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Explication De Texte: L'Être Et Le Néant de Jean-Paul Sartre - quelles sont les conséquences du regard d'autrui, en quoi et jusqu'où fait-il partie de nous, peut-il nous nuire et surtout nous contrôler ?

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Par   •  8 Mai 2012  •  1 321 Mots (6 Pages)  •  4 569 Vues

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"Être regardé, c'est se saisir comme objet inconnu d'appréciations inconnaissables, en particulier d'appréciations de valeur. Mais précisément, en même temps que, par la honte et la fierté, je reconnais le bien-fondé de ces appréciations, je ne cesse pas de les prendre pour ce qu'elles sont: un dépassement libre du donné vers des possibilités. Un jugement est l'acte transcendantal d'un être libre. Ainsi être vu me constitue comme un être sans défense pour une liberté qui n'est pas ma liberté. C'est en ce sens que nous pouvons nous considérer comme des "esclaves", en tant que nous apparaissons à autrui. Mais cet esclavage n'est pas le résultat -historique et susceptible d'être surmonté - d'une vie à la forme abstraite de la conscience. Je suis esclave dans la mesure où je suis dépendant dans mon être au sein d'une liberté qui n'est pas la mienne et qui est la condition même de mon être. En tant que je suis objet de valeurs qui viennent me qualifier sans que je puisse agir sur cette qualification, ni même la connaître, je suis en esclavage. Du même coup, en tant que je suis l'instrument de possibilités qui ne sont pas mes possibilités, dont je ne fais qu'entrevoir la pure présence par delà mon être, et qui nient ma transcendance pour me constituer comme moyen vers des fins que j'ignore, je suis en danger. Et ce danger n'est pas un accident mais la structure permanente de mon être-pour-autrui."

Dans ce texte de Jean-Paul Sartre, extrait de l'être et le néant, l'auteur se pose la question de savoir en quoi consiste le fait d'être regardé, il nous expliquera donc qu'être regardé est une réduction à l'état d'esclavage (voire à l'état d'objet), nous devenons dépendant d'autrui, perdant ainsi notre liberté, et être en danger, le danger d'être l'instrument de possibilités que l'on ne connaît pas, extérieures à nous même ; se pose alors le problème de savoir quel sont les conséquences du regard d'autrui, en quoi et jusqu'où fait-il partie de nous, peut-il nous nuire et surtout nous contrôler ?

Donc l'auteur cherche donc ici à démontrer qu'être regardé est tout d'abord un état sur lequel la personne concernée n'a aucune influence, aucun pouvoir sur cet état, sinon de supposer qu'il existe. Il énonce donc sa thèse en disant qu'être regardé, « c'est se saisir comme objet inconnu d'appréciations inconnaissables », il veut donc dire par là que lorsque l'on est regardé, on est d'abord réduit à l'état d'objet, notre humanité est donc remise en cause face à ces jugements, puis on est jugés, et surtout on a pas connaissance de ce jugement, ni de quoi il nous qualifie. Mais il explique ensuite qu'il est possible d'avoir connaissance de ces jugements par la honte ou la fierté. En effet, si on a honte d'un acte ou d'un état dans lequel on est, ou inversement si on est fier, on peut supposer l'existence d'un jugement, voire de quoi il nous qualifie, chez autrui : c'est l'anticipation. Il rajoute que c'est « un dépassement libre du donné vers des possibilités », c'est à dire que ces suppositions ne peuvent être sûres, qu'elles ne nous sont pas données clairement, qu'il faut les supposer, et étant donné qu'il y en a plusieurs dans la plupart des cas, cela devient des possibilités.

Par la suite, il explique qu'être regardé est une réduction. En effet, la personne regardée est sans défense face au jugement d'autrui. Elle est également soumise à une liberté qui n'est pas sa liberté, et sachant que la liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres, la liberté de la personne regardée dépend de la personne qui regarde : la personne regardée en est donc esclave. Il le dit donc après dans sa thèse : « nous pouvons nous considérer comme des esclaves en tant que nous apparaissons à autrui ». Donc d'après Sartre, nous sommes esclaves de l'apparence que nous attribue autrui. Il explique ensuite que cet esclavage ne résulte pas « d'une vie à la forme abstraite de la conscience », il insinue donc par là que cet état d'esclavage

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