Platon : l'autre, le miroir de l'âme
Fiche de lecture : Platon : l'autre, le miroir de l'âme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ismail1990 • 2 Juin 2014 • Fiche de lecture • 1 399 Mots (6 Pages) • 1 586 Vues
Autrui
Platon : autrui, miroir de l’âme
Commentant dans l’Alcibiade le précepte « Connais-toi toi-même », Socrate nous invite à nous réfléchir en autrui. De même que l’œil se reflète dans un autre œil, et plus particulièrement dans cette partie d’où procède la vision, la pupille, notre âme se contemple dans l’intelligence d’une autre âme.
« Socrate : Quand nous regardons l’œil de quelqu’un qui est en face de nous, notre visage se réfléchit dans ce que nous appelons la pupille, comme dans un miroir. L’âme aussi, si elle veut se connaître elle-même, doit regarder une âme, dans cette âme, la partie de l’intelligence ; cette partie là en effet qui semble divine et celui qui la regarde, qui sait y découvrir tout ce qu’il y a en elle de divin, a le pus de chance de se connaître lui-même. »
Pascal : autrui, toujours manqué
Que la comédie humaine, qui forme la trame des relations sociales, soit un jeu de masques, on l’admet aisément. Mais l’amour, au moins, devrait nous livrer le vrai moi de l’être aimé. Simple illusion, selon Pascal. Que l’on apprécie quelqu’un pour sa beauté ou pour ses vertus morales, ce n’est jamais la personne elle-même que l’on aime, mais des qualités transitoires : l’identité de la personne nous échappe toujours.
« Celui qui aime quelqu’un pour sa beauté l’aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, m’aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’âme ? Comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont jamais le moi, puisqu’elles sont périssables ? On n’aime donc jamais une personne, mais seulement ses qualités. »
Rousseau : la naissance de la pitié
La pitié nous fait participer à la douleur d’autrui. En ce sens elle est, avec l’amour, la première passion sociale. Mais quelle est son origine ? Rousseau montre ici qu’elle est naturelle mais qu’elle ne peut devenir active que lorsque les premières facultés se sont développées. C’est pourquoi le primitif est impitoyable : non par méchanceté, mais par ignorance.
« Les affections sociales ne se développent en nous qu’avec nos lumières. La pitié, bien que naturelle au cœur de l’homme, resterait inactive sans l’imagination qui la met en jeu. Comment nous laissons-nous émouvoir à la pitié ? En nous transportant hors de nous-mêmes, en nous identifiant avec l’être souffrant. Nous ne souffrons qu’autant que nous jugeons qu’il souffre ; ce n’est pas dans nous, c’est dans lui que nous souffrons. »
Kant : l’amitié
Parce qu’elle témoigne d’un sentiment de bienveillance, l’amitié possède, selon Kant, une dimension morale et peut même être considérée comme un devoir. Mais elle représente davantage une norme idéale qu’un sentiment effectivement vécu. Car la véritable amitié doit maintenir un équilibre extrêmement précaire entre l’amour qui attire et le respect qui impose la distance.
« L’amitié (considérée dans sa perfection) est l’union de deux personnes liées par un amour et un respect égaux et réciproques. L’amitié est cependant une chose si tendre dans la douceur de la sensation d’une possession réciproque qui s’approche de la fusion en une personne, que si on la laisse reposer sur des sentiments et que l’on ne soumet pas cette communication réciproque et cet abandon à des principes ou à des règles rigides qui gardent de la familiarité et qui limitent l’amour réciproque par les exigences du respect, elle sera à tout instant menacée d’interruption. »
Husserl : un monde partagé
Pour Husserl, le rapport à autrui passe par le partage d’un monde vécu en commun. Même si chacun déploie sur ce monde une perspective qui lui est propre, nous nous entendons sur la réalité et sur le sens des objets qui nous environnent. C’est la perception de cette objectivité du monde qui révèle ce que Husserl appelle l’intersubjectivité.
« Ce qui est vrai de moi vaut aussi, je le sais bien, pour tous les autres hommes que je trouve présents dans mon environnement. En ce sens toutefois que je conçois leur environnement et le mien comme formant objectivement un seul et même monde qui
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