L'incertitude objective selon Kierkegaard

Soren Kierkegaard :

L’incertitude objective appropriée fermement par l’intériorité la plus passionnée, voilà la vérité, la plus haute vérité qu’il y ait pour un sujet existant. Là où le chemin bifurque (où, on ne peut le dire objectivement, car c’est justement la subjectivité) le savoir objectif est suspendu. Objectivement on n’a donc que de l’incertitude, mais c’est justement par là que se tend la passion infinie de l’intériorité, et la vérité consiste précisément dans ce coup d’audace qui choisit l’incertitude objective avec la passion de l’infini.

(…)

Mais la définition ainsi donnée de la vérité est une transcription de celle de la foi. Sans risque pas de foi. La foi est justement la contradiction entre la passion infinie de l’intériorité et l’incertitude objective. Si je peux saisir Dieu objectivement, je ne crois pas, mais justement parce que je ne le peux pas il faut que je croie, et si je veux conserver la foi je ne dois pas cesser d’avoir présent à l’esprit que je maintiens l’incertitude objective, que je suis « au-dessus d’une profondeur de 70 000 pieds d’eau » dans l’incertitude objective et que, pourtant, je crois

Post-Scriptum aux miettes philosophiques, 1846

Il y a certainement dans la foi une activité volontaire, différente de la volonté présente en toute connaissance. Comment expliquer autrement l’affirmation du Nouveau Testament : qui ne croit pas sera puni ?

Journal, 1834

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