Guy Bedos
Recherche de Documents : Guy Bedos. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Mars 2014 • 657 Mots (3 Pages) • 995 Vues
Guy Bedos n'est plus. Tu es mort ! Guy Bedos n'est plus, la France perd le meilleur de ses fils, et la rampe, le meilleur de ses feux. Que dire du désarroi qui nous broie et de la douleur qui nous noue, sinon qu'en nos cœurs l'un et l'autre cohabitent, pour reprendre le cri d'amour du crapaud. Oui, mesdames et messieurs la France est en deuil, et la presse tout entière en témoigne : hormis le journal L'humanité qui considère le décès de Bedos comme une manœuvre du gouvernement pour accélérer le processus de compression du personnel du cirque d'hiver à la rentrée, -les locations sont bientôt ouvertes- la presse unanime, dis-je, pleure la perte du plus gouvernemental de nos tourlourous. Tout en déplorant que Bedos eut moins d'humour que Tino Rossi, Lulu Talsida écrit dans Libération, je cite : « Bedos est parti, le froid coup de poing du destin nous atteint en plein hiver, glacé comme un marron. » Même Minute, quoi, vous ne lisez pas Minute ? C'est très intéressant ! Au lieu de vous faire chier à relire tout Sartre,avec Minute vous avez en même temps la nausée et les mains sales ! Donc, même Minute, où Bedos n'avait pas que des amis, c'est vrai, même Minute trouve quelque accent de dignité, sous la plume d'Adolphe de Croix de feu, pour exprimer la sincérité de son deuil. Je cite Minute : « chouchou de l'intelligentsia cosmopolite de l'avenue Foch, le pétomane propalestinien Guy Bedos, né Bedostein, vient de passer l'arme où ça? À gauche, évidemment ! »
Guy Bedos, mesdames et messieurs, n'était pas parfait, mais il avait beau être de gauche, on ne m'ôtera pas de l'idée que c'était un honnête homme. Et puis, Dieu m'écartèle, si possible sous anesthésie générale, qu'y a-t-il de vraiment infamant dans le fait d'être de gauche ? Arguant de sa haine de la corrida le 27 octobre dernier sur TF1, l'exquise Stéphanie de Monaco s'écriait : « après tout, les taureaux sont des êtres humains comme les autres ! » Et à mon tour je pose bien haut la question : et les gens de gauche, ne sont-ils pas, eux aussi, des êtres humains comme les autres? Comme le remarquait fort à propos Alphonse Allais, qui n'était pas la moitié d'un con, sinon il ne serait pas avant Argenton-sur-Creuse dans le Larousse, l'important n'est pas tant d'être de gauche ou de droite, l'important est d'être de quelque chose. Et finalement, être de gauche, ça vous pose un homme, aussi sûrement qu'être de Garenne, ça vous pose un lapin. Être de gauche, c'est aussi, c'est surtout, savoir se dresser contre les injustices sociales chaque fois que votre calendrier des loisirs vous en laisse le temps. Et peu d'humoristes se sont engagés dans cette voie avec autant de cœur que ce comique troupier néo-castriste dont je salue ici la dépouille mortelle, lui qui a toujours pris fait et cause pour ces victimes exsangues du vampirisme capitaliste, que sont les masses laborieuses qui vont le dos courbé sous le joug de l'impôt qui leur suce la moelle jusqu'au tréfonds du péritoine, les rendant incapables de joindre les deux bouts pour en faire un seul nœud. Les injustices sociales ne sont plus tolérables. Guy Bedos, Dieu ait son âme, et moi-même, Dieu lâche la mienne, en avions pleinement pris conscience. Parfois, mesdames
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