Actualité de Castoriadis.

Actualité de Castoriadis

La réédition des écrits politiques de Castoriadis en France est l’occasion de reparler du grand intellectuel grec né à Constantinople mais très tôt installé à Paris, en 1945.

L’exil ne constitue pas cependant une rupture avec la Grèce puisque la pensée de Castoriadis n’a cessé d’interroger celle de Platon, d’Aristote et de Thucydide et que l’expérience de la Grèce démocratique irrigue l’ensemble de sa réflexion politique et philosophique.

Ce surgissement de la démocratie dans l’histoire, qui voit en même temps la création de la politique et de la philosophie, est pour Castoriadis non pas un modèle, mais « un germe », un postulat à partir duquel il devient possible de penser une société autonome, réellement démocratique.

Pour Castoriadis, l’invention de la démocratie n’est pas prédéterminée par des conditions matérielles et historiques. Elle n’est pas un développement naturel des sociétés. Elle est l’œuvre d’un imaginaire social. En ce sens, elle peut disparaître.

« Je veux secouer les gens, et je veux faire comprendre que l’homme n’est pas, de droit divin, un être démocratique. Que la démocratie a été une création, une conquête de l’histoire, qu’elle est constamment en danger et que, d’ailleurs, elle est en train de ficher le camp. »

Très tôt venu au communisme en Grèce, militant dès l’âge de 15 ans dans une organisation clandestine, mais également très tôt entré en dissidence, à la différence de bien des intellectuels français, dont Sartre, Castoriadis n’a eu de cesse de penser contre les orthodoxies.

Militant révolutionnaire et rédacteur de la revue « Socialisme ou Barbarie », économiste, philosophe devenu psychanalyste à la suite de sa propre analyse, Castoriadis a laissé une œuvre dense dont l’un des enjeux est l’autonomie de l’individu. Sans individus autonomes, pas de démocratie.

Interrogé sur son travail de psychanayste et plus précisément, sur le concept freudien de « pulsion de mort », Castoriadis répondait « Mais, pour moi, le problème fondamental de la société, ce n’est pas tellement l’agressivité des gens les uns contre les autres. C’est leur tendance à rester dans ce qu’ils sont, à prendre les institutions sociales qui seront les plus conservatrices, les plus tranquilles, etc. »

A l’heure ou les politiques d’austérite, drapées dans un discours de l’impuissance, pèsent comme une chape de plomb sur l’Europe, lire Castoriadis, l’écouter, ne peut être que salutaire pour muscler nos exigences démocratiques.

Bibliographie (empruntée à Wikipedia).(textes en français) .

Disponibles :

• L'Institution imaginaire de la société - 1975, Seuil Les Carrefours du labyrinthe - 1978 (tome 1) à 1999 (tome 6, posthume)

• Sur Le Politique de Platon - 1999, Seuil)

• Sujet et vérité dans le monde social-historique. La création humaine 1 - 2002

• Ce qui fait la Grèce, 1. D'Homère à Héraclite. La création humaine 2 - 2004

• Une Société à la dérive,

...