Le « sensus communis ».
Analyse sectorielle : Le « sensus communis ».. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maouache • 9 Novembre 2014 • Analyse sectorielle • 679 Mots (3 Pages) • 641 Vues
À l'origine, le « sensus communis »[modifier | modifier le code]
La notion de « sens commun » descend de son ancêtre latin « Sensus communis », présent dans l'Antiquité mais avec une signification différente de celle que nous lui connaissons aujourd'hui.
Aristote1 a d'abord formulé dans le traité de sensu et sensibilibus une réflexion sur la perception (aisthesis), dans le sens de sensibilités communes (koinè aisthesis). Dans la métaphysique de la psychologie, le sens communest une faculté que l'on est obligé de postuler pour rendre compte de la synthèse par notre conscience des sensations issues de nos différents sens. Autrement dit, le sens commun est le sens qui permet la synthèse des données attribuables aux différents organes sensoriels ((réf. Paul Foulquié et Raymon Saint Jean, Dictionnaire de la langue philosophique, PUF, 3° éd.1978, p.664 ; voir aussi André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, PUF, 13° éd., 1926-1980, p970).Ce "sens commun"se rapporte autant à l'unité du sujet sensitif qu'à celle de l'objet senti; il perçoit en outre les "sensibles communs" et nous donne conscience de la sensation (synesthésie) : ce n'est pas par la vue que l'on voit qu'on voit (Aristote, de Somno, II, 455). Cette notion du "sens commun", pourrait retrouver une confirmation neuroscientifique en la rapprochant des états "on-off" de la conscience gérés par la formation cérébrale connue sous le nom de "claustrum"; cette formation permet par stimulation électrique de donner ou de retirer au sujet la conscience de son environnement et de lui-même.
Cette ligne de pensée sera au centre des débats philosophiques relatifs à la théorie de la connaissance jusqu'à la fin du xviiie siècle. Une seconde ligne de pensée philosophique fait du sens commun (sensus communis) une analogie ou une synonymie avec la notion de rationalité commune et d'opinion.
Au Moyen Âge, la redécouverte des textes aristotéliciens et leur ré-interprétation dans le contexte de controverses scolastiques placera le concept de koinè aisthesis au centre de la théorie des facultés. Thomas d'Aquin considère que le sens commun est l'un des quatre sens internes avec l'imagination, l'estimative, et la mémoire2. La question du support physiologique de la faculté psychologique du sens commun se rattachera tantôt au « cœur » tantôt au « cerveau ».
Descartes, héritier de la double tradition aristotélicienne et scolastique, contribuera à disqualifier ce concept (koinè aisthesis) en logeant le sens commun dans la glande pinéale. Au lieu du sens commun, il préférera employer l'expression « bon sens », dès l'ouverture du Discours de la méthode, avec la phrase célèbre : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée »3.
Plus tard, le sens commun référera aux humanités, à la sensibilité et à la raison. L'individu qui n'est pas doué du sensus communis est fou. Cette définition du sensus communis a beaucoup influencé la philosophie et notamment les philosophes des lumières. Il prendra le parti de l'âme et de l'esprit contre celui du corps et des sens trompeurs. Le dualisme cartésien tendra à connoter
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