La Philosophie De Nishida Kitarô : « Logique Du Lieu » Et « Position Ordinaire »
Compte Rendu : La Philosophie De Nishida Kitarô : « Logique Du Lieu » Et « Position Ordinaire ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 19 Novembre 2013 • 2 499 Mots (10 Pages) • 901 Vues
Résultats du programme “ Initiative - Dialogue et Exploration ”– Actes des colloques - France 2006
II. Philosophie, Éthique et Pensée religieuse – regards comparatifs franco-japonais -
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La philosophie de Nishida Kitarô : « Logique du lieu »
et « Position ordinaire »
Keiko ISHIZAKI
La Position ordinaire – une position qui fonde la liberté,
la morale et la science
Parmi les termes qu’emploie Nishida Kitarô à de
nombreuses reprises, on trouve le mot « liberté », mais il
précise qu’il s’agit d’autre chose que la liberté telle qu’elle
apparaît en Occident. Il affirme que la véritable liberté se
trouve dans un endroit qui ne peut être atteint par rien, et
surtout pas par un sujet. Autrement dit, c’est parce qu’elle
est libérée même de la conscience de soi qu’il y a liberté
véritable. Dans les oeuvres de ses toutes dernières années,
Nishida l’exprime par la formule « dans la position
ordinaire » (littéralement un « fond de sérénité usuelle »
byôjôtei). Ce qui constituera donc le centre de cet exposé,
c’est cette position dite « position ordinaire » qui est l’une
de nos positions fondamentales, et le fait que c’est par elle
que peuvent être fondés le savoir, la science et la morale.
La relation à la philosophie occidentale
L’expression « position ordinaire » elle-même provient des
termes « coeur serein » byôjôshin et « quotidien »
nichijôteki, mais Nishida dit qu’il s’agit d’une position qui
fonde une « conscience dans un présent absolu ». Il
affirme :
Par conséquent, si l’on dit que cette position est
profonde, elle l’est infiniment et pourrait atteindre aux
confins de ce monde, et si l’on dit qu’elle est superficielle,
elle l’est infiniment, se détachant de la surface de toute
chose, ou bien englobant tout.1
Par ailleurs, il précise qu’« il ne faut pas confondre
« position ordinaire » avec « sens commun » ». Néanmoins,
même s’« il faut la distinguer de la doxa conventionnelle
qu’on appelle « sens commun » »,
C’est sans doute parce qu’il y a la « position
ordinaire » que ce que l’on nomme « sens commun » est
possible. Ce que les Français désignent par Bon sens2
m’intéresse sur ce point.
De plus, s’il faut dire comment se crée une telle « position
ordinaire », c’est par le biais de « l’auto-détermination d’un
présent absolu » (zettai genzai no jiko gentei). Et, selon
Nishida, la formule de Pascal « Une sphère infinie dont le
centre est partout, la circonférence nulle part » l’exprime
avec justesse, et il la cite à plusieurs reprises. Le « présent
absolu » est désigné dans une première période par
l’expression « un maintenant éternel » (eien no ima), et sa
définition repose sur l’explication suivante, à partir de
laquelle il développe ses propres arguments :
Ce qu’on peut envisager comme le maintenant
éternel nunc aeternum doit, comme le dit Eckhart, être
pensé comme le passé infini et le futur infini disparaissant
dans un point du présent ; Dieu continue encore
aujourd’hui à créer le monde comme au premier jour de la
Création, le temps est toujours nouveau, et toujours
commence.
Or, l’« auto-détermination » est une expression employée
dans « La logique du lieu (basho) » et en réalité l’idée de
« logique du lieu » lui a en premier été inspirée par Plotin,
ainsi qu’il le dit :
(Après avoir terminé un premier écrit) en pensant
l’intuition à la base de la volonté, j’ai eu une idée proche
de celle de Plotin comme quoi l’agir, c’est le voir.3
Sur ce point également je serais très heureuse de pouvoir
interroger les personnes compétentes.
Les relations entre la philosophie mystique et la
philosophie nishidienne
Ainsi Nishida, même parmi les philosophies occidentales,
tient en grande estime les philosophies qui apportent une
clairvoyance mystique. Cependant malgré cela, il précise
que sa propre philosophie n’a rien à voir avec le
mysticisme. La raison principale en réside dans « la
position ordinaire ». Autrement dit, Nishida considère que
la lignée mystique devine juste quant à une certaine
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