Pouvons Nous Tout Prévoir ?
Commentaire de texte : Pouvons Nous Tout Prévoir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mr.Poune • 12 Janvier 2015 • Commentaire de texte • 1 603 Mots (7 Pages) • 704 Vues
« Je serais comment dans dix ans? » Qui n'a jamais pensé à cette phrase, et à tout ce qu'elle impliquait? Qui, pas une fois dans sa vie, n'a eu envie de se projeter dans le futur, de savoir ce qui se passerait le soir même, le lendemain ou tout le long du reste de sa vie? De connaître tous les détails de demain, les moindres moments anecdotiques? Mais alors, si tel est notre désir, Pouvons nous tout prévoir? Prévoir, c'est voir une chose avec exactitude avant qu'elle ne se produise en se basant sur des faits réels étudiés passés, c'est donc une anticipation des moments futurs, et cela implique une connaissance offrant un contrôle sur le moment étudié. Prévoir, c'est rationaliser le futur, en chassant le hasard de nos vies. Alors prévoir nous dote-t-il d'une maitrise de l'avenir? Ou nous fait-il nous soumettre à cet avenir? Pour répondre à ces interrogations, nous verrons dans un premier temps que, prévoir, c'est nous prémunir contre l'avenir, puis nous étudierons la place du hasard et du destin dans le futur, et nous verrons pour finir que l'homme n'est prévisible que par certains de ses aspects.
En prévoyant, nous nous protégeons vis à vis de l'avenir, en nous basant sur des faits passés régis par des lois naturelles. Par lois naturelles, on entend toutes les relations invariables entre des phénomènes, tels que la photosynthèse des plantes vertes, la respiration des êtres vivants, la solidification des liquides, leur évaporation,.. C'est la base du déterminisme, doctrine selon laquelle, dès que certaines conditions seraient réunies, on aurait un fait qui se produirait de façon obligatoire, et, avec la causalité, que tous les faits qui s'ensuivront seraient prévisibles avec précision de même façon que le premier. C'est Pierre Simon de Laplace qui nous en parle dans ses Essais philosophiques sur les probabilités « Une intelligence qui connaitrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'Univers et ceux du plus léger atome; l'avenir, comme le passé, seraient présents à ces yeux. » Selon A. Comte, la science permet l'action par la prévision « on doit concevoir l'étude de la nature comme destinée à fournir la véritable base rationnelle de l'action de l'homme sur la nature, puisque la connaissance des lois des phénomènes, dont le résultat constant est de nous les faire prévoir, peut seule évidemment nous conduire à les modifier à notre avantage, les uns par rapport aux autres. ». Le désir de prévoir, et sa possibilité, créent un lien entre passé, présent et futur. L'Homme du présent utilise sa mémoire et son passé, pour étendre sa conscience vers le futur, ce que Bergson nous dit dans L'énergie spirituelle « Retenir ce qui n'est déjà plus, anticiper ce qui n'est pas encore, voilà donc la fonction première de la conscience » Mais on peut aussi définir la conscience par son désir, et selon Aristote « Tous les hommes désirent naturellement savoir » Or dans quel but, tentons nous de tout prévoir? Dans le but de connaître le futur, et ce afin d'avoir une emprise sur lui, ce que A. Comte nous dit sous la forme « science, d'où prévoyance, d'où action ».Mais ''action'' n'est pas obligatoirement synonyme de maîtrise. Au jour d'aujourd'hui, nous savons prévoir une éruption volcanique, grâce aux éruptions précédentes, mais lorsque celle-ci survient, l'Homme ne peut rien faire pour lui résister ou la dejouer, elle s'arrêtera d'elle même, ayant tout détruit sur son passage. L'anticipation ne permet, lorsque la technique humaine n'a pas encore surpassé la nature, que de s'y adapter, voire même pour certains cas comme une fin du monde possible, que de s'y résigner. Ainsi, dès lors que la maîtrise nous échappe, la prévision serait une conséquence de l'instinct de survie. Ce qui donnerait, a priori, un pouvoir à la nature, une domination à exercer. Alors, prévoir serait la cause de la création d'une angoisse et d'une absence de liberté absolue, n'ayant aucune maîtrise sur les évènements à venir, mais ayant la certitude que ces évènements se produiront, nous fait nous soumettre à la nature et instaure la mise en place d'une fatalité.
Par sa définition même, prévoir instaure la notion de fatalité, et donc de destin, qu'il nous faut donc définir. Le destin est divisible en deux sens selon les avis. Il peut être perçu comme une finalité : un évènement va se produire inexorablement qui, pour le cas général pourrait être associé à la mort. La mort est le destin de toute être. Ici, le destin laisse une place au hasard, étant donné que le cheminement pour arriver à cette finalité n'est pas déterminé, et hasardeux, bien qu'influencé par nos choix. Cournot, dans ses Essais sur les fondements de nos connaissances nous le démontre avec l'exemple du train.
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