Faut-il perdre ses illusions ?
Commentaires Composés : Faut-il perdre ses illusions ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarahesb • 15 Janvier 2013 • 3 313 Mots (14 Pages) • 5 437 Vues
Sujet : Faut-il perdre ses illusions ?
Dans le film Inception de Christopher Nolan, Dom Cobb et sa femme Mall sont heureux avec leurs deux enfants. Malheureusement, après une expérience de Dom sur la science des rêves, ils se retrouvent tout deux piégés dans un monde d’illusions, construit à partir de leurs rêves et leurs envies. Les deux protagonistes créent donc ce monde à leur goût pendant de nombreuses années. Mais Cobb découvre le moyen de s’échapper de ce monde en acceptant le fait qu’il n’est pas réel. Afin de convaincre sa bien-aimée, il parvient à lui mettre en tête l’idée que « le monde dans lequel elle vit n’existe pas ». Tous deux partent donc de ce monde en « mourant » écrasés sous un train. Ils retrouvent donc le monde réel. Mais l’illusion de Mall d’être dans un monde faux, irréel, reste ancrée dans son esprit. Elle ne parvient pas à comprendre ce que lui explique son mari, ni à s’en débarrasser. Elle croit fort en cette illusion, et est blessée que Dom ne pense pas comme elle. Elle refuse de voir la vérité en face. Se sentant mal dans ce monde qu’elle ne reconnaît plus, elle décide de se donner la mort en sautant de la fenêtre de son appartement.
Une illusion, peut donc blesser, faire du mal et nous renfermer sur nous-mêmes, cependant elle peut également nous permettre de sortir d’une impasse, d’un moment difficile à passer, en espérant trouver mieux ailleurs, et en se forgeant des espoirs futurs.
Le verbe falloir renvoie à une contrainte, une sorte d’ordre qui correspond à une obligation ou bien encore un conseil. Il peut venir de quelqu’un d’extérieur, tel que : « Il faut que tu travailles », ou bien être interne, et le fruit d’une nécessité, tel que : « Il faut que je me couche », car j’ai besoin de sommeil.
L’interrogation « Faut-il » signifie donc : « Est-il nécessaire de ».
Le verbe perdre, quant à lui, peut être négatif, car il est synonyme d’ôter quelque chose à quelqu’un. On parle souvent de perte de mémoire pour les personnes d’un certain âge. Il se rapproche du terme oublier qui est péjoratif dans certains cas, car nous pouvons « oublier nos clés », « oublier une date », ce qui nous trouble et ne nous permet pas d’avancer. Mais d’un autre côté, cet oubli, cette perte peut nous être bénéfique. En effet, aller de l’avant en oubliant une histoire passée, une dispute, en sachant pardonner à quelqu’un, est un point positif dans notre vie. De plus, ce verbe est un verbe d’action. Il faut agir pour perdre quelque chose, cela dépend donc de notre volonté.
L’illusion se trouve sous plusieurs formes autour de nous. Elle peut être d’optique, c’est alors une perception déformée d’un de nos sens, la vue, qui trompe le système visuel humain (depuis l’œil jusqu’au cerveau) et aboutit à une perception déformée de la réalité. Les exemples sont nombreux, comme l’illusion de Müller-Lyer, où des lignes de même taille paraissent plus ou moins grandes à cause des flèches qui leur sont accolées à leurs extrémités. Dans la vie courante, nous somme confrontés à certaines illusions comme les mirages où notre vue nous renvoie une image fausse de la réalité. Mais l’illusion est aussi une idée qui germe dans notre esprit, éloignée de la vérité et qui est propre à chaque individu. Les chimères et les rêves peuvent être associés à des illusions, car tout provient de notre imagination, de nos envies et de nos désirs.
Nous nous devons d’insister sur le fait que les illusions sont personnelles à chaque individu. Par exemple, l’illusion d’E.G. Boring, psychologue, nous présente deux visions possibles d’une image : la première où nous pouvons voir une jeune fille, et la seconde où une vieille femme nous apparaît.
« Perdre ses illusions » est donc un travail personnel, intérieur. Nous sommes seuls capables de lutter contre nos illusions, personne ne peut réellement le faire à notre place. Cette perte semble être une bonne chose, car elle est synonyme d’apparition de lucidité, et de réalité. Mais nous pouvons supposer que ces illusions sont remplacées par d’autres, peut être plus destructrices que les premières. Cette perte s’accompagne aussi d’une douleur intérieure importante, car la désillusion est puissante et perturbatrice, « Etre désillusionné », nous fait perdre nos repères.
La question ne serait-elle pas alors : Faut-il perdre ses illusions ? Notre esprit se dirigera tout d’abord vers l’aspect le plus instinctif de la réponse : l’illusion est mauvaise pour l’homme, et nous devons donc nous en séparer pour notre bien. Mais une question sous-jacente nous apparaîtra : Sommes-nous réellement capables de combattre nos illusions ? D’où viennent-elles ? Enfin, notre développement s’achèvera sur la constante envie de conserver ses illusions quoi qu’il en coûte, pour souvent plus de bonheur.
L’illusion peut se résumer par cette expression : « Prendre ses rêves pour des réalités ». Nos désirs et nos rêves prennent donc le dessus sur notre clairvoyance. L’illusion est en somme l’apogée de la fausseté, il serait donc nécessaire de nous en séparer et de se retrouver en phase avec le réel. En effet, vivre dans le faux n’est pas bon pour l’homme. Ce dernier a besoin de lucidité pour analyser des faits, et ses propres actions. Vivre dans une perpétuelle illusion ne permet pas de comprendre ni de voir la vie comme elle l’est réellement. Au contraire, l’illusion donne une image modifiée de la réalité, le plus souvent à cause de nos désirs profonds. L’homme doit refuser le délire propre aux illusions. La désillusion est donc bien une étape nécessaire, une avancée vers la vérité, et un gain de lucidité. Cette perte d’illusion peut être douloureuse, dure et contraignante, mais elle demeure un mal pour bien.
Platon l’explique ainsi dans le mythe de la caverne, dans La République ; il nous faut nous imaginer une caverne profonde et obscure, où la lumière du jour ne pénétrerait que par un seul orifice. Face à la paroi du fond, des hommes seraient enchaînés, prisonniers depuis leur enfance. Ils ne sauraient pas ce qu’il y a derrière eux, ne verraient pas le sentier escarpé et abrupt qui progresse vers la sortie de la caverne, en travers duquel un petit muret se dresse. Alors que les prisonniers ne peuvent les voir, des personnes parleraient
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