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La Philosophie Du Langage

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Par   •  12 Avril 2014  •  857 Mots (4 Pages)  •  1 055 Vues

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D'une façon générale, il y a deux approches possibles du problème de la signification, qui ne sont pas nécessairement incompatibles 1: soit on part de la fonction expressive du langage, c'est-à-dire du rapport des mots aux idées qu'ils sont censés communiquer ; soit on part plutôt de la fonction de représentation du langage, c'est-à-dire du rapport des mots aux choses, ou encore au réel.

L'approche expressive est celle de Hobbes, qui affirme ainsi que « l'usage général de la parole est de transformer notre discours mental en discours verbal et l'enchaînement de nos pensées en un enchaînement de mots » (Léviathan, I, 4 1). Cette théorie classique du langage repose sur une théorie des signes et des idées. Or, la théorie classique du signe distingue entre « signes naturels » (la fumée est le signe du feu) et « signes conventionnels » (le mot « chien » est le signe du chien) 1. Comme l'indique la Logique de Port-Royal, le signe renvoie toujours à ce qui est représenté 2 ; mais la même chose peut être chose et signe 2. Quant aux idées, celles-ci peuvent, dans la philosophie classique, faire référence aux images mentales, aux pensées, mais aussi aux sensations 1. Les idées sont ainsi tout ce qui peuple notre esprit, indépendamment du monde réel. Or, si les mots peuvent renvoyer au monde, c'est parce que, selon ce paradigme de la représentation, ce sont les signes des idées, qui sont elles-mêmes les images des choses 1. Cela pose toutefois un problème, soulevé par Berkeley: comment une image, particulière, peut-elle véhiculer un terme abstrait ou des termes syncatégorématiques 1?

Au XXe siècle, l'approche expressive a été reprise par Jerry Fodor et Paul Grice. Fodor, l'un des principaux défenseurs du computationnalisme, un courant majeur des années 1980 qui a popularisé l'analogie entre l'esprit et l'ordinateur, défend ainsi l'idée d'un « langage de la pensée », le « mentalais » (mentalese), qui fonctionnerait à l'aide d'opérateurs symboliques. Autrement dit, la pensée serait, selon lui, structurée comme un langage. Fodor reprend ainsi l'hypothèse de la lingua mentalis, dont on peut trouver des prémisses, au Moyen Âge, chez Guillaume d'Ockham 1. Le computationnalisme de Fodor peut être caractérisé comme une synthèse entre le réalisme intentionnel et le physicalisme 3. Celui-là affirme l'existence et la causalité des états mentaux, et prend en compte les attitudes propositionnelles, c'est-à-dire la manière dont le sujet se comporte à l'égard d'une proposition (« je crois que x », « je pense que p », etc.). Celui-ci affirme que toute entité existante est une entité physique. Cette théorie est fortement liée aux recherches en intelligence artificielle et en sciences cognitives.

Grice, quant à lui, affirme que les propriétés du langage dépendent des propriétés des pensées : la « signification du locuteur » (le sens que celui-ci donne à sa phrase, en tel ou tel contexte) prime sur la « signification conventionnelle ». C'est ce que le locuteur veut dire qui permet de trancher les phrases ambiguës 1. On parle de théorie de la pertinence. Tenant de la pragmatique, mouvement initié par John L. Austin (Quand dire, c'est faire), Grice insiste par exemple sur les implicatures

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