Caractéristiques de la méthode de la philosophie
Cours : Caractéristiques de la méthode de la philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 24 Mars 2013 • Cours • 2 628 Mots (11 Pages) • 794 Vues
Caractéristiques de la méthode de la philosophie[modifier]
Le philosophe par Rembrandt.
Malgré les difficultés que comporte cette entreprise, il est possible de distinguer certaines grandes caractéristiques positives de la méthode philosophique. La philosophie se comprend comme un travail critique. C'est une de ses définitions les plus courantes. Cette critique n’est cependant jamais purement et simplement négative. Elle a pour but de créer de nouvelles certitudes et de corriger les fausses évidences, les illusions et erreurs du sens commun ou de la philosophie elle-même. Socrate, par exemple, interrogeait ses contemporains et les Sophistes afin de leur montrer leurs contradictions et leur incapacité à justifier ce qui leur semblait évident12. Descartes13 est à l'époque moderne le meilleur représentant de cette conception de la philosophie, car, selon lui, seul un doute radical et général pouvait être le fondement d'une pensée parfaitement rigoureuse et indubitable.
La philosophie est souvent caractérisée comme un travail sur les concepts et notions, un travail de création de concepts permettant de comprendre le réel, de distinguer les objets les uns des autres et de les analyser, mais aussi un travail d'analyse des concepts et de leurs ambiguïtés14. Elle a très tôt15 reconnu les problèmes que posent les ambiguïtés du langage. De nos jours la philosophie analytique donne elle aussi une grande place à ce problème.
En outre, à la différence des sciences, la délimitation des méthodes et du domaine de la philosophie fait partie de la philosophie elle-même. Chaque penseur se doit d'indiquer quels problèmes il souhaite éclairer, et quelle sera la méthode la plus adaptée pour résoudre ces problèmes. Il faut en effet bien voir qu'il y a une unité profonde des problèmes philosophiques et de la méthode philosophique. Il ne faut donc pas voir l'instabilité des méthodes et des thèmes philosophiques comme une faiblesse de la discipline, mais plutôt comme un trait caractéristique de sa nature. Ainsi, la philosophie est une sorte de retour critique du savoir sur lui-même, ou plus précisément une critique rationnelle de tous les savoirs (opinions, croyances, art, réflexions scientifiques, etc.), y compris philosophiques - puisque réfléchir sur le rôle de la philosophie c'est entamer une réflexion philosophique16.
Adorno et Horkheimer : deux représentants de la critique marxiste de la rationalité moderne.
Enfin, la philosophie est une discipline déductive et rationnelle. Elle n'est pas simple intuition ou impression subjective, mais demeure inséparable de la volonté de démontrer par des arguments et déductions ce qu’elle avance : elle est volonté de rationalité. C'est même la rupture des présocratiques avec la pensée religieuse (mythologie) de leur époque, et leur rapport aux dieux grecs qui est considérée traditionnellement comme le point marquant de la naissance de la philosophie. Ce souci de démontrer et de livrer une argumentation se retrouve au cours de toute l'histoire de la philosophie. Qu'on songe aux discussions éristiques durant l'Antiquité, à l'intérêt que portent les philosophes à la logique depuis Aristote, mais aussi, au Moyen Âge, au souci de donner à la philosophie la rigueur démonstrative des mathématiques (comme chez Descartes ou Spinoza) ou à l'importance qu'accorde la philosophie analytique de nos jours à la rigueur et à la clarté argumentatives. Malgré cette tendance profonde, la philosophie contemporaine a vu se développer une critique radicale de la raison, que ce soit chez Nietzsche, Heidegger, ou encore Adorno : la rationalité même s'est donc trouvée mise en débat par la philosophie17.
La méthode est un ensemble de prescriptions relatives au déroulement optimal d'une activité. Cette dernière peut être soit une pratique collective assez complexe, comme la gestion de la communauté politique (« méthode démocratique »), soit la résolution d'un problème théorique spécifique (« méthode diagonale de Cantor », « méthode des tables sémantiques »). Le concept de méthode est historiquement lié au problème de l'acquisition de la certitude dans le champ cognitif. Pour Socrate, l'activité qui vise la connaissance est, comme tout autre art obligée de se conformer à certaines règles. Dans les dialogues platoniciens, Socrate semble pleinement conscient du rapport qui existe entre la validité d'une connaissance et la modalité de son acquisition : c'est d'ailleurs là l'essence de toute position qui reconnaît à la méthode une importance prédominante. La maïeutique de Socrate ainsi que la méthode dialectique dans les diverses présentations qu'on peut en donner à partir des dialogues platoniciens sont des procédures visant à éviter l'erreur dans l'analyse des concepts, et tout particulièrement la forme d'erreur qui réside dans l'acceptation tacite ou inconsciente des préjugés et des présupposés.
La philosophie occidentale comme mode de vie[modifier]
Jean-Léon Gérôme, Diogène, 1860. Portrait romantique qui représente aussi le chien (en grec « κύων ») qui a donné son nom au cynisme.
La philosophie s’est comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme une réflexion théorique. Dit autrement : être philosophe, c’est aussi vivre et agir d’une certaine façon et non pas seulement se confronter à des questions abstraites18. L’étymologie du terme « philosophie » indique bien que le philosophe est celui qui tend vers la sagesse, qui cherche à vivre comme il faut et plus particulièrement qui recherche le bonheur. La philosophie entendue comme mode de vie met l'accent sur la mise en application dans sa propre vie des résultats de la réflexion philosophique. L’idée que la philosophie est une manière de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer que, pour cette raison, ils devaient guider les autres et les aider à mener correctement leurs existences. La philosophie, d’éthique personnelle, pouvait se faire projet collectif voire politique. Ces ambitions « collectives » de la philosophie prennent différentes formes. Une véritable communauté de vie pouvait se constituer autour d'un philosophe. Ceci explique en partie la naissance dans l’Antiquité d’écoles philosophiques (autour d’Épicure, de Platon ou d’Aristote par exemple). Depuis
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