Faut-il être Cultivé Pour Apprécier Une Oeuvre D'art?
Documents Gratuits : Faut-il être Cultivé Pour Apprécier Une Oeuvre D'art?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 11 Janvier 2014 • 1 383 Mots (6 Pages) • 2 475 Vues
Introduction
L’art relève de la combinaison d’une technique et de l’esthétique par lesquels l’artiste communique sa subjectivité. Qu’une œuvre soit belle ou non, elle ne manque pas de produire un jugement de goût par les spectateurs qui la reçoivent. Or dans ce jugement intervient tout à la fois un plaisir pris à contempler l’œuvre et la compréhension que l’on retire de celle-ci. Apprécier une œuvre d’art relève dès lors du jugement et du goût qui n’ont pas nécessairement des valeurs d’absolus mais sont relatifs à la sensibilité particulière de chacun. Parce qu’une œuvre d’art ne produit pas le même effet et n’éveille pas la même sensibilité chez tout le monde, apprécier une œuvre d’art n’est pas une science qui doit provoquer l’assentiment de tous mais seulement celui d’une communauté qui le partage. Néanmoins, puisqu’une œuvre d’art s’inscrit dans la culture humaine, être cultivé peut favoriser son appréciation en la replaçant dans son contexte. Entre culture et goût esthétique, on peut s’interroger s’il y a nécessairement complémentarité ou si l’un peut se passer de l’autre ? Le « Faut-il » de l’énoncé a-t-il dans le fait d’apprécier une œuvre d’art valeur de nécessité, de participation ou une qualité superflue dans le plaisir pris à contempler une œuvre ?
Plan
Pour ce faire, nous verrons tout d’abord que la connaissance et le fait d’être cultivé participent de l’appréciation d’une œuvre d’art mais qu’elle n’est pas suffisante. Car l’art relève du pur plaisir et fait appel à la subjectivité, à ce qui nous touche, en fonction de notre sensibilité, nos expériences, et des émotions que cela provoque en nous. Et finalement, si seule cette dernière permet d’apprécier pleinement une œuvre d’art, alors la connaissance et la culture pourraient par conséquent être vues comme des obstacles pour épuiser le sens d’une œuvre.
• La connaissance et la culture permettent d’apprécier une œuvre d’art
L’œuvre d’art ne relève pas de la nature mais appartient au domaine de la culture humaine. Dans la production artistique il y a en effet l’idée de réflexion qui préside à la conception d’une œuvre. En amont, l’artiste réfléchit librement afin de donner forme à sa pensée qu’il matérialise sur un support qui devient l’œuvre d’art. Cette réflexion est le signe d’une représentation que l’artiste veut imprimer à son œuvre, qu’elle soit fidèle à son modèle comme c’est le cas de la mimétique, ou qu’elle s’en écarte pour laisser place à toute la subjectivité de son auteur. Apprécier une œuvre implique ainsi de tenter de comprendre cette représentation librement voulue par l’artiste. Or parce qu’un artiste s’inscrit dans une époque et un lieu particulier, parce qu’il a une histoire personnelle qui lui est propre, qu’il appartient à un mouvement artistique ou qu’il en créé un nouveau, son art en est ainsi imprégné. Cultiver ces connaissances, c’est favoriser la compréhension des œuvres d’un artiste et la subjectivité qui les peuple. Connaître la vie d’un artiste et son époque permet souvent de mieux appréhender ses productions artistiques par les influences desquelles il a pu s’inspirer. La culture que l’on a ainsi d’un artiste et de ses œuvres, participe donc de l’appréciation que l’on peut en avoir.
De même, si l’art ne relève pas de la nature c’est qu’il suggère une technique qui préside à sa production. En effet, dans le domaine de l’art il ne suffit pas de savoir ce qu’il faut faire ni comment le faire, mais celui-ci fait intervenir une habileté humaine, un savoir-faire que doit détenir l’artiste qui créé. Apprécier une œuvre d’art, c’est ainsi prendre toute la mesure de la technique afférente à l’œuvre et qui en fait sa qualité. Puisque apprécier c’est porter un jugement, la technique est une caractéristique de l’œuvre d’art qui permet de la juger à sa juste valeur. Car une œuvre d’art n’a pas seulement vocation à viser le beau mais à représenter des formes, la technique peut constituer toute la valeur d’une œuvre. Pour faire naître un sentiment d’appréciation, juger de la technique est ainsi primordial et ne peut l’être qu’à condition de connaître les difficultés qu’il y a à maîtriser les techniques qui président à la production d’œuvres d’art.
• L’art fait appel à la subjectivité
Néanmoins, au-delà de la connaissance en histoire de l’art et des techniques artistiques que l’on
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