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L'art Est Il Tout Ce Qu'on Appelle Art ?

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Par   •  21 Mars 2013  •  2 416 Mots (10 Pages)  •  1 233 Vues

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« L’art ne veut pas la représentation d’une chose belle mais la belle représentation d’une chose. » écrivait Emmanuel Kant dans la Critique du Jugement.

L’artiste, magicien d’époques variées, aux aptitudes diverses dans un domaine en général défini, s’identifie par le sens qu’il donne à la notion « art », la réinventant parfois et l’agrémentant souvent. C’est par des créations originales que cet être se différencie des représentations communes. A but professionnel ou personnel, il pratique ou interprète un des beaux-arts. Son don inné ou travaillé nous offre alors des œuvres utiles ou esthétiques, agrémentées d’un trait de génie, elles peuvent quelques fois présenter ces deux aspects.

Une interrogation survient alors. Si l’artiste travaille sur et à partir de la notion d’« art », qu’il en est son praticien, il développe donc une certaine technique en son sens. Mais la création artistique et l’œuvre d’art ne s’expliquent pas uniquement par la possession d’une maîtrise. On peut donc se demander si l’Art constitue tout ce qu’on appelle « art » ?

Mais au fond, qu’est ce que l’Art ? Qu’est ce qu’il le définit ? Comment se résume t-il ; quels en sont ses critères et même où se placent ses limites ?

En premier lieu, nous aborderons l’idée que l’art présente de multiples significations, perceptions et sens ; puis nous constaterons que parallèlement, cette notion a su imposer une pensée universelle à sa désignation ; enfin nous verrons l’art comme un concept non figé, qui se modifie sans cesse à travers chacune de ses représentations.

1. L’art et ses multiples significations, perceptions et sens

Bien forcé de constater que la notion d’art est vaste, elle englobe de multiples visions et domaines. Elle est alors difficile à déterminer et sans doute propre à chacun du fait de perceptions différentes. Toutefois, le terme « art » désigne aussi bien la technique, le savoir faire que la création artistique, la recherche du beau. Ce beau, exprimait Hegel dans l’Introduction aux Leçons d’Esthétique, se présente sous deux formes, naturel ou artistique. Le beau naturel n’existe que par et pour l’esprit humain qui le contemple : si un objet naturel suscite notre admiration, c’est parce que notre esprit y saisit son propre reflet. Le beau artistique est quant à lui, le résultat du travail de méditation par lequel l’esprit prend conscience de lui-même en s’extériorisant dans ses œuvres. Cette notion de beau est donc subjective, elle dépend de l’esprit qui la déduit, qui l’admire, qui la pense. On peut même aller plus loin, comme le suggère le philosophe dans son œuvre, et réfléchir quelque peu sur l’essence de ce beau artistique soit l’art au sens plus général, afin d’en démontrer sa pleine subjectivité. Dans son élaboration, l’art se ne contente pas de reproduire habilement la réalité, ni même de recopier fidèlement un modèle de nature préexistant ; il représente non pas des objets extérieurs produits par la nature, mais des objets intérieurs, des idées, produites par la pensée. L’art ne constitue donc pas le miroir du monde naturel mais le reflet de l’esprit. Le produit qui en résulte : l’œuvre d’art, n’occulte pourtant pas la vérité du naturel mais la déploie et la révèle sous une forme sensible. Pourtant, c’est au moment où la

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philosophie ressaisit la vérité de l’art, mais aussi que l’esprit est parvenu à la pleine conscience de soi, qu’il n’a plus besoin d’images sensibles pour se représenter à lui-même : l’art est déjà dépassé, il a perdu le sens qu’il avait pour l’esprit. Quoi donc de moins neutre que l’art ou la sensibilité artistique qu’il nous est possible de développer ? Cette approche philosophique de la notion d’art met alors l’accent sur sa difficulté, son rapport à l’esprit donc son coté personnel et surtout sa sensibilité, ressenti que l’on a ou non à l’égard d’une œuvre d’art.

Dans un usage plus courant, on associe souvent le thème « art » à celui de beauté. Une œuvre d'art pourrait être définie comme la représentation d'un idéal esthétique. Mais toutes les œuvres ne sont pas belles et certains artistes revendiquent le « non esthétique ». En matière de beauté, on répète volontiers que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Le jugement est une affaire personnelle et encore une fois subjective, « tous les goûts sont dans la nature ». Alors on peut en déduire que la beauté n'existe pas. Par ailleurs, il est possible de manquer de goût or celui-ci s’éduque. Cela présuppose une norme du goût un peu à l’image d’une norme des arts, comme la « classification des arts », une donnée qui nous prouve à nouveau que l’art prend plusieurs aspects ou sens. Elle se concentre ainsi : - 1er art : l'architecture - 2e art : la sculpture - 3e art : la peinture - 4e art : la musique - 5e art : la poésie - 6e art : la danse, le mime, le théâtre et le cirque, et plus généralement les "arts vivants" - 7e art : le cinéma - 8e art : la radiodiffusion, la télévision et photographie, regroupées en "arts médiatiques" - 9e art : la bande dessinée. Pourtant tous les « praticiens » relatifs à ces domaines s’appellent des artistes. Mais leur pratique, leur conception, leurs procédés diffèrent du tout au tout. Ainsi le peintre ne sera pas sensible aux mêmes attraits du réel que le poète, ni même que le dessinateur ou l’écrivain, sa réalisation s’en suivra bien différente tout comme sa façon de procéder.

Mais alors, l’art exprimant la vie de l’esprit, et les artistes la réalisant, peu importe leur champ d’exploration, leur perception des choses ou encore la signification et le sens qu’il donne au mot « art » présentent bien des similitudes, sinon comment les distinguer comme « artistes » ? Mais quelles sont-elles ? Quels sont les points communs entre les arts en apparence si différents ?

2. L’art au sens universel et incontestable

La notion d’art présente une base universelle et incontestable. En effet, chacun a ses préférences, ses attirances, un esprit différent et même une perception cognitive autre. Mais il n’est pas rare que plusieurs personnes apprécient communément tel et tel genre d’art et surtout que chacun reconnaisse qu’il s’agit d’art. Il existe donc bien un fondement « standard » à leur goût ou à la notion d’art.

Outre les facteurs imposant une rigueur artistique comme une limitation d’ordre politique (censure par exemple) où chacun par habitude, se retrouve soumis à des goûts imposés,

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