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L'imprescriptible, Jankélévitch

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Par   •  3 Avril 2013  •  1 235 Mots (5 Pages)  •  1 564 Vues

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COMMENTAIRE DU TEXTE DE JANKELEVITCH

Le pardon est mort dans les camps de la mort, L’imprescriptible, texte de 1971 est publié pour maintenir jusqu’à la fin des temps le deuil des victimes de la barbarie nazie. Ce texte est une réaction à un projet de 1965 concernant la prescription des crimes de guerre. Ce projet tient à une dimension juridique qui vise à prescrire tous les crimes et délits, passé le délai de vingt années. Le texte nous interroge sur une double dimension, l’une juridique, l’autre morale : Juridique : le crime contre l’humanité est-il un crime comme les autres ?

Morale : comment ce qui est impardonnable peut, après vingt ans, devenir pardonnable ?

La thèse développée par l’auteur est qu’un tel crime est impardonnable, imprescriptible « Lorsqu’un acte nie l’essence de l’homme en tant qu’homme, la prescription qui tendrait à l’absoudre au nom de la morale, contredit elle-même la morale » Le délai de prescription de 20 ans est posé par le droit au nom de la morale. Un individu doit pouvoir être pardonné de ses agissements dès lors qu’il a payé sa dette à la société. Selon Jankélévitch, ce principe est acceptable lorsqu’il s’agit de droit commun mais ne l’est plus du tout en cas de crime contre l’humanité. C’est pourquoi, « la prescription au nom de la morale contredit la morale ». C’est ce qui est confirmé par une seconde thèse « oublier ce crime gigantesque contre l’humanité serait un nouveau crime contre le genre humain » ces deux thèses apportent les réponses aux questions soulevées : Le crime contre l’humanité n’est pas un crime comme les autres.

L’impardonnable est et doit demeurer éternellement tel.

L’objectif de l’auteur est d’apporter les arguments qui confirment cette prise de position, c’est pourquoi il use d’arguments dont l’intensité va crescendo.

1. Des arguments juridiques.

2. Des arguments ontologiques.

3. Des arguments de la temporalité.

I. LES ARGUMENTS JURIDIQUES.

Le but est de cadrer et de déterminer le type de crime dont il est question. Avant tout ce crime fait exploser les cadres juridiques classiques : - C’est un crime international, c’est un crime différent du fait divers et c’est un crime exceptionnel. Ces trois arguments montrent que le crime contre l’humanité ne peut pas être compris comme le crime de droit commun. Il impose la création d’un droit spécifique qui pourrait fournir les cadres aux jugements de tels faits (la cour pénale internationale est fondée à le faire). Pourquoi le crime contre l’humanité échappe aux règles du droit commun ?

Le crime est en général circonstancié et limité à un nombre restreint d’individus, c’est un fait divers. Ici c’est une affaire de nations, l’Allemagne en tant que nation doit prendre en charge la totalité des fautes et ne doit pas se sentir atteinte dans son intégrité et dans sa souveraineté. De fait le crime contre l’humanité ne peut être soumis au critère de la souveraineté, ce n’est pas parce qu’une nation est souveraine qu’elle peut légalement et légitimement produire de telles exactions, c’est pourquoi le crime contre l’humanité engage l’ensemble des nations « les allemands n’ont pas à nous reprocher notre immixion dans leurs affaires. Ce ne sont pas leurs affaires (…), l’Allemagne est bien plutôt le seul pays qui n’ait pas à se mêler de cette question ».

II. LES ARGUMENTS ONTOLOGIQUES

Le crime contre l’humanité

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