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L'art Est Un Anti Destin

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Par   •  28 Janvier 2014  •  1 916 Mots (8 Pages)  •  9 856 Vues

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« L’art est un anti-destin » André Malraux.

Le mot art vient du latin « ars » lui-même dérivé du mot grec « technê », qui signifie à la fois la technique (l’art de ...), la création artistique ou même dans son sens le plus poussé, la recherche du beau (l’art pour l’art ...).

On notera d’ailleurs les liens étroits qui unissent le beau et l’art, lien visible quand on observe une œuvre d’art, car on utilise son jugement du beau pour déterminer de la qualité de l’œuvre. L’art, création de l’artisan, c’est-à-dire celui qui maîtrise l’art, ou de l’artiste, qui lui a le talent nécessaire, est une superposition ou même une substitution à la nature ; création humaine elle tend à transformer l’état de nature en état de culture. Le terme servir renvoi au nom serviteur ; quel est sa fonction ? Il est au service de, et par définition, est d’accomplir des tâches pour son maître : on peut de la sorte le comparer à un valet, ou un domestique.

S’interroger sur « à quoi sert l’art ? », c’est donc se demander si l’art apporte quelque chose d’utile à son maître, si il vient combler ses désirs ; si il est d’une utilité quelconque dans la maison humaine, ou si il n’est pas vital à quelques postes qu’il soit. (Il s’agit du « quoi » de l’énoncé). Il nous conviendra donc d’étudier « en quoi l’art est il utile ? » car de cette réponse découlera la solution à notre interrogation première.

Nous étudierons donc dans un premier temps la critique de l’art, où on en vient à la considérer comme inutile, puis dans un second temps ce qui fait que l’art perdure dans le temps ; quel son ses apports à l’homme et à la société.

Nous commencerons notre analyse par « l’inutilité » de l’art. Il s’agit de briser un tabou, car il est aujourd’hui clairement mal vu, au risque d’être traité de butor, de dire que « l’art ne sert à rien ». Pourtant c’est le point de vue de plusieurs philosophes, et non des moindres : Platon et Marx jugent, à leur manières de la futilité de l’art pour l’homme et la société.

Ainsi, Platon, dans « La République » dit :

« L’art est bien éloigné du vrai, et c’est apparemment pour cette raison qu’il peut façonner toutes choses : pour chacune en effet, il n’atteint qu’une petite partie, et cette partie n’est elle- même qu’un simulacre (elle n’a que l’apparence de ce qu’elle prétend être). C’est ainsi, par exemple, que nous dirons que le peintre peut nous peindre un cordonnier, un menuisier, et tous les autres artisans, sans rien maîtriser de leur art. Et si il est bon peintre, il trompera les enfants et les gens qui n’ont pas toutes leurs facultés (...) parce que ce dessin leur semblera le menuisier réel. »

Platon situe ainsi l’art du côté du « non savoir » car il s’agit d’une imitation du réel ; l’imitation est immanquablement défectueuse, et l’œuvre qui en ressort, n’est que la représentation d’une imitation défectueuse : elle ne peut donc nous offrir aucune connaissances. Ainsi, dans « La République » Platon souhaite interdire l’accès à la Cité aux artistes, car ils ne « servent » à rien, n’étant que des illusionnistes sans raison d’être.

L’art n’a pas, dans le système platonicien, de valeur, car Platon considère l’art comme le concept de l’image (il y a le monde des idées, et celui des représentations, des images,

dérivés de l’original, en moins bien) : il part donc du principe que toute production artistique n’est que le dédoublement superflus d’une réalité déjà existante. Ainsi, Platon condamne l’art comme un vecteur de savoir et d’enrichissement personnel, car l’art n’apporte qu’une pâle copie de ce qui existe.

Marx lui, adopte un point de vue différent, ne considérant pas nécessairement l’art comme une copie blafarde du réel, mais comme une production. Il n’y a pas un « esprit de créativité artistique », mais uniquement une réalité matérielle : l’art est uniquement une marchandise.

« En ce qui concerne l’art on sait que certaines époques de floraison artistique ne sont nullement en rapport avec l’évolution générale de la société, ni donc avec le développement de la base matérielle qui est comme l’ossature de son organisation. (...)Mais la difficulté n’est pas de comprendre que l’art grec et l’épopée sont liées à certaines formes du développement social, la difficulté, la voici : ils nous procurent encore une jouissance artistique et à certains égards ils servent de norme, ils nous sont un modèle inaccessible... ... Un homme ne peut redevenir enfant sans être puéril. Mais ne se réjouit-il pas de la naïveté de l’enfant et ne doit-il pas lui-même s’efforcer à un niveau plus élevé de reproduire sa vérité? »

L’art est en fait « consommé » au même titre que tous les autres biens de productions afin de nous procurer une conception décalée de notre époque, créant donc ce «modèle inaccessible » ; l’art est une marchandise qui répond à un besoin, à une envie de consommer le rêve, et de faire retourner l’homme à son état « puéril » : l’art n’a en ce sens rien d’utile, car évaluée comme n’importe quel autre bien il est évalué financièrement et quantitativement, ce qui s’oppose à sa nature profonde. Il devient donc absurde ; par conséquent, il n’apporte plus de sens à quiconque.

Néanmoins, tous les penseurs ne jugent pas l’art aussi sévèrement : certains le considèrent comme bénéfique à l’homme, d’autre comme une richesse pour la société.

Ainsi, à l’inverse de Platon, Aristote considère l’art comme un élément positif : il est tout d’abord inhérent à l’homme, et tend à être un moyen d’apprentissage. L’art est en quelque sorte le pourvoyeur d’un plaisir double : il est l’assouvissement de notre nature (qui tend

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