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Le Miroir Et L'image De Soi

Mémoire : Le Miroir Et L'image De Soi. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2015  •  902 Mots (4 Pages)  •  1 024 Vues

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À la fin du XIXe siècle, un événement révolutionne le regard que les humains portent sur eux-mêmes : l’apparition des psychés, des miroirs en pied. Dans la mythologie, Psyché – « l’âme » – est une princesse amoureuse de l’invisible Éros, transformée en déesse en raison de sa fidélité, de sa beauté morale. Pour les simples mortels que nous sommes, la psyché apparaît dans notre salle de bains, et brutalement nous nous découvrons de la tête aux orteils. Dès lors, il ne suffit plus d’avoir de beaux yeux pour se plaire, et la moindre parcelle de chair commence à peser dans nos jugements esthétiques.

Notre reflet est toujours frustrant

Avant de rire, de nous savoir « si belles en ce miroir » (le verbe latin miror signifie « admirer »), nous cherchons instinctivement à nous assurer de notre existence. Seuls les vampires, les « non-morts » prisonniers du temps, n’ont pas de reflet. Mais l’acte de se mirer est aussi une répétition de la scène originaire où, pour la première fois, nous avons pris conscience de notre « moi », étape primordiale dans la conquête du « je », du « soi », de l’unité corporelle. Même si elle prouve notre existence, l’image reflétée est incomplète, d’où notre frustration. Aussi allons-nous tenter de la cerner par un examen quotidien dans la glace, puis essayer de la rectifier. « Aujourd’hui, l’état de la silhouette est quasiment une “valeur” : une présentation spécifique de soi. Elle est l’objet d’attentions et de soins toujours plus spécialisés, des liposuccions aux thalassothérapies », constate Georges Vigarello, chercheur et théoricien du corps, auteur de La Silhouette du XVIIIème siècle à nos jours, naissance d'un défi (Seuil, 2012). Les 61 % de Françaises qui considèrent leur corps comme une part importante de leur identité ont-elles une relation apaisée avec lui ? Pas forcément, car seulement 42 % s’en déclarent satisfaites et 26 % n’apprécient pas son reflet (sondage CSA pour 20 minutes et Terrafemina réalisé en février 2013). Dans la France de 2013, celui ou celle qui se regarde dans la glace doit apercevoir une silhouette élancée, déliée, alliant force et légèreté.

Les normes nous culpabilisent

Au diable la tyrannie des normes et son programme qui semble inclure automatiquement régime, sport intensif, donc privation de plaisir ! avons-nous toujours écrit dans Psychologies magazine. D’autant que les rondeurs renvoyées par le miroir peuvent aussi se comprendre comme le besoin de se réparer après une enfance sans tendresse. Sans oublier que la beauté d’aujourd’hui se veut zen, décontractée, personnelle : à chacun la sienne, en fonction de sa taille, de ses aspirations, de ses idéaux. Inutile de souffrir pour être beau dans le miroir. Un bref regard en arrière nous apprend que dans les années 1930, les mesures étaient définies au millimètre près : « Votre tour de taille devra être le double de votre tour de cou […]. Le diamètre de vos hanches devra être égal à la longueur de votre tête multipliée par deux" (In Beauté-service, secrets, recettes d’autrefois, soins, chirurgie d’aujourd’hui de Josette Lyon, Éditions du Rocher, 1954, cité par Georges Vigarello).

Devons-nous pour autant nous réjouir que les normes

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