Qu'est Ce Qu'être Juste ?
Commentaires Composés : Qu'est Ce Qu'être Juste ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar misspeace • 17 Mars 2013 • 2 311 Mots (10 Pages) • 7 552 Vues
Le juste peut avoir plusieurs définitions, mais deux seulement correspondent au sujet, soit : être juste signifie être conforme à la justice , qui pratique la justice ou encore être conforme au bon sens, à la raison.
Nous verrons donc que signifie réellement être juste ?
Tout d'abord, nous verrons qu'être juste vise à respecter les lois civiles : une règle organisant la vie en société et la sanction prévue en cas de désobéissance, où l’on voit donc déjà qu’une loi au sens juridique n’est pas une loi au sens moral, c'est pourquoi, dans un second temps, nous nous demanderons en quoi être juste fait également appelle à la loi au sens moral : étant universelle et non simplement générale comme la loi au sens juridique, la loi au sens moral ne s’accompagnant pas d’un pouvoir de sanction puisque c’est ma volonté seule qui doit être à l’origine de l’action morale, non la crainte de la sanction
Les lois civiles seras ici, opposé à une loi morale universelle, immuable et non écrite. Les lois civiles recouvrent ce que l’on appelle le droit positif, c’est-à-dire tout le dispositif juridique législatif et réglementaire qui est celui d’un pays donné à un moment donné. Les lois civiles définissent le permis et le défendu, en vue de rendre possible un vivre-ensemble dans une société pluraliste.
C’est parce que le mal existe que les lois sont nécessaires. La référence à la bonté naturelle des hommes que la société aurait pervertie, est d’ailleurs le seul argument sérieux des anarchistes qui défendent l’absence totale de lois. Si, en revanche, nous pensons que le mal est une réalité humaine, qu’il existera toujours des individus menaçant la vie des autres ou l’équilibre de la société, alors il faut des lois pour dire les règles communes, ce qu’encourent ceux qui les violent.
Les lois, en prévoyant la sanction que la société réserve au criminel, ont vocation à mettre un terme au cycle inépuisable de la vengeance . Le respect des lois serait donc la preuve de la civilisation de nos pulsions, et plus particulièrement de notre arrachement à cette logique de la vengeance qui est notre triste privilège – a-t-on jamais vu, en effet, un animal se venger? Il faudrait alors, pour s’arracher à cette violence primitive, respecter les lois. Celles-ci, sans être parfaite ni infaillible, est nécessaire, car elle permet de conserver l'ordre, et empêche les sociétés de sombrer dans le chaos. Dans la République, Platon explique l'importance de la justice, non par sa valeur morale, mais par sa capacité à imposer l'ordre: «la justice est aimée non comme un bien en soi, mais parce que l'impuissance à commettre l'injustice lui donne du prix » ainsi, elle permet la garantie de l'ordre et la sécurité publique. Cette justice n'est ni tyrannique ni anarchiste. Protégeant le citoyen contre l'injustice, elle lui inspire aussi la peur.
Pour Thomas Hobbes, la justice est créée par des règles autoritaires, publiques et impératives, destinées à permettre la vie sociale. L'injustice est ce que ces règles interdisent. Pour T. Hobbes, la justice naturelle ou moral n'existe pas. La justice a pour fonction dans la société :
la conservation du sujet,
l'ordre et le maintien de l'ordre social,
l'accomplissement du contrat comme obligation.
Pour Hobbes, la justice idéale est une fiction, et la loi seule détermine les catégories du juste et de l'injuste : « Ceci est aussi une conséquence de cette guerre de chacun contre chacun : que rien ne peut être injuste. Les notions du bon et du mauvais, du juste et de l’injuste n’ont pas leur place ici. Là où n’existe aucune puissance commune, il n’y a pas de loi : là où il n’y a pas de loi, rien n’est injuste. (…) Justice et injustice ne sont nullement des facultés du corps ou de l’esprit. (…) Ce sont des qualités relatives à l’humain en société, non à l’humain solitaire. »
Spinoza, qui affirme l'importance d'obéir à la loi, quelle qu'en soit la nature, nous montre un point de vue relativement proches de celles de Hobbes. Pour chacun d'eux la justice est une émanation du droit et de la société.
À partir du moment où nous vivons dans un état social pacifié, nous sommes, de fait, engagés. Puisque nous profitons de la sécurité physique (police), de la sécurité sociale (assurance maladie), nous devons respecter les lois. D’ailleurs, je respecte aussi la loi parce que je souhaite qu’autrui en fasse autant.
Cependant, un écart peut exister de fait entre la loi morale et les lois civiles dans certains sujets où personnes ne peut parvenir à s'entendre de part les nombreux argument ce contredisant. C’est aussi ce qui explique en partie la difficulté des débats récents ou actuels autour du pacte civil de solidarité (PACS), de l’interruption volontaire de grossesse et des centres de consultation pré-IVG tenus par l’Eglise catholique en Allemagne, de l’euthanasie, des recherches et expérimentations médicales sur l’embryon, de la gestion des flux migratoires ou encore d’un rappel de la torture pratiquée par l’armée française en Algérie.
L’euthanasie : d’un côté la loi morale qui interdit le meurtre; de l’autre la nécessité pour la société de se prononcer face aux revendications de divers groupes de pression comme l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) et, d’une manière générale, face au désir bien légitime de nos contemporains d’éviter à ceux qu’on aime d’insupportables souffrances et une fin de vie jugée indigne...
Les recherches et expérimentations médicales sur l’embryon : d’un côté la loi morale qui commande de traiter un être humain toujours comme une fin, jamais comme un moyen, et donc qui interdit de réduire un embryon à n’être qu’un amas de cellules ou matériau de laboratoire; de l’autre le légitime et très fort désir de l’opinion publique de voir progresser la recherche médicale, avec la pression des chercheurs et des grands groupes pharmaceutiques...
La gestion des flux migratoires : d’un côté la loi morale qui affirme que la terre est à tous et donc que « les nations mieux pourvues sont tenues d’accueillir autant que faire se peut l’étranger en quête de sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine » ; de l’autre les lois et règlements que sont amenés à prendre les responsables politiques d’un pays qui « ne peut pas accueillir toute
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