Philosophie

Bienvenue dans cette salle d’audience, je suis le juge Papineau. Le procès d’aujourd’hui servira à trancher si John Thomas Scope, un jeune professeur à l’école publique de la ville de Dayton, accusé d’avoir enseigné la théorie de l’évolution à ses élèves, est coupable ou innocent. Les plaidoyers opposent les représentants du créationnisme à ceux de l’évolutionnisme.

Le 19e siècle se caractérise par de nombreux bouleversements qui ont changé de manière radicale la croyance de la conception de l’homme ainsi que la façon de le définir. Cette période fut propice au développement industriel, au développement des sciences et à la conception de théories sur l’évolution de l’homme. Deux courants de pensée se confrontent actuellement : le créationnisme et l’évolutionnisme. Tout d’abord, le créationnisme est une théorie disant que toutes les espèces sur Terre sont l’œuvre d’un être supérieur nommé Dieu. En effet, l’origine du monde repose sur une intervention divine. La création ne relève d’aucun hasard, elle répond plutôt à une finalité. L’être humain a un statut privilégié de créature conçue à l’image de Dieu. La supériorité de l’être humain repose sur l’immortalité de son âme qui se sépare du corps au moment de sa mort. En d’autres mots, la grande complexité de notre monde ne peut être l’unique résultat d’un mécanisme naturel. Par conséquent, un être supérieur doit exister pour mettre en œuvre le tout. Puis, à l’opposé, l’évolutionnisme, ayant comme fondateur Charles Darwin, soutient que l’être humain est le résultat d’une évolution sans finalité précise. Les origines de l’être humain s’expliquent par un long processus évolutif dont l’origine est commune avec les autres êtres vivants et répondant à certaines lois de la nature. Un de ses mécanismes du processus évolutif se nomme la sélection naturelle. Celle-ci favorise la reproduction des êtres qui sont les plus avantagés du point de vue génétique et donc, ceux étant les plus aptes à s’adapter à leur environnement naturel.

Malgré le grand nombre de différences entre ces deux théories, elles ont tout de même un point commun. Elles relèvent toutes les deux que l’existence de l’être humain est soumise à un processus évolutif. Sans contredit, l’univers évolue et subit des transformations majeures de manière continue. Par contre, chacune des théories lui réserve un chemin bien différent. Pour le créationnisme, l’homme doit sa création à un être supérieur, en l’occurrence, Dieu. Par contre, pour l’évolutionnisme, les êtres humains existent grâce au processus évolutif, plus précisément celui de la sélection naturelle. De plus, les partisans du créationnisme sont d’avis que l’évolution de l’être humain s’effectue dans un sens bien précis et prédéterminé. Tandis que les évolutionnistes, les transformations sont plutôt le fruit du hasard, il n’y a pas de finalité ou d’orientation établie. Finalement, une autre différence est celle de la place que l’homme occupe sur Terre. Du point de vue du créationnisme, l’homme est un être à part, il est supérieur aux autres êtres vivants en raison de l’origine de sa création. Il a été créé par Dieu et il est à son image. Il possède une âme immortelle le liant à son créateur, ainsi il occupe une place de choix dans l’univers.

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