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La Valeur De L'art Est-elle Subjective ?

Mémoire : La Valeur De L'art Est-elle Subjective ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Janvier 2015  •  1 046 Mots (5 Pages)  •  1 166 Vues

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[Analyse problématique]

La valeur économique d’une œuvre d’art repose sur une loi d’offre et de demande comme tout artefact. Comme l’œuvre artistique n’a pas d’utilité matérielle, elle n’a de valeur économique que par rapport à des valeurs de distinction socio-culturelle. Parler de telle œuvre d’art, visiter telle œuvre ou même posséder telle œuvre traduisent nos positions sociales et nos identifications culturelles. Ce sont ces valeurs non objectives qui fixeront le prix éventuel de l’œuvre artistique.

Les valorisations concernant les goûts et les couleurs sont donc non seulement subjectives mais intersubjectives. L’art n’est jamais qu’une affaire de goût et de couleurs personnels en ce sens mais toujours une affaire de mode de vie socio-culturel. La plupart de ceux qui affirment leurs préférences esthétiques ignorent les déterminations collectives qui les ont insinués. Cependant ceux qui ont des ambitions artistiques ne vont-ils pas obligatoirement percevoir combien leurs préférences de goûts et de couleurs manquent de singularité ?

La valeur de l’art pour le créateur est liée à sa singularité subjective. Mais s’agit-il pour lui d’imposer sa subjectivité aux autres en déplaçant par son œuvre des valeurs intersubjectives ? La force de l’art serait-elle seulement de l’ordre de la persuasion ?

Nous pouvons introduire ici la notion de fait subjectif pour échapper au piège d’un art défini par une réussite rhétorique. Toute valeur induit des faits et la force des faits amènent aussi à réviser nos valeurs. Si la beauté est une expérience désintéressée distincte de l’agréable comme Kant l’affirme, elle n’est pas intrinsèquement une valorisation qui induit une préférence. Comme cette expérience de beauté n’a rien d’objectif et qu’elle se produit sur un plan intérieur intersubjectif, nous pouvons la catégoriser comme un fait subjectif.

Ainsi cette notion de fait subjectif suggère un échappatoire à une approche de l’art comme succès rhétorique réduisant le phénomène artistique à une forme de nominalisme culturel. Toutefois cette notion qui décrit une expérience de contemplation et donc de spectateur peut-elle répondre aux enjeux proprement créateurs qui impliquent nécessairement des valorisations ?

I - La valeur de l’art se réduit-elle à de la distinction socio-culturelle ?

A - Le capital socio-culturel et les logiques de distinction. (Rousseau et Bourdieu)

On pourra consulter ici un résumé de la thèse de Pierre Bourdieu : http://www.alternatives-economiques.fr/la-distinction—critique-sociale-du-jugement-pierre-bourdieu_fr_art_222_25314.html

B - L’artiste doit affirmer une subjectivité cristallisant autrement l’intersubjectivité.

La mode est un phénomène où des systèmes de reconnaissance institutionnels permettent ensuite d’imposer les produits reconnus par des critiques attitrés de ce système de reconnaissance. De même, le marché de l’art contient des galeristes, des critiques, une communautés d’acquéreurs, des journalistes, des musées, etc.

Ce système n’est pas conservateur. Car ce système intègre des œuvres qui brisent ses critères car la provocation y est valorisée par un effet buzz. Seule l’indifférence interdit la reconnaissance.

C - Transition critique : Les valeurs intersubjectives ne rendent pas compte d’une expérience esthétique intérieure au-delà de toute subjectivité.

II - L’art permet l’expérience esthétique de faits subjectifs dont la valeur est incommensurable (ou infinie).

A - Contemplation esthétique de faits subjectifs transcendants avec

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