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La philosophie

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Par   •  15 Mai 2013  •  1 279 Mots (6 Pages)  •  677 Vues

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Introduction

L’entrée en matière

« La philosophie est dangereuse parce qu’elle détourne des tâches mondaines » disait Calliclès à Socrate. Cet avis vis-à-vis de la philosophie est une stigmatisation de la philosophie tendant à la confondre à une simple spéculation alors que les problèmes de la vie exigent des solutions pratiques et ponctuelles. D’où la légitimité et la pertinence de la question : la philosophie nos détache-t-elle du réel ? »

La problématisation

Une telle interrogation peut s’entendre ainsi : la philosophie est-elle une évasion, une fuite de la réalité ? On pourrait tenter de répondre à cette question en se demandant quelle est la nature du réel dont le philosophe tente de s’évader ? Le détachement qu’implique la philosophie signifie-t-il toujours un abandon total des tâches mondaines ? Qu’est-ce qui justifie alors ce détachement qu’implique la philosophie ?

Le développement

NB : Il consiste ici à répondre dans l’ordre aux questions qui sont posées à la fin de l’introduction :

La philosophie est traditionnellemnt perçue comme une remise en cause de nos manières habituelles de penser et de vivre. Notre manière habituelle de penser est caractérisée par la référence au sensible, c’est-à-dire au concret. C’est ce qu’on appelle le sens commun dont l’esprit est piégé par les apparences et par le sensible. La philosophie par contre, parce qu’elle se veut une connaissance fondée sur la raison, s’efforce de s’elever de ces apparences comme pour libérer l’esprit des entraves que constituent les éléments de l’expérience. En tant que pensée pure soustraite à la multiplicité et au devenir des choses sensibles, la philosophie est donc un divorce avec le monde sensible. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’élan métaphysique qui, chez Kant exprime un désir de connaître au-delà des limites de l’expérience.

Dès lors, la philosophie apparaît aux yeux du sens commun comme un discours aérien, une rêverie sans rappport avec le vécu de l’homme et sans eficacité dans l’existence immédiate (cf. l’histoite de Thalès et de la servante de Thrace). C’est pour cette raison que la philosophie est une subversion de nos manières habituelles de vivre et de penser. Le philosophe est précisément ce sage dont la quête de la sérénité et de la lucidité condamne à un mode de vie tout à fait particulier. La tranquillité de l’âme à laquelle aspire le philosophe en fait un homme presque indifférent, détaché de toutes les préoccupations mondaines non nécessaires. A cela s’ajoute la particularité d’un discours austère et complètement étranger au vocabulaire du sens commun qui, pour cette raison, voit dans la philosophie un loisir ou une distraction sans sérieux. Et pour certains grands penseurs comme Karl Marx et Nietzsche, la philosophie n’est rien d’autre qu’une idéologie et un mensonge qui voilent la laideur et l’injustice dans le monde.

Marx, par exemple, considère la philosophie comme une entreprise intellectuelle tendant à mystifier une domination qu’une classe exerce sur une autre, c’est-à-dire ne sorte d’illusion destinée à légitimer une position sociale. C’est dans ce sillage qu’il affirmait : « les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, ce qui importe c’est de le transformer. » En d’autres termes, le philosophe serait une solution illusoire des problèmes apparemment insolubles dans la pratique humaine. C’est dans une perspective voisine que Nietzsche traite Socrate d’un théorétique, c’est-à-dire quelqu’un qui est fasciné par une vérité désintéressée alors que l’essence de l’homme est justement de s’intéresser. Nietzsche voit à travers Socrate la figure du philosophe dont l’impuissance réelle condamne à s’évader du monde réel des hommes pour un monde imaginaire. L’élan philosophique serait donc l’expression d’une volonté de puissance décadente c’est-à-dire la volonté des faibles de régner dans la vie effective. Dans la philosophie, cette impuissance se mue en empire

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