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Sartre Jean-Paul

Commentaire d'oeuvre : Sartre Jean-Paul. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Avril 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  578 Mots (3 Pages)  •  741 Vues

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Sartre avance que les collaborateurs n'étaient pas issus de la classe ouvrière ou de la paysannerie mais de la bourgeoisie. Cela signifie que les collaborateurs étaient issus de la bourgeoisie mais non que la bourgeoisie en tant que classe était favorable à la collaboration, il écrit : " Aucune classe ne porte donc, en tant que telle, la responsabilité de la collaboration5. " Un premier élément important dans l'explication de la collaboration tient à la désintégration sociale : " En réalité, la collaboration est un fait de désintégration, elle a été dans tous les cas une décision individuelle, non une position de classe. Elle représente à l'origine une fixation par des formes collectives étrangères d'éléments mal assimilés par la communauté indigène6. " D'un point de vue social, le collaborateur est donc issu de la bourgeoisie où il était mal intégré, mal assimilé, il subissait la désintégration et cela explique en partie sa collaboration avec l'ennemi. Mais tous les individus issus de la bourgeoisie et mal assimilés ne furent pas collaborateurs, à l'explication sociale Sartre ajoute donc une explication psychologique.

Sartre refuse de confondre le collaborateur avec le fasciste ou le nazi. Sa psychologie, sa manière de penser sont différentes. L'intérêt, le conformisme ou l'ambition sont certes des facteurs à prendre en compte, mais n'expliquent selon lui pas tout.

Il y a chez le collaborateur une vague croyance au progrès qui se confond avec la marche de l'histoire : " On ne sait où l'on va, mais puisqu'on change, c'est qu'on s'améliore. Le dernier phénomène historique est le meilleur simplement parce qu'il est le dernier [...]7 " Le collaborateur pense qu'il est inutile de s'opposer au fait accompli, qu'il doit bien faire avec. Cela relève pour Sartre de la mauvaise foi pour plusieurs raisons. D'une part, le collaborateur, en essayant de se le cacher, choisit lui-même de donner plus d'importance à certains faits, il oublie la puissance militaire de l'URSS et de l'Angleterre par exemple, pour justifier son choix. Cela n'est pas sans rappeler ce que Sartre appellera plus tard une totalisation.

D'autre part, en jugeant l'événement présent par le futur cela permet au collaborateur de se déresponsabiliser : " Cette façon de juger l'événement à la lumière de l'avenir a été, je crois, pour tous les Français une tentation de la défaite : elle représentait une forme subtile d'évasion8. " Enfin, cette mauvaise foi permet au collaborateur de ne pas "faire le métier d'homme7 ", de s'abstenir de juger selon des principes, d'entreprendre, de persévérer, etc.

Le collaborateur tend aussi à remplacer les rapports juridiques d'universalité, d'égalité et de réciprocité par une sorte de lien féodal de suzerain à vassal, cherchant dans la relation de personne à personne une intégration qui lui manquait peut-être dans le système précédent. Ainsi, si les Allemands ont la force, le collaborateur possède la ruse. Le collaborateur reconnait sa soumission et sa faiblesse mais use d'autres armes, Sartre parle, dans des termes qui feraient sans doute réagir vivement au xxie siècle, d'un

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