Commentaire Composé du conte philosophique Candide de Voltaire

Le sort de chaque personnage est précisé :

Le rassemblement des personnages principaux dans la « métairie » clôt le récit et nous permet d'étudier l'évolution globale des personnages mais offre aussi une approche individuelle de chacun.

Nous remarquons que la situation sociale des protagonistes se modifie nettement au cours du récit. Ce changement est représenté par le passage du « château » à la « métairie ».

Leur mode vie est aussi différent, à nouveau sédentaires, le travail devient nécessaire pour la vie en société « l'homme n'est pas né pour le repos ». Ainsi tous s'attribuent une activité, une tâche manuelle, « chacun se mit à exercer ses talents. » . La laideur de Cunégonde est compensée par son travail remarquable « elle devint une excellente pâtissière ». Tandis que Paquette « broda », « la vieille eut soin du linge ». Le père Giroflée « fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme. ».

Candide a beaucoup évolué, il sait réfléchir par lui-même « Candide fit de profondes réflexions sur le discours du Turc » et parvient à tenir un débat avec des arguments personnels « Vous savez... - Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin […] ».

Pangloss, lui, reste sur ses convictions, il prône toujours la philosophie optimiste avec des grands discours, sans même sembler y croire réellement lui même. Il reprend dans sa dernière réplique « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière [...] vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches» où il maintient à nouveau l'idée du « meilleur des mondes possibles ».

L'évolution des personnages est contrastée, tandis que certains tendent à aller de l'avant, compte tenu de l'expérience, d'autres, comme Pangloss ne semblent pas vouloir progresser. Il semble que Voltaire cherche à transmettre un message à l'aide de ces protagonistes.

Le message du conte apparaît clairement :

Voltaire fait la caricature d'un philosophe obstiné et borné au point de ne pas vouloir entendre d'avis divergents du sien. Pangloss incarne ce personnage et reprend les idées de la philosophie de Leibniz et du « meilleur des mondes possibles » . Voltaire conteste cet optimisme « exagéré » qui semble légitimer tous les fanatismes de la religion, mais aussi les désastres de la guerre, l'intolérance, l'esclavagisme . Pangloss expose à Candide que « si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition  […] vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et de pistaches ». L'Inquisition est un exemple des actes de l'obscurantisme religieux que Voltaire cherche à blâmer, il utilise l'antiphrase pour aborder ce sujet délicat.

Il semble désormais que Candide -ayant vécu toutes sortes de péripéties- opte pour une vie plus simple et plus modeste que précédemment lorsqu'il dit « ce bon vieillard me paraît s'être fait un sort bien préférable à celui des six rois... ».

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