La Culture à Laquelle Nous Appartenons Nous détermine T Elle à être Ce Que Nous Sommes

Sujet : La culture à laquelle nous appartenons nous détermine t elle à être ce que nous sommes ?

Nous sommes parfois choqués par des comportements ou des pratiques issues d’autres cultures. Cette réaction nous conduit à nous demander si la culture à laquelle nous appartenons nous détermine à penser ce que nous pensons et à être ce que nous sommes ?

Cette question nous interroge sur les notions de culture et de déterminisme.

La culture opposée à la nature, différencie l’Homme de l’Animal et en constitue la spécificité. Chaque culture entend résoudre à sa manière tous les problèmes de la vie, toutes les cultures se valent mais constituent un arbitraire (langage, mythes, lois, etc.).

Le déterminisme étant l’affirmation selon laquelle chaque évènement est déterminé par un principe de causalité, on peut alors se demander si l’appartenance à une même culture ne façonne pas les hommes de manière identique.

Est-ce que le fait d’appartenir à une culture voudrait dire que nous ne sommes pas libres d’être ce que nous sommes ?

Si le déterminisme est contraire au libre arbitre, alors considérer la culture comme un déterminisme reviendrait-il à considérer la culture comme incompatible avec la liberté ? L’éducation que nous avons reçue nous a-t-elle enfermés dans un modèle identique qui nous rend semblable à tous les autres membres de notre civilisation ? La culture ne porte-t-elle pas en elle les outils qui nous permettent de prendre conscience de ce déterminisme et de le relativiser au regard des autres cultures ?

La généralisation du modèle culturel occidental ne risque-t-il pas alors d’imposer son modèle aux autres cultures par le biais du progrès qui génère de nouveaux déterminismes et nous prive de liberté. Faut-il que la culture soit libérée de l’histoire pour que nous soyons libres ?

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Le déterminisme est une thèse qui stipule qu’il n’y a pas d’évènement sans cause, et que, dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets (c’est le principe de causalité et le contraire du hasard).

En considérant qu’être libre c’est avoir le choix entre plusieurs possibilités, de se déterminer soi-même à agir, et de choisir entre des contraires sans contraintes (c’est ce qu’on appelle le libre-arbitre) alors le déterminisme n’est pas compatible avec la liberté : « Les hommes se trompent en ce qu’ils pensent être libres et cette opinion consiste en cela qu’ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. » Spinoza (1632-1677).

Admettre que la culture est un déterminisme pour l’Homme c’est admettre que la culture n’est pas compatible avec le libre-arbitre et la liberté : « La liberté individuelle n’est nullement un produit culturel. » Sigmund Freud (1856-1939).

En d’autres termes, pour reprendre la définition que Claude Lévi-Strauss donne de la culture, que « l’ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, la religion » qui modèle la personnalité de l’Homme (les traits psychologiques qui différencient une personne de toutes les autres) le prive de liberté.

Sachant que la culture constitue un aspect essentiel de la nature humaine et qu’aucun Homme par définition ne peut s’y soustraire (« L’Homme ne peut exister véritablement que dans une culture. » David Hume [1711-1776]) alors tous les Hommes sont déterminés par leur culture et privés de libre-arbitre, et tous les hommes d’une même culture ont invariablement et inéluctablement la même personnalité.

Cependant, cette théorie du déterminisme ne conçoit que si la culture est une forme de dogmatisme transmis à travers les âges comme étant la vérité (à un âge où l’individu ne possède pas encore tout son discernement).

En revanche, si l’on considère que le but de toutes cultures est d’apporter à l’esprit des possibilités de penser, de juger et de discerner, et de ne pas amener à des vérités figées mais de permettre à l‘esprit de pouvoir reconsidérer plus tard ces vérités, alors le déterminisme de la culture n’est plus un obstacle à la liberté.

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