Commentaire D'un Texte de Bergson
Rapports de Stage : Commentaire D'un Texte de Bergson. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar basile • 2 Février 2014 • 4 220 Mots (17 Pages) • 6 456 Vues
Bergson (1859-1941), dans ce texte extrait du premier chapitre de L'énergie spirituelle (1911), intitulé « La conscience et la vie », nous invite à traiter de la Liberté, ainsi que de la Conscience. Bergson défend ici la thèse selon laquelle l'Homme est un être libre, autrement dit qu'il est autonome, il n'est contraint par aucune force, ou éléments extérieurs. Il est pour ainsi dire cause première de ses actions. Pour soutenir cette thèse se pose le problème de savoir quelles sont les preuves de l'existence d'une liberté chez l'homme ? Comment prouver sa liberté ? Les éléments de réponses apportés à ce problème philosophique, permettrait d'attester enfin avec certitude l'existence d'une liberté chez l'Homme. Nous pourrions confirmer la thèse de la Liberté, si et seulement si des réponses infaillibles, et non contestables, étaient trouvées à cette question. Il en serait, ainsi, fini de cette éternelle contradiction qui subsiste entre la thèse de la liberté, et celle du déterminisme qui prévaut selon laquelle tous nos faits et gestes sont déterminés par des éléments extérieurs de notre volonté, de notre conscience, ce qui équivaut à dire en d 'autres termes qu'il n'y a pas d'effets sans cause. La thèse de la liberté serait enfin affirmée.
Bergson va tenter de trouver des preuves de l'existence de la Liberté dans les actions de l'Homme en affirmant dans ce texte dès la première phrase que c'est bien « notre conscience [qui] nous avertit que nous sommes des être libres ». Notre activité de conscience nous permet d'affirmer l'existence d'une liberté chez l'homme, elle en est une preuve. Pour affirmer cette thèse Bergson développe différents arguments. Tout d'abord l'Homme serait libre d'effectuer des choix. Ses actions, ses gestes, sont contingents, ils aurait pu en être tout autrement. Enfin dernier argument essentiel, notre conscience nous permet de nous rendre compte de la contingence de nos actions, et cela à travers des sentiments divers tels que le regret ou encore le remords.
Pourtant la thèse de l'auteur, n'est malheureusement pas infaillible. Même si les philosophes existentialistes, tels que Sartre, affirment également, mais dans une autre mesure que nous sommes des êtres libres, entièrement conscients et ainsi responsables de notre existence, de nombreux philosophes trouvent à rétorquer à cette thèse, qu’elle présuppose de la contingence totale de nos actes, ainsi que de la fiabilité de notre existence. Il est pourtant possible de s'interroger sur la notion même de liberté, ne serait-elle pas le fait même d'avoir conscience de soi, d'être un être conscient et pensant ?
Dès la première phrase Bergson nous présente sa thèse face au problème de savoir s'il existe ou non des preuves en faveur de l'affirmation de la liberté. Selon lui il en existe, et celle-ci est simple: « Notre conscience nous avertit que nous sommes des êtres libres »(cf: phrase n°1). La notion de conscience, qui vient du latin conscientia (connaissance), correspond, du point de vue psychologique, au sentiment qu'un individu a de son existence, et de ce qui l'entoure. Cette conscience de réflexion intentionnelle lui permet pareillement de recouvrir de sens cette existence. Cette conscience psychologique renvoie donc à ce mouvement de sortie hors de soi ainsi que le retour à soi à partir de son extériorité, que décrit si bien le philosophe allemand Hegel. La thèse de Bergson est donc là: notre conscience atteste de notre liberté. Nous sommes maîtres de notre existence, de nos actions; notre activité de conscience nous le montre, elle nous en rend compte. Je peux revenir sur mes actes passés, par mon activité de conscience, en sortant de moi. C'est rétrospectivement durant cette prise de conscience que je réalise, qu'au moment de mon action j'étais libre.
Pour soutenir cette thèse Bergson développe différents arguments, basés, sur l'analyse du comportement d'une part « avant d'accomplir une action », puis d'autre part « après avoir agi ».
* Tout d'abord, immédiatement au moment de l'action, Bergson nous dit, (de la deuxième, à la moitié de la troisième phrase) que nous procédons à des choix. Nous avons le pouvoir d'opter entre différents partis, et ce en étant à l'origine même de ces choix. C'est ce qu'affirme le philosophe en écrivant: « Avant d'accomplir une action, qu'elle qu'elle soit, nous nous disons que nous pourrions nous en abstenir ». Avant même d'effectuer une action ma conscience immédiate me montre bien que je suis libre d'effectuer n'importe quel choix. Prenons un exemple concret, le matin au moment du petit déjeuner, il est possible que je choisisse des biscottes, de la brioche, ou bien encore du pain. Je suis consciente d'avoir le choix entre ces trois aliments. Lorsque je choisis les biscottes, par exemple, je sais pertinemment que je suis maître de mon choix, seule ma volonté à procédé au choix. J'ai choisi de manger des biscottes alors que j'aurais pu m'en abstenir, en décider autrement. Bergson rajoute que juste avant l'action, nous comprenons, nous admettons que nous avons différentes raisons d'agir, et que différents actes sont « possibles ». Il faut entendre par là que ces actes peuvent être, peuvent se réaliser. Ainsi avant de choisir mes biscottes, je sais pertinemment que je pourrais choisir les biscottes pour leur craquant, au même titre que je déciderais de manger les brioches pour leur moelleux, ou bien le pain pour sa mie tendre. Cela reviendrait à affirmer l'existence d'un libre arbitre, qui correspondrait à l'indétermination de la volonté placée en face d'un choix. L'individu libre serait donc indifférent. La volonté est cause première. L'être conscient est capable d'agir à sa guise et de réaliser des choix de manière totalement indépendante. L'individu n'est de fait aucunement déterminé par des éléments qui lui sont extérieurs.
* Après avoir prouvé qu'au moment du choix, de l'action, l'individu est cause première et doit se référer à son libre-arbitre, Bergson insiste désormais, (de la deuxième partie de la troisième phrase, à l'avant dernière phrase) sur la contingence de nos actes, certifiée avec assurance par notre conscience, notamment à travers l'expression de certains sentiments ou états de conscience tels que le remords ou le regret. La contingence de nos actes renvoie au fait que ces actes pouvaient
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