La conscience: Suis-je ce que j'ai conscience d'être?
Analyse sectorielle : La conscience: Suis-je ce que j'ai conscience d'être?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Novembre 2013 • Analyse sectorielle • 2 734 Mots (11 Pages) • 905 Vues
Corrigé Suis-je ce que j'ai conscience d'être
La conscience est un pouvoir de représentation permettant à l’homme d’avoir la connaissance des
choses et de lui-même. Il sait qu’elles existent et il a la connaissance immédiate de sa propre
existence ainsi que de ses états et de ses actes. Le terme signifie étymologiquement « avec la
connaissance de ». La conscience est un savoir accompagnant la vie, les pensées et les actes d’une
personne. C’est même, si l’on en croit Locke, la conscience de soi qui fonde la possibilité de se
savoir une seule et même personne tout au long de sa vie. En ce sens il semble y avoir une
équivalence entre la conscience de soi et la connaissance de soi.Pourtant suffit-il de s’apercevoir, de
se donner la représentation de soi-même pour prétendre être ce que j'ai conscience d'être?La
notion de connaissance connote en effet l’idée d’un savoir obéissant à une exigence de lucidité et
d’objectivité.Le doute s’impose, par ailleurs, car nous faisons souvent l’expérience de l’opacité de
notre être. Nous sommes tristes mais nous ne comprenons pas pourquoi, nous sommes traversés
par un désir mais il nous étonne. Nous soupçonnons, dans telle situation, qu’il y a en nous quantité
de choses dont nous ignorons l’existence et nous découvrons parfois dans la stupéfaction, l’écart
existant entre l’image que nous nous faisons de nous-mêmes et celle que les autres nous renvoient.
Pire, nous nous surprenons à nous mentir et à mentir aux autres comme s’il était impossible
d’assumer certaines dimensions de notre être. Et il faut souvent la médiation d’autrui ou de
certaines épreuves pour nous dessiller et comprendre que nous ne sommes pas ce que nous avions
l’illusion d’être. Il apparaît donc que la conscience de soi, qui est une condition nécessaire de la
connaissance de soi, n’en est pas une condition suffisante. La question est alors de savoir pourquoi
il en est ainsi. Qu’est-ce qui expose la conscience de soi à l’illusion et la condamne souvent à être
une méconnaissance de soi ?Pour autant, le terme de connaissance est-il approprié pour désigner
l’opération permettant de se saisir dans son identité humaine et dans son identité personnelle ?
Car le propre d’un sujet est de ne pas avoir la consistance et la permanence des objets. Si la
connaissance implique des procédures d’objectivation, n’est-elle pas par principe condamnée à
manquer l’identité d’un sujet ? Et qu’est-ce que le sujet ou le moi en-dehors de la conscience qu’il a
de lui-même ? Une fiction peut-être comme le montre Hume, auquel cas la conscience de soi
n’aurait pas d’objet et si elle en a un, elle est disqualifiée par la réflexion précédente dans toute
prétention à l’objectivité.Alors faut-il renoncer à la connaissance de soi-même ou bien faut-il
comprendre que l’identité humaine et l’identité personnelle sont plus un projet qu’une donnée ; une
décision qu’un être ; une destinée qu’un destin? Si c’est bien ainsi qu’il faut interpréter le « connaistoi
toi-même » socratique, cela signifie que seule la conscience d’être un esprit ou une liberté est
une véritable connaissance de soi. Mais cette connaissance est une tâche à assumer, non le savoir
objectif d’un supposé objet.
I) La conscience de soi est une connaissance immédiate de soi-même et du monde.
La conscience est la modalité d’existence de l’être humain. Dès que la conscience s’éveille c’est
le monde qui surgit avec moi et autrui situés en lui. Impossible d’échapper au savoir de sa propre
existence, à l’intuition de ses états et de ses actes. Je fais tel geste et même si c’est sous une forme
confuse j’en ai conscience. Je m’ennuie dans ce cours et je le sais. Certes la conscience peut être
vague, engluée dans les automatismes, reste que dès qu’il y a conscience il y a connaissance. Il y a
même sentiment d’être une seule et même personne tout au long de sa vie car étant toujours présent
par la conscience à moi-même, je vis la multiplicité et la diversité de mes états comme miens.
La conscience est donc une forme immédiate de connaissance or une connaissance immédiate
peut-elle être une véritable connaissance ? Sous sa forme spontanée, la conscience n’est-elle pas
exposée au préjugé, à l’illusion, à la naïveté, aux pièges des fausses évidences ? Platon a pointé
dans l’allégorie de la caverne les risques d’un rapport au réel non médiatisé par la réflexion et
l’ascèse de notre part sensible. Le danger est toujours de confondre l’apparence des choses avec les
choses elles-mêmes.
Par exemple, pour ce qui concerne notre question, est-il possible pour un sujet d’entretenir avec lui
un rapport soucieux d’objectivité ? N’est-il pas beaucoup trop intéressé à construire une image
gratifiante de lui-même pour être le meilleur placé pour se connaître ? Ce soupçon invite à poser la
question du statut de l’introspection et à comprendre que sans
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