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La Conscience De Soir Rend-elle Libre

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Par   •  20 Avril 2015  •  1 858 Mots (8 Pages)  •  2 891 Vues

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Introduction :

Une première expérience nous montre que la pensée n’est rien en soi, mais porte toujours sur quelque chose : « Je pense à quelque chose ». Cet état psychique qui marque notre présence au monde s’appelle la conscience immédiate, c’est-à-dire, d’après l’étymologie de conscience (cum scienta, accompagné de savoir), prendre connaissance de ce que l’on perçoit. Cependant, cette saisie immédiate du monde peut se rapporter sur notre propre activité de pensée, on parlera alors de conscience de soi. Mais est-il seulement possible de se penser alors que l’on se perçoit de différentes manières et à des instants distincts ? Comment accéder à cette pensée de soi si la conscience elle-même ne porte pas sur un objet qu’on expérimente dans l’action ? Enfin, si cette conscience de soi, si elle est possible, ne permet-elle pas d’agir en « connaissance de cause », en maitrisant ce que l’on n’est capable de faire sans subir des déterminismes ? Autrement dit, la conscience de soi rend-elle plus libre ?

1- Avons-nous un libre accès à la conscience de soi ?

A- un « moi » qui est multiple

La question « Qui suis-je ? » peut sembler insolite dans la mesure où, au-delà du simple fait de décliner son identité, personne d’autre que moi n’est mieux placé pour y répondre. Cependant, si on me demande une réponse exacte, voire scientifique, ce sentiment d’évidence s’évanouit rapidement. En effet, la pensée de ce « soi » semble difficile car il se dit de plusieurs façons. Par exemple, comment rendre compte de ce que je suis alors que je suis soumis au temps (vieillissement). Comment affirmer que je suis un être à part entière autonome et libre alors même que je suis inscrit dans un processus historique (individuel et collectif) ? Comment rendre compte de ce que je suis alors même que je peux avoir des qualités contradictoires (incohérences, folies), et que les autres me renvoient des images différentes de moi-même ? Comment comprendre mon unité alors même que je suis composé d’une âme et d’un corps ? Quel est ce soi ?

La connaissance de soi est d’abord l’expérience que je fais de moi, ou que les autres font de moi à travers différents états. En ce sens, Pascal montre que le moi est insaisissable dans la mesure où l’on ne peut pas faire l’expérience de son unité. Une personne est toujours perçue à travers ses différentes qualités, et c’est à elles que l’on s’attache. Quand on aime quelqu’un, on s’attache toujours à des caractéristiques physiques ou morales. La perte de ces qualités laisse place au désamour.

B- La possibilité de dire « je »

Mais l’unité de la personne est présupposée par le pouvoir de dire « je ». En effet, pour Kant l’homme se distingue ainsi des autres êtres vivants. Très tôt l’enfant dit « je », un an après l’acquisition du langage. A partir de ce moment-là, il se saisit par l’entendement, il se pense, tandis qu’avant il ne faisait que se sentir.

Le pouvoir de dire « je » désigne l’unité d’une même conscience, qui se maintient malgré les différentes représentations. Ce pouvoir de dire « je » permet à l’homme de s’affirmer en tant que personne, en tant que sujet, à la différence des animaux, considérés comme des choses dont on dispose à sa guise, comme des objets.

Par définition, le sujet c’est celui qui pense, et qui agit tout en pensant ce qu’il fait : c’est un pouvoir de détermination et d’autodétermination. En ce sens, la conscience permettrait d’agir par soi-même, en étant sa propre cause, bref, en étant plus libre.

Malgré la pluralité des moi empiriques, il y a un principe d’unificateur qui fait d’un homme un sujet, une personne. Ce principe réside dans la capacité de penser grâce à l’entendement. Ce « je » désigne aussi la possibilité d’être une seule et même personne, capable de répondre de ses actes, donc d’être un sujet moral et par là même d’être responsable devant la loi, à savoir d’être un sujet juridique. La dignité de l’homme, sa possibilité d’agir librement, son pouvoir de déterminer et de se déterminer, repose donc sur l’identité de la personne qui s’appuie sur la conscience de soi. Mais comment se construit ce lien entre conscience de soi et liberté ?

2- L’action libre permet à l’homme de prendre conscience de lui

A- La réalisation de soi dans le travail

L’homme se distingue donc de l’animal par sa qualité de sujet, c’est-à-dire sa capacité à s’autodéterminer et à agir sur le monde qui l’entoure. Il est capable de transformer la nature de façon consciente et volontaire pour qu’elle lui soit utile : c’est ce qu’on appelle le travail. Le produit du travail est donc l’extériorisation, l’objectivation d’une intention humaine.

Ainsi, pour Hegel, la conscience vient à soi-même par la médiation du travail. En travaillant, la conscience bute sur un objet extérieur, elle est obligée de différer son désir, dont l’assouvissement ne peut être immédiat. Mais par le biais de ses capacités, elle « façonne » l’objet, l’assujettit à elle-même. L’objet, ainsi transformé, devient la marque, l’expression de ce qu’elle peut faire, de ce qu’elle est. De la même manière, un enfant a du plaisir à lancer des cailloux dans l’eau pour pouvoir contempler son œuvre. En différant ses désirs, le travailleur s’élève au dessus sa condition animale, il construit un monde dans lequel il peut se reconnaitre. Par le travail, l’homme se libère de la nature et passe de

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