La nature de l'artiste
Cours : La nature de l'artiste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hbkwrestle • 26 Janvier 2013 • Cours • 378 Mots (2 Pages) • 1 077 Vues
La nature de l’artiste n’est pas simple à cerner. On peut aisément remarquer
que sa définition a fluctué au cours de l’histoire. Une opinion répandue le
voit volontiers comme un génie solitaire et incompris, mais un bref examen
montre que de très grands créateurs comme Titien furent célébrés de leur
vivant. Aussi est-il plus rigoureux de chercher à saisir la particularité de
cette figure à partir de ses buts. Un artiste n’existe véritablement que par
ses oeuvres, et celles-ci ne vivront que si elles sont acceptées par un public.
Il semble donc évident qu’un artiste doive chercher à plaire. Cependant, le
sens de ce verbe n’est pas clair. S’agit-il de flatter les attentes d’un auditoire
dont on aura su anticiper les désirs ? Dans ce cas, l’artiste serait un
démagogue, et ses réalisations ne survivraient pas à leur époque. On note,
de surcroît, que certaines réalisations artistiques ont déplu avant de
s’imposer. Il est alors nécessaire de définir le plaisir esthétique pour pouvoir
se prononcer sur la finalité du travail artistique.
1. L’idée de plaisir
A. L’agrément
Nous parlons couramment d’artiste de variétés dont le métier est de distraire
un public souvent contrarié par les difficultés du quotidien. Le plaisir
est, ici, l’effet produit par la qualité d’un divertissement proposé dans le but
d’échapper momentanément à une réalité désagréable ou morose. Il est
indéniable que cette signification concerne la pratique artistique. Il semble
même que des génies rencontrent sur ce point le jugement du grand
nombre. Matisse a déclaré que ses tableaux devaient délasser l’esprit
surmené de l’homme moderne. Cela paraît corroborer l’avis de l’opinion
commune quand elle soutient que le but d’un film ou d’un spectacle est de
lui faire oublier sa vie de tous les jours. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas
forcément surévalué par ceux qui le défendent. Le spectateur sait fort bien
qu’il n’assiste pas à un chef-d’oeuvre, mais réclame un droit à se faire
plaisir et apprécie les chanteurs ou les cinéastes qui lui procurent cette
satisfaction. Kant lui-même, dans sa division des beaux-arts, donne une
place aux arts d’agrément qui embellissent le quotidien en le rendant plus
agréable
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