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Lorenzaccio, Musset

Commentaire de texte : Lorenzaccio, Musset. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Novembre 2012  •  Commentaire de texte  •  1 414 Mots (6 Pages)  •  1 055 Vues

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LORENZACCIO

  L'image de la société : dans les années 1830, en Europe, l'Italie est à la mode et le siècle desMédicis et des Borgia fascine. La Florence du XVe siècle et son peuple de marchands permet la satire du mercantilisme français de l'époque.Ses politiciens sont corrompus et débauchés,ses prélats impliqués dans des scandales, son peuple a l'opinion changeante. Musset critique indirectement la société française de son époque.Florence est l'emblème de la tyrannie.Assassinats, bannissements ou enlèvements sesuccèdent. Toute résistance y semble impossible, le peuple, la bourgeoisie incarnés par lesmarchands, se répandent en lamentations sans oser agir.Florence est une cité décadente, enpleine décomposition, rongée par la lèpre du Mal. C'est dans une frange plus morale del'aristocratie autour de Philippe Strozzi que la conjuration prendra naissance.Le DucAlexandre domine par la terreur le clergé, les grandes familles florentines, les commerçantset le peuple.Seul point positif, Alexandre protège les artistes qui travaillent pour les princes ou l'Eglise.Le personnage de Lorenzaccio: Le premier paradoxe c'est son nom. De Lorenzo il est devenu Lorenzaccio ( suffixe péjoratif) qui lui donne quelque chose de négatif, de trouble,d'ambigu.Il a dans la pièce d'autres diminutifs qui font varier son identité selon le point devue d'où il est regardé.Le héros du drame apparaît comme un être bien différent du hérosclassique, coulé d'un seul bloc dans une vertu infaillible ( ex: le Cid)L'ambiguïté est d'ailleurs la stratégie qui permet à Lorenzaccio d'assassiner le duc. Pendant toute la première partie de la pièce il est digne de son surnom, pourvoyeur des plaisirs deson maître, bouffon et lâche.Il paraît inoffensif mais peu à peu le doute s'insinue et lepersonnage dévoile sa véritable personnalité.Son acte héroïque se révèle inutile car ratémais ce geste en fait un héros romantique par excellence.Il incarne en effet une générationqui ne croit plus à l'engagement politique ni au progrès de l'humanité. Broyé par un destinaveugle, le héros romantique découvre l'absurdité, cruelle et dérisoire, de la conditionhumaine.Le héros cherche dans son acte sa propre réhabilitation mais pas à sauver sesconcitoyens.Même si Lorenzaccio est lié au parti républicain qui rêve de libérer Florence dutyran, même s'il admire Philippe Strozzi, il ne se fait aucune illusion sur l'utilité del'assassinat qu'il va commettre.Lorenzaccio, la pièce, est l'expression la plus aboutie du drame romantique car elle nerespecte pas les règles des trois unités et elle est constituée de plusieurs actions parallèles.Les intrigues politiques se mêlent aux intrigues galantes, l'action est souvent interrompuepar des digressions. La multiplication des centres d'interêt va de pair avec la diversité deslieux de l'action et l'étirement temporel.Après Hugo, Musset a voulu faire éclater les limites du théâtre traditionnel classique et n'apas reculé devant le mélange des tons. C'est en cela que Lorenzaccio est une pièceromantique

  pour Lorenzo lui-même, en effet, le jeu qu'il mène est loin d'être clair, tant il se sent l'objet de tiraillements obscurs. De constantes interrogations, par lesquelles il tente de dissiper sa propre énigme, marquent ses monologues et quelques-unes de ses répliques : « suis-je un Satan ? » (III, 3); « De quel tigre a rêvé ma mère enceinte de moi ? [...] Suis-je le bras de Dieu ? » (IV, 3); quel homme de cire suis-je donc ? » (IV, 5). Cette dernière interrogation est peut-être la plus décisive : Lorenzo vient de se surprendre à essayer sur sa tante son pouvoir diabolique. Cette expérience du dédoublement décuple son angoisse dès l'instant où il sent vivre en lui une présence étrangère qu'il ne peut ni chasser ni accepter : « je ne peux ni me retrouver moi-même, ni laver mes mains même avec du sang » (IV, 5).

  Cette inquiétude, cette enquête sur soi tiennent moins, bien sûr, à la richesse de la personne qu'au désenchantement qui la ronge. Devant Philippe, Lorenzo fait figure de vieillard : c'est lui qui manifeste son expérience et son scepticisme, quand le vieux Philippe entretient encore des illusions. Cette surprenante inversion des rôles est significative : Lorenzo, héros romantique, est le représentant d'une génération blessée par la vie et vieillie avant l'âge. Les élans dont il reste néanmoins capable, en même temps que la lucidité qui les brise, constituent les faces contradictoires de cette personnalité énigmatique.

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