers les nouveaux pays découverts. Des carnets de voyage révèlent l'existence d'autres peuples, d'autres coutumes, d'autres cultures, d'autres religions. L'Europe prend conscience qu'elle n'est plus seule au monde. Au XVIème siècle, Montaigne s’interroge sur la notion de « sauvage ». Son observation du naturel et de l’ingénuité de trois indigènes du Brésil débarquant à Rouen est à l’origine de l’intérêt manifesté, deux siècles plus tard, pour le « Bon sauvage ».

Au XVIIIème siècle, les récits de voyages se font de plus en plus nombreux (ex.: Supplément au voyage de Bougainville (1772) de Diderot). Ces récits, très appréciés du public de l'époque, véhiculent l'image idyllique du "bon sauvage". Ces peuples nouveaux ne sont pas considérés comme inférieurs à l'homme civilisé, au contraire, ils inspirent l'admiration et incarnent une sorte de pureté originelle. En proposant une vision idyllique, utopique, du primitif naïf, bon, vivant en osmose parfaite avec la nature qui le fait vivre, le XVIIIème siècle exprime son désir d'un bonheur simple et traduit aussi ses angoisses. On peut y voir un regret d'une forme de paradis perdu.

II. LE MYTHE

1) Ses caractéristiques

Le terme de sauvage vient du latin SELVATICUS signifiant « habitant de la forêt ». Il renvoie donc à une espèce en contact direct avec la nature. Les sauvages seraient vigoureux, simples, obéissants à la mère nature, généreux, libres de toute contrainte sociale ou politique, ignorants de la corruption, des sciences et des civilisations (description dans la célèbre lettre du navigateur florentin Amerigo Vespucci.

Ces « sauvages » furent aussi désignés sous d’autres termes, ayant chacun des nuances différentes : sous le nom de BARBARE qui vient du grec « bárbaros » (« étranger »), sous le nom de NATURELS, c'est-à-dire très proches des animaux, sous le nom de CANNIBALES qui désigne plus particulièrement les anthropophages, associés dès le XVIème siècle par Montaigne aux primitifs de l’Âge d’or, ou encore sous le nom de nom de PRIMITIFS, qui renvoie plus particulièrement à l’Âge d’or de l’humanité.

2) La place de l’Eldorado dans le mythe du bon sauvage

L’ELDORADO vient de l’espagnol EL DORADO qui signifie « le doré ». L’Eldorado serait donc une contrée d’Amérique supposée regorger d’or.

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