En quoi l’humanisme de la Renaissance peut-il donc être caractérisé par cet accueil de la différence chez l’autre et le profit qu’il en espère ?
Dissertation : En quoi l’humanisme de la Renaissance peut-il donc être caractérisé par cet accueil de la différence chez l’autre et le profit qu’il en espère ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 8 Décembre 2013 • 633 Mots (3 Pages) • 1 292 Vues
L’évolution de l’humanisme
En effet si la Renaissance renouvelle l’idée selon laquelle l’homme se conçoit lui-même, cette conception évolue fortement selon les lieux et les moments, de l’humanisme florentin du XVe siècle aux Essais de Montaigne. C’est que l’horizon culturel s’est considérablement élargi. Le monde s’est ouvert à de nouveaux continents, un nouveau système économique, le capitalisme, est en train de naître, la Réforme remet en cause le dogmatisme catholique. Confronté à ce tourbillon de nouveautés, l’humanisme ne peut plus rester une attitude intellectuelle ou idéologique. Il va devenir lui-même quête du sens nouveau à donner aux événements, interrogation perpétuelle au sujet des troubles qui pourraient ébranler sa foi dans l’homme, « animal politique » selon Aristote.
Le premier sens chronologiquement a désigné ces lettrés qui ont consacré leurs énergies à l’étude et à l’enseignement des « humanités », c’est-à-dire de la grammaire et surtout de la rhétorique latine et grecque. La chute de l’empire romain d’Orient a conduit ces érudits à venir chercher refuge en Italie, elle a aussi permis le développement de l’humanisme au sens de l’étude des textes de l’Antiquité gréco-latine, première activité de ces savants.
Le second sens désigne le courant culturel, philosophique et politique qui a découlé de cette fréquentation des auteurs anciens et de leur confrontation avec des écrits plus modernes ou provenant d’autres courants de pensée. Cette deuxième acception définit un regroupement de qualités intellectuelles, sociales, affectives, propres à la « nature humaine ». L’humanisme conçu alors comme une ouverture au monde contemporain, une approche encyclopédique, une remise en question générale de la tradition devient un courant de pensée idéaliste et optimiste qui met l’Homme au centre du monde. L’humaniste devient le défenseur et le promoteur de toutes ces valeurs humaines capables de régénérer la vieille humanité déchue dans la barbarie pour avoir oublié les leçons des maîtres antiques ou les enseignements littéraux du Christ
Dans ses deux sens, l’humanisme a été caractérisé en premier lieu par la curiosité intellectuelle, le désir d’apprendre pour comprendre. Si le premier terrain d’étude a consisté dans l’édition et l’interprétation des écrivains de l’Antiquité, il s’est vite élargi aux langues vernaculaires, aux textes d’autres traditions. Pic de la Mirandole a complété ses centres d’intérêt religieux et philosophique par l’examen de la Kabbale. Vinci se montre éclectique en se passionnant pour l’art, l’architecture, la science et les techniques, alliant recherche conceptuelle et application pratique. Rabelais poursuit conjointement une formation médicale et des activités littéraires.
Cet élargissement du domaine des connaissances apparaît notamment dans les conceptions pédagogiques des humanistes. Même s’ils privilégient la culture à la nature, ils veulent d’abord faire confiance à l’intelligence. Rabelais dénonce dans Gargantua l’éducation traditionnelle qui s’appuie sur le dogmatisme religieux sclérosant et propose en contrepartie une voracité intellectuelle métaphorique digne de son géant.
C’est surtout la découverte du Nouveau Monde qui oblige
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