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L'humanisme A La Renaissance

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Par   •  6 Février 2015  •  1 547 Mots (7 Pages)  •  1 421 Vues

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Introduction

[Amorce] La question de l’éducation de l’homme dans toutes ses dimensions est au centre de la réflexion des humanistes et témoigne de leur soif de connaissance : « En somme, que je voie en toi un abîme de science », écrit Gargantua à son fils Pantagruel. Pour assurer cette formation, toutes sources sont bonnes : la redécouverte des textes de l’Antiquité, mais aussi les innovations et expériences scientifiques ainsi que la découverte de terres lointaines, de civilisations et de cultures inconnues jusqu’alors, explorées lors de nombreux voyages, occasion de se « frotter et limer [la] cervelle contre celle d’autrui », selon l’image pittoresque de Montaigne. [Problématique] Quelle est l’importance pour l’humanisme renaissant de cette ouverture à autrui dans la formation de l’individu ? [Annonce du plan] La rencontre de l’autre permet aux humanistes de mieux se connaître soi-même [I], mais aussi de s’interroger sur soi et sur sa culture et ainsi de se remettre en question [II]. Elle suscite aussi, d’une façon plus générale, une réflexion presque philosophique sur la nature et la condition de l’homme [III].

I. « Frotter notre cervelle contre celle d’autrui » 
pour se former et s’enrichir

Les moyens pour « frotter sa cervelle contre celle d’autrui » se multiplient à la Renaissance et permettent à l’individu de se former et de s’enrichir par des connaissances nouvelles.

1. Voyages lointains pour découvrir de nouvelles cultures

Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale (boussole, astrolabe) permettent aux navigateurs espagnols et portugais d’affronter les grandes traversées vers des territoires inconnus. La Renaissance est une époque de voyages lointains qui permettent de découvrir des mondes très différents, d’autres civilisations et coutumes jusqu’alors inconnues (exemples : peuples amérindiens, comme les Tupinambas, premier texte de Jean de Léry ; Le Nouveau Monde découvert par Cristobal Colon, de Lope de Vega).

Ces nouveaux mondes suscitent l’étonnement et la curiosité (exemples : deuxième texte de Jean de Léry : « merveilleusement étonnés ». « Le voyager me semble un exercice profitable. L’âme y a une continuelle exercitation à remarquer les choses inconnues et nouvelles », Montaigne).

Ils amènent les voyageurs à rendre compte de ces us et coutumes différents, à les décrire avec précision, en ethnologues, pour informer les Européens (exemple : premier texte de Jean de Léry) [+ exemples personnels].

2. Échanges d’idées en Europe pour compléter 
sa formation humaniste

L’humanisme de la Renaissance s’ouvre aussi à l’autre par les échanges et la circulation à travers l’Europe des idées, des conceptions et des cultures, qui marque la naissance d’une conscience européenne : « Le monde entier est notre patrie à tous » (Érasme, Hollandais/Thomas More, Anglais)…

Parcourir l’Europe fait partie de la formation du jeune humaniste pour échanger, dialoguer. Exemples : Journal du voyage de M. de Montaigne en Italie par la Suisse et l’Allemagne en 1580 et « De la vanité » dans les Essais.

3. Dialoguer à travers le temps : redécouverte de l’Antiquité

L’imprimerie, mise au point par l’Allemand Gutenberg vers 1450, met les textes anciens et la Bible – le savoir et la foi – à la portée d’un public élargi.

On lit, on réapprend à connaître, on réinterprète les auteurs de l’Antiquité, avec lesquels on dialogue à travers le temps : « C’est aux sources mêmes qu’il faut puiser la doctrine » (Érasme).

La perspective historique permet la confrontation de soi (de l’époque moderne) avec l’autre (les racines de la culture) du point de vue politique (exemple : La République de Platon), scientifique (exemple : Épicure), artistique, philosophique (voir les multiples citations en latin dans les Essais, sorte d’intrusion de « l’autre », du modèle ancien [intégré dans la pensée humaniste] qui infléchit, nuance, soutient les idées de l’auteur).

On imite les Anciens mais on a aussi le souci de les dépasser : l’autre devient un point de repère et un modèle à surpasser. On se forme en se démarquant de l’autre.

II. « Limer […] notre cervelle contre celle d’autrui » 
pour se remettre en question

La rencontre avec l’autre permet à l’homme européen d’apprendre mais aussi de s’interroger sur soi.

1. L’ethnocentrisme en question

La comparaison avec l’autre – notamment avec les civilisations lointaines, les « sauvages » – amène à la remise en cause de l’ethnocentrisme et des valeurs et certitudes européennes.

L’autre s’étonne naïvement des mœurs européennes dites « civilisées » et en souligne par là les abus, les incohérences : il sert de révélateur des erreurs des Européens. Exemples : le « vieillard » dans le premier texte de Léry ; « Les coches » de Montaigne [+ exemples personnels].

Inversement, l’autre suscite l’étonnement par ses qualités humaines, culturelles et morales et force à la confrontation avec soi-même. Exemple : chez Montaigne, « hardiesse et courage… » des Indiens du Mexique qui rivalisent avec les « exemples anciens »/critique de la cruauté des conquérants.

2. Apprendre le relativisme et modifier son rapport à l’autre

Les notions ancrées dans la culture et la pensée européennes se modifient par la confrontation avec l’autre : ainsi naît chez les humanistes la conscience de la relativité des cultures, des « vérités » (relativisme).

Les notions de « sauvage », de « barbare »,

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