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L'art Est-il Utile ?

Dissertation : L'art Est-il Utile ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Décembre 2014  •  520 Mots (3 Pages)  •  10 719 Vues

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Nous avons vu que du point de vue de l’efficacité technique, l’art produit de l’illusion. On peut alors le considérer comme inutile. Mais face à la nature, l’art manifeste une supériorité du fait qu’il exprime l’Esprit et de ce point de vue, l’art est utile. Il faudrait alors saisir l’utilité comme quelque chose qui nous libérerait de l’utilité au sens premier. Ainsi le fait de se trouver face à un objet inutile, dépourvu d’efficacité nous montrerait qu’il est essentiel de ne pas chercher le rendement partout. La contemplation esthétique consisterait en un regard désintéressé, défait de toute volonté sur l’essence des choses : leur utilité serait délaissée car seule importerait la beauté. L’œuvre d’art nous libérerait de notre regard logique sur les choses, de la vérité technique. Nietzsche, très critique à l’égard des sciences, veut voir la liberté dans l’art : il écrit ainsi que « nous avons l’art pour nous libérer de la liberté ».

La rencontre avec le beau nous libère de l’utile, car le sentiment esthétique révèle la prétention de l’universalité qui reste subjectives : nous sommes sensibles à la beauté mais de façon personnelle. L’art créerait ainsi une communication plus profonde que la froideur du concept. Mais le beau est une nation antinomique : en effet, est-il absolu ou relatif ? La beauté, à travers l’art reste un moyen de communication car on peut en discuter à l’infini. C’est donc elle qui crée le sens commun, une sorte de « milieu » entre l’absolu et le relatif. On peut également considérer l’art comme un formidable moyen de communication car l’appréciation esthétique provoque en nous des sentiments qui nourrissent le jeu de l’imagination et de l’entendement, ainsi l’art propose une forme de dialogue indirect.

Enfin, il faut rattacher l’artiste au monde de la perception, la science ne vit pas dans ce monde, elle cherche à agir sur lui. Au contraire l’art se désintéresse du monde dans la mesure où il est utile. L’artiste ne voit pas les choses par où on peut s’en servir, mais par où il les perçoit : ce qui intéresse l’artiste, c’est l’énigme de la perception.

Ainsi, une œuvre d’art est le fruit d‘une observation de la perception, plutôt que la volonté que la volonté de l’imiter : les choses se peignent à travers le peintre, plutôt qu’il ne cherche à les reproduire. L’artiste a un autre rapport au monde : « l’entrelacs » de Merleau-Ponty montre le jeu étroitement mêlé du sujet et du monde où l’art serait l’indivision du sentant et du senti. Donc, la beauté que suscitent les œuvres d’art va au-delà du principe d’unité puisqu’elle est un moyen de communication et une façon de découvrir l’intime relation du sujet et du monde.

C’est en effet l’inutilité de l’art qui fait sa richesse. Comme l’art n’a pas d’autre but que lui-même, l’homme se projette dans l’art, il commence un travail d’interprétation : il crée des images, déforme la réalité. La non- objectivité de l’art fait sa force, car toutes les interprétations sont possibles. L’art n’est pas utile au sens commun du terme mais, au sens intellectuel, il développe une manifestation de l’esprit.

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