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L'épicurisme

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Par   •  17 Mai 2013  •  Cours  •  515 Mots (3 Pages)  •  720 Vues

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L’épicurisme

« Partant, quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, il ne s’agit pas des plaisirs déréglés ni des jouissances luxurieuses ainsi que le prétendent encore ceux qui ne nous connaissent pas, nous comprennent mal ou s’opposent à nous. Par plaisir, c’est bien l’absence de douleur dans le corps et de trouble dans l’âme qu’il faut entendre. Car la vie de plaisir ne se trouve point dans d’incessants banquets et fêtes, ni dans la fréquentation de jeunes garçons et de femmes, ni dans la saveur des poissons et des autres plats qui ornent les tables magnifiques, elle est dans la tempérance, lorsqu’on poursuit avec vigilance un raisonnement, cherchant les causes pour le choix et le refus, délaissant l’opinion, qui avant tout fait le désordre de l’âme. » Épicure, Lettre à Ménécée.

Dans la partie précédente, nous avons vu que, quand bien même on tâchait de définir le bonheur indépendamment du plaisir, il était très délicat de dénier à celui-ci toute contribution à la recherche du bonheur. Certes, le plaisir sans frein des sophistes devait être condamné, mais il semblait qu’un plaisir sous contrôle rationnel pouvait participer au bonheur et peut-être même en être un élément essentiel. Cette hypothèse est pleinement développée par Épicure. À ce titre, il n’est pas inutile de rappeler, contre une conception malheureusement répandue, qu’Épicure ne défend en rien une recherche immodérée du plaisir, une soumission totale aux impulsions. Si la vie de plaisir est pour lui la seule qui peut conduire au bonheur, c’est seulement parce que c’est conduire à un état de tranquillité, de paix de l’âme, d’indépendance à l’égard des sollicitations intérieures et extérieures. Les désirs étant la conséquence des croyances, il demeure possible de les adapter rationnellement. Épicure distingue plusieurs formes de plaisirs. Il sépare notamment les plaisirs qui viennent combler un manque organique ou psychique et les désirs qui proviennent au contraire d’un état de satiété. Les premiers sont dits cinétiques : ce sont des mouvements. Les seconds sont dits catastématique : ils sont constitutifs des êtres, propres à leur constitution physique, ou encore connaturels. Selon Épicure, le bonheur consiste en ces désirs catastématiques caractérisés tout à la fois par leur grande intensité et par le fait qu’ils ne perturbent pas l’équilibre de celui qui l’éprouve. Cela ne signifie pas pour autant que tous les plaisirs cinétiques doivent être condamnés car certains d’entre eux peuvent également contribuer à l’équilibre. Il n’en reste pas moins que le bonheur évoqué par Épicure se définit avant tout comme absence de douleur du corps (anomia) et absence de troubles de l’âme (ataraxia). Le bonheur, c’est donc l’absence de peine ; c’est pourquoi la recherche du plaisir peut, paradoxalement, devenir un ascétisme (Épicure dit notamment que le sage peut être heureux sous la torture car il a appris à surmonter l’absence de plaisirs corporels). Cette réduction du bonheur à l’absence de douleur peut sembler tout à fait insuffisante ; tout au mieux aurait-t-on tendance à penser que cette absence n’est qu’une condition minimale du bonheur.

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