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La Culture

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Par   •  2 Décembre 2012  •  2 442 Mots (10 Pages)  •  798 Vues

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LA CULTURE

Introduction

A la question de savoir ce qu’est l’homme, les anthropologues seraient unanimes à répondre que c’est un être qui ne peut vivre hors de la société. Cette réponse ainsi que l’idée de l’universalité de la culture qui lui est sous-jacente se soient pourtant heurtés et se heurtent encore à de nombreux préjugés. Il en ainsi de la croyance en l’existence d’une nature humaine immuable, indépendante du contexte social que philosophes et écrivains ont tenté d’identifié en définissant l’homme comme homo faber, comme animal doué de raison, comme un être qui parle. Il en est de même du rejet de la culture des peuples dits primitifs ou encore de l’illusion archaïque considérant à considérer certains peuples comme des survivances de l’enfance de l’humanité.

Confronter ces préjugés aux résultats de l’anthropologie moderne afin de savoir ce qu’il en est des rapports entre Nature et Culture sera l’objet majeur du présent chapitre. Il s’agira aussi d’examiner les arguments qui fondent le relativisme culturel. Mais avant tout, encore faut-il répondre à la question de savoir s’il existe une nature humaine et un état de nature.

I-A propos de l’état de nature

Thomas Hobbes et Jean Jacques Rousseau ont proposé des analyses fortes différentes et même opposées sur l’homme à l’état de nature et sur la nature humaine.

-Thomas Hobbes considère que l’homme n’est pas social par nature, il n’a pas d’instinct social. Il aurait d’emblée vécu dans un état originaire où les relations sont laissées à la libre initiative de chacun, où les hommes vivent séparés les uns des autres. Cet état d’atomisme social est ce que qu’il nomme l’état de nature. Dans ce contexte, l’homme est un loup pour l’homme. En effet le philosophe anglais conçoit l’homme comme un être fondamentalement égoïste, animé d’un désir perpétuel de puissance qui le conduit spontanément à s’opposer à l’autre et à s’efforcer de triompher de lui par la force ou par la ruse.

Suivant l’analyse qu’il propose, on peut trouver dans la nature humaine trois principales causes de discorde, la compétition, la défiance et la recherche de la gloire. La première pousse les hommes à s’attaquer en vu du bien, la seconde en vu de la réussite et la troisième en vu de la réputation.

A l’état de nature, on assiste donc au règne de la loi de la jungle dans une guerre permanente de tous contre tous. Le droit se ramène ici à la force. Dans cet état où chacun a autant de droit que de force, où chacun ne pense qu’à sa conservation et à son intérêt personnel, Il y’a une insécurité permanente : c’est un état d’angoisse où la crainte d’être tué ou asservi est la chose la mieux partagée.

L’home dont la vie ici est solitaire, pauvre, grossière et courte se distingue cependant de l’animal par sa raison ; c'est-à-dire par l’aptitude à prévoir dans le temps l’effet de son comportement. Il sait par exemple qu’il vaut mieux parfois renoncer à une satisfaction immédiate pour se procurer ultérieurement un plaisir plus grand et plus durable. Outre cela, il est animé de l’espoir d’une vie tranquille qui conjuguée avec la crainte de la mort violente et prématurée lui fait désirer la vie en société. Ainsi l’homme par intérêt va chercher la compagnie des autres. La société politique ne serait donc que l’œuvre artificiel d’un pacte volontaire, d’un calcul égoïste. Pour obtenir la paix et la sécurité, chaque homme va renoncer à son droit donc à sa puissance, à sa liberté, donc à son jugement personnel ; Il sera donné à l’un d’entre eux ou à une assemblée tout pouvoir pour organiser la société.

-Dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes où il tente de connaitre la nature de l’homme, Jean Jacques Rousseau remarque que l’homme de la nature ou encore la nature de l’homme a considérablement été modifié par l’évolution historique. A l’état de nature, innocent, affranchi des contraintes, bon, l’homme vivait heureux et libre. Dans cet état hypothétique que Rousseau décrit ou plutôt imagine, l’homme aurait vécu de manière essentiellement animale peut sujet aux maladies, ses passions naturelles et aisées à satisfaire, l’homme se distinguerait principalement des autres animaux par sa perfectibilité. C’est cette qualité très spécifique qui explique en dernière instance l’évolution historique de l’homme. A cause d’accidents naturels en effet, l’homme placé dans des circonstances déterminés est devenu autre : selon Rousseau, l’homme est bon par nature, c’est la société qui le corrompt, il est né libre et partout il est dans les fers. C’est donc en raison d’obstacles multiples et insurmontables par l’individu isolé que va se produire le passage de l’état de nature à l’état civil. Trios étapes jalonnent cette évolution où l’homme de la nature va céder la place à l’homme de l’homme, l’homme produit par l’évolution sociale.

Premièrement, c’est la propriété qui donnant naissance à la société a corrompu les hommes : « le premier qui ayant enclos un terrain et s’avisa de dire : ceci est à moi, fût le premier fondateur de la société civile ». En fait, l’institution de la propriété privée après la grande révolution introduite par l’invention de la métallurgie et de l’agriculture a définitivement établi l’inégalité avec l’apparition des riches et des pauvres. Pour pérenniser l’inégalité, il fallut légitimer la propriété, ainsi naquirent les lois qui ont fondé la société civile.

Deuxièmement, pour faire respecter les lois, des magistrats furent élus, de là résulta l’inégalité de la hiérarchie sociale.

Troisièmement, les magistrats élus se proclament héréditaire, établirent le despotisme et transformèrent le pouvoir légitime en pouvoir arbitraire.

Ce contexte d’inégalité croissante, les arts et les sciences confisquées par une minorité vont précipiter la corruption de l’homme parce que participant au renforcement de l’égoïsme, de la vanité, du goût du pouvoir et de la domination de l’homme par l’homme.

Mais si l’homme en est devenu à devenir méchant, c’est que Rousseau admet qu’il a une histoire et non une nature figée et que les événements et circonstances qui l’ont ainsi façonné pouvaient être autres. Ce n’est pas toute société qui est productrice mais seulement celle fondée sur l’inégalité et la propriété privée. Il s’agit donc de « trouver une forme

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