L'homme Peut-il Revendiquer Le Droit à L'erreur
Dissertations Gratuits : L'homme Peut-il Revendiquer Le Droit à L'erreur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar robert • 8 Janvier 2014 • 1 788 Mots (8 Pages) • 3 350 Vues
Intro
L'erreur, à la différence du mensonge, est une affirmation fausse qui implique la bonne foi. L'être humain étant le seul être vivant doué de raison, il est le seul capable de rechercher la vérité, et donc de se tromper. C'est parce que l'homme reconnaît commettre des erreurs qu'il peut se permettre de réclamer avec force un droit à l'erreur, droit au sens moral et non juridique, puisque qu'il n'est encadré par aucune législation.
Il semble logique qu'un droit à l'erreur soit accordé à l'homme puisque se tromper fait partie inhérente de l'être humain. Cependant, nous verrons tout d'abord dans quels cas l'erreur est positive, avant de montrer qu'il est nécessaire de sortir de l'erreur pour atteindre la vérité. Enfin, nous étudierons les enjeux que l'erreur peut engendrer en la rapprochant de la faute et de l'illusion.
I L'erreur est positive
Puisque ne se trompe que celui qui cherche la vérité, celle-ci a besoin de l'erreur pour exister. Celui qui ne se risque pas à chercher la vérité, à juger, ne se trompe jamais. En sciences, en pédagogie, l'erreur est positive. Elle permet également à l'homme de progresser dans les différentes techniques.
A Démarche scientifique
Dans le cas de la démarche scientifique, on s'aperçoit que l'erreur est féconde. L'esprit prend le risque de se tromper afin d'éliminer les erreurs et de s'approcher de la vérité. En contrôlant les expériences, l'homme progresse dans sa recherche de la vérité en éliminant les hypothèses erronées, en approchant la vérité par une série d'erreurs rectifiées. Ce n'est donc pas l'erreur elle-même qui est positive, mais la démarche qui consiste à la chercher. D'ailleurs, selon Popper (philosophe autrichien du XXe siècle), une science admet pouvoir se tromper, sinon ce n'en est pas une.
Parfois les erreurs amènent le progrès. Alexander Fleming a découvert la pénicilline en oubliant par erreur de fermer ses boîtes de bactéries.
B Pédagogie
D'autre part, en pédagogie, l'erreur désigne une réponse ou un comportement de l'apprenant (élève, stagiaire) non conforme au résultat attendu. Traditionnellement, le concept d'erreur est lié à l'idée de faute (faute d'orthographe et non erreur d'orthographe, malheureusement). Dans les nouvelles pédagogies, on préconise que l'erreur soit prise en compte par l'enseignant. En effet, elle est une connaissance inadéquate sur laquelle va pouvoir se construire la connaissance correcte.
Enfin, selon Jean-Pierre Astolfi (spécialiste de la didactique des sciences au XXe siècle, auteur de L'erreur, un outil pour enseigner 2011), l'erreur est souhaitable car elle est formatrice. Une erreur durant l'apprentissage sera plus rarement répétée en situation réelle et être conscient de se tromper permet une remise en cause et une capacité d'adaptation.
C Progresser grâce à l'erreur
Enfin, dans le cadre technique, une erreur peut être bénéfique à l'homme, celui-ci acquérant de nouvelles connaissances et pouvant ainsi se lancer dans une remise en question de lui-même. On parlera d'erreurs positives. Par exemple, dans le cas d'incendies dévastateurs dus à des matériaux très inflammables, ont été conçus de nouveaux matériaux plus résistants, ce qui a pour effet de diminuer le nombre d'incendies ou les rendre moins dramatiques.
II Nécessité de sortir de l'erreur
Revendiquer un droit à l'erreur lorsque celle-ci est positive est tout à fait légitime. Pour autant, il ne faut pas rester dans l'erreur, il faut en sortir. Que se passe-t-il lorsque l'erreur est répétée et quelle est la différence entre entendement et volonté, concepts que Descartes a longuement développés ?
A La persévérance, l'erreur en tant que justification ou excuse
On dit souvent que l'erreur est humaine (« errare humanum est »), en effet, elle est le propre de l'homme. Mais la seconde partie de ce proverbe, « perseverare diabolicum », nous montre que répéter son erreur est diabolique. Dans ce cas, il n'y a pas de recherche de la vérité puisqu'on persiste dans l'erreur.
L'homme voudrait-il revendiquer un droit à l'erreur pour se faire pardonner, pour que ses erreurs soient excusables ? En se protégeant par ce droit n'y a-t-il pas un risque de non remise en cause ? Ne serait-ce pas pour échapper à la culpabilité ? Si tel est le cas, il n'y a plus de justice possible : chacun peut à la suite d'un crime se retrancher derrière l'idée que « tout le monde peut se tromper ».
Parce que l'erreur est humaine l'homme pourra se sentir soulagé et n'aura pas honte de son acte. Il ne se remettra donc pas en question et gardera bonne conscience.
Lorsqu'un enfant casse un verre et qu'il se fait réprimander, il peut être tenté de répliquer « l'erreur est humaine » pour se justifier et surtout pour faire culpabiliser son accusateur. Sa conscience lui dit de se protéger et de ne pas avouer ses faiblesses.
En médecine, le corps médical peut-il revendiquer un droit à l'erreur ? Si un chirurgien, en opérant un patient, commet une erreur fatale à celui-ci, revendiquer un droit à l'erreur serait risquer de multiplier ce genre d'accidents, par le fait de se retrancher à nouveau derrière le dicton « l'erreur est humaine ».
B Distinction entre entendement et volonté
Selon Descartes, l'erreur est un simple accident, elle est notre œuvre. Nous ne naissons pas infaillibles mais nous pouvons nous rendre infaillibles. Dans la célèbre Méthode de Descartes, ( Discours de la Méthode Deuxième partie), il est important d'éviter la prévention et la précipitation, c'est à dire juger avant de savoir suffisamment. Là est la source principale de l'erreur. Cette Méthode a pour but de se rapprocher de la vérité et donc peut-être s'éloigner de l'erreur.
L'erreur résulte
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