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L'occident A Travers Le Monde

Commentaire d'oeuvre : L'occident A Travers Le Monde. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 073 Mots (5 Pages)  •  635 Vues

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Aucune réflexion sur les lumières et les droits de l’homme ne peut échapper à cette question préalable : et si ces fameux droits de l’homme exprimaient finalement une vision très occidentale du monde ? Et si leur défense à tout crin correspondait à un paternalisme planétaire, à un néo-racisme culturel, bien commode pour asseoir la supériorité commerciale et militaire de l’Occident ? Et si chez nous, dans nos propres pays, la défense de ces mêmes valeurs dissimulait un ostracisme culturel inavoué à l’endroit des immigrés porteurs de traditions différentes ?

C’est comme cela, en face, que nous sommes aujourd’hui conviés à regarder cette question. Au fond, c’est celle – immense et redoutable – de l’universel. Depuis les Lumières, elle hante l’histoire du monde. C’est une question maudite. Elle alimente quiproquos et malentendus. Elle brouille les catégories, subvertit les positions politiques ou religieuses, fait dorénavant lever fantasmes et intolérances. Elle nourrit également des symétries simplificatrices : l’universel opposé au particulier, l’aspiration au même congédiant la singularité, l’internationalisme planétaire substitué au chauvinisme identitaire, l’aventure de l’esprit contre l’enracinement naturaliste, la morale mondiale – et bientôt le droit mondial – contre la pluralité des valeurs, etc. Derrière ces dualismes querelleurs, la même question se trouve bel et bien posée. Elle peut être formulée en peu de mots : pouvons-nous trouver dans l’héritage des Lumières un principe d’humanité, quelques valeurs d’essence supérieure capables de transcender les différences de race, de culture ou d’expérience historique pour définir notre commune humanité ? Ces valeurs doivent-elles l’emporter sur les coutumes locales et les traditions particulières ?

C’est avec loyauté et mesure que les héritiers des Lumières que nous sommes doivent répondre à cette interrogation majeure. On pourrait même ajouter : avec modestie. En effet, il s’agit d’éviter deux erreurs qui sont exactement symétriques. La première, c’est ce qu’on pourrait appeler l’arrogance occidentale ; une démarche néocolonialiste (consciente ou pas) consistant à juger de haut – et avec une pointe de dédain – les cultures particulières. Mais l’erreur symétrique, fût-elle bien intentionnée, ne l’est pas davantage. Comme on le sait, c’est celle du relativisme intégral qui, dans le souci d’exalter la diversité culturelle du monde, la légitimité des cultures différentes, en vient à récuser le concept d’universel. Et donc, à miner les droits de l’homme eux-mêmes. Ce "politiquement correct" consistant à dire que toutes les cultures se valent et que chaque peuple défend légitimement ses valeurs a fait bien des ravages dans les années 1960 et 1970, dans la mesure où il pouvait conduire à légitimer les pires tyrannies (que l’on songe au maoïsme ébloui… et aveugle de certains intellectuels occidentaux). Il faut donc, à tout prix, dépasser ce dualisme sans issue qui oppose l’universel au particulier.

Certes, une partie importante de ces valeurs sont nées dans un canton du monde, celui de la Méditerranée de l’Antiquité tardive ou de l’Europe médiévale, des philosophes européens du XVIIIe siècle, mais voilà bien longtemps qu’elles n’appartiennent plus exclusivement à l’Occident. Ce dernier n’en est d’ailleurs pas toujours le meilleur serviteur. Tant s’en faut. Pire encore, il les a souvent dévoyées ou instrumentalisées. Quand l’armée française torturait en Algérie ou massacrait à Madagascar, il est évident que ces valeurs, au sens ontologique du terme, ne se trouvaient pas

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