La culture informatique, un mot avec plusieurs significations
Analyse sectorielle : La culture informatique, un mot avec plusieurs significations. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar peupsao • 17 Avril 2015 • Analyse sectorielle • 1 738 Mots (7 Pages) • 683 Vues
ILa culture, un mot aux sens multiples
ALa culture, une négation de la nature
1Etymologie du terme « culture »
En latin, le verbe colere (« cultiver » ou « habiter ») a donné le mot cultura, qui désigne l'action de cultiver la terre.
Mais le terme de culture a ensuite pris un sens plus large : pour l'anthropologie ou la philosophie, il désigne l'ensemble des activités humaines qui s'écartent des simples déterminismes naturels et qui sont issues généralement de la réflexion. La culture est ce qui s'oppose à la nature : ce qui n'est pas inné mais acquis.
2La culture, une élévation
La culture de la terre est une transformation vers le haut, dans le but de développer ou de proliférer. De même, dans tous les sens du mot culture, on retrouvera cette idée : l'homme s'élève en s'arrachant à la nature et en devenant un être de culture. C'est une vision très optimiste de la culture mais en même temps une vision négative de la nature, puisqu'on s'élève vers le haut en la niant.
Ainsi lorsque Candide, dans le conte éponyme de Voltaire, dit « il faut cultiver notre jardin », on peut le voir comme une métaphore. Le jardin représenterait l'esprit humain. La morale du conte préconiserait donc de faire fructifier ses capacitéspour améliorer sa condition et pour atteindre le maximum de ses possibilités. La négation de la nature (par la culture de la terre comme de l'esprit) serait donc une élévation vers le haut.
BLa culture, une éducation ou une instruction
1L'apprentissage de connaissances
Au sens ordinaire, la culture désigne également l'instruction ou l'ensemble des connaissances acquises par un individu grâce à l'école, les cours, etc. C'est pourquoi on parle de « culture générale » ou de « culture médicale ».
Ce type de culture permet de former « une tête bien pleine » (Montaigne) et fait appel à la mémoire. Il s'agit d'apprendre sans forcément comprendre.
2L'éducation et la formation
Le savoir est donc une condition nécessaire à la culture, mais il ne suffit pas. La culture ne se résume à l'instruction : elle comprend également l'éducation ou la formation, qui supposent d'avoir une certaine autonomie, une créativité, un esprit critique.
Cette fois, ce type de culture permet de former « une tête bien faite » (Montaigne) et fait appel à la raison. Il ne s'agit pas seulement d'apprendre mais aussi de comprendre.
CLa culture, propre à une société spécifique
La culture peut aussi être vue comme un ensemble de phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre nation.
La culture d'une société a donc un rôle identitaire et un rôle de ciment entre ses membres, car non seulement elle les rapproche mais elle les différencie également des autres groupes sociaux. On parle par exemple de « culture occidentale » ou plus précisément de « culture bourgeoise ». Cela renvoie entre autres à des arts, un langage, des traditions ou une religion, qui fondent l'identité d'un groupe culturel précis.
L'ethnologue Claude Lévi-Strauss a notamment beaucoup étudié les différences de culture entre les groupes ethniques. Il souligne la diversité culturelle, c'est-à-dire l'originalité et la pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l'humanité.
IIL'homme, un être exclusivement culturel
AL'apparition de la culture
1Le travail, créateur de la culture
Les ethnologues insistent beaucoup sur le rôle du travail dans le développement du genre humain. En particulier, André Leroi-Gourhan a montré que le premier critère biologique de l'humanité est la station verticale (Le Geste et la Parole, 1964). En effet, en se dressant debout, l'homme a pu libérer ses mains et donc saisir des outils et travailler.
L'homme a alors entrepris de transformer la nature et il s'est éloigné de son animalité première : c'est l'apparition de la culture.
2La transmission de la culture
Après être apparue, la culture a nécessité une transmission constante. En effet, le patrimoine culturel n'est pas de nature biologique mais de nature sociale ou informationnelle : il ne passe pas par les gènes mais nécessite une transmission volontaire. C'est notamment le but des livres, des écoles, etc.
BLa culture : une réponse à un manque
1La perfectibilité humaine
L'homme a évidemment une origine animale et donc naturelle. Cependant il est très différent des autres animaux : il ne possède pas (ou presque pas) d'instinct naturel inné. On a donc l'image d'un homme inachevé.
Il a trouvé des solutions individuelles et collectives pour pallier ce manque d'instinct naturel (la technique, les armes, la division du travail, les échanges, etc.). Les capacités de l'homme renvoient à la conscience, à l'intelligence, et sont acquises au cours de l'enfance : elles remplacent ainsi les capacités animales qui renvoient à l'instinct et qui sont innées. En fait, ce qui caractérise l'homme est de naître inachevé et de s'accomplir en grandissant : la nature de l'homme est sa perfectibilité.
La perfectibilité humaine renvoie à la capacité des hommes à se perfectionner, à développer leurs facultés. Cela suppose que l'homme à l'origine n'est pas parfait, pas achevé.
2Le mythe de Prométhée
Le mythe de Prométhée, raconté par Platon dans le Protagoras, illustre cette idée. Ce mythe décrit la façon dont les dieux, au moment de la création des races mortelles, confient à deux frères la tâche de répartir les qualités des espèces. Épiméthée donne ainsi aux animaux de la force, de la rapidité, des instincts, des griffes, des ailes, etc. Mais il oublie l'homme, qui reste le singe nu, c'est-à-dire un être sans qualité. Son frère Prométhée intervient alors et dérobe aux dieux
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