Pouvons-nous traiter de sujets graves et sérieux sur le mode plaisant ou humoristique ?
Commentaire de texte : Pouvons-nous traiter de sujets graves et sérieux sur le mode plaisant ou humoristique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clai • 26 Décembre 2014 • Commentaire de texte • 956 Mots (4 Pages) • 1 324 Vues
Il faut parfois savoir pour prendre du recul vis-à-vis des choses, en rire de manière à les relativiser. On peut ainsi évaluer les choses les plus pénibles sur un mode plus plaisant voire sur un mode humoristique. On peut à cet égard citer des auteurs comme Molière ou Raymond Devos qui affirmaient ne pas parler de choses graves sur le mode sérieux. Cela peut-il s’appliquer à tous les sujets ? Pouvons-nous traiter de sujets graves et sérieux sur le mode plaisant ou humoristique ? Faut-il instruire en plaisant ainsi que le conseillaient Molière et La fontaine, n’y a-t-il pas certaines limites au rire ?
I – Appréhender les choses sérieuses sur le mode plaisant
Relativiser les choses permet à l’homme de les accepter avec plus de philosophie, mais dans quelles limites peut-il toujours adopter cette attitude de détachement relatif vis-à-vis des choses pénibles qui font le plus souvent son quotidien ? Par rapport aux questions existentielles comme la mort, la maladie, la destinée humaine, sujets que l’on peut qualifier de sérieux, l’être humain a-t-il sans cesse le potentiel et le ressort suffisant pour prendre du recul relativement à ses interrogations sur sa condition de mortel ? Les thèmes que l’on pourrait qualifier de sérieux ont sans cesse intéressé les auteurs comme La Fontaine par exemple qui évoque la mort, le pouvoir, le malheur en respectant toujours les deux fonctions de l’apologue, à savoir, plaire et instruire car une morale nue nous dit il nous apporte de l’ennui. On retrouve cet état d’esprit chez Molière dans ses comédies. Il semblerait donc que l’humour permette aux écrivains de gérer les grandes interrogations de l’humanité et que le lecteur recherche lui-même à s’évader des considérations ennuyeuses sur ce qui le concerne. L’humour est un art de la séduction bien agréable, qui plait au lecteur mais qui ne l’empêche pas pour autant de ne pas prendre en compte et en considération les points essentiels de sa destinée comme l’amour, la mort etc. le rire et l’humour détendent et nous rendent plus réceptifs, on pourrait presque parler de l’effet cathartique de ses deux modes d’appréhension, voire de thérapie par le rire. Nous pourrions en outre citer Voltaire qui par le biais de ses contes philosophiques parvient à toucher les grandes questions fondamentales du 18ème siècle, comme la dénonciation de l’intolérance religieuse, la tyrannie, l’esclavage, la guerre en mettant les procédés stylistiques de l’antiphrase en avant de manière à faire valoir l’ironie. On en retrouve un nombre considérable dans Candide. Ainsi celui qui rit est plus ouvert et prêt à accepter les choses qu’il n’accepterait peut être pas sur le ton plus sérieux. C’est pourquoi Molière préfère les peintures plaisantes des défauts des hommes en les amplifiant, en les caricaturant.
Ainsi l’humour rend plus réceptif aux sujets sérieux, mais n’a-t-il pour autant que ce pouvoir libérateur, cathartique ? Il permettrait de relativiser les questions tragiques, dramatiques touchant à la condition humaine, mais ne devons-nous pas reconnaitre qu’il peut aussi provoquer attaque et soumettre ses cibles.
II – ne faut-il pas admettre les limites de l’humour ? Peut- on rire de tout ?
L’homme peut-il s’improviser
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