L'immaturité
Cours : L'immaturité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 20 Septembre 2013 • Cours • 265 Mots (2 Pages) • 738 Vues
Dans son usage psychopathologique commun et plus généralement dans le champ social où elle s’exprime
habituellement, la notion d’immaturité est conceptuellement assez floue. C’est encore une notion qui n’a
pas obtenu le statut de concept. Peut-elle obtenir un tel statut?
Si fréquemment invoquée, parfois trop légèrement, son importance est considérable pour toutes les sciences
humaines et sociales: psychopathologie, science de l’éducation, sociologie, droit, justice, etc. Elle est
un déterminant majeur des souffrances psychologiques individuelles et des espaces sociaux (couple,
famille, collectivité de vie, etc.). Il revient principalement à la psychopathologie et à l’anthropologie de
penser cette immaturité, avec des outils nouveaux et adaptés au polymorphisme qu’elle peut revêtir.
Il faut soumettre l’immaturité à l’épreuve d’une caractérisation rigoureuse. La conscience de rôle (éclairée par les apports d’Erving Goffman, de Paul Ricœur et d’Alfred Kraus) permet d’en délimiter les contours.
Cette conscience de rôle vient de cette réalité du Vivre humain que nous nous apparaissons, nous nous
rencontrons et nous éprouvons toujours en rôle. Être immature est ne pas voir les rôles, ou du même geste
ne pas vouloir ou pouvoir entrer en rôle.
L’immaturité doit être définie rigoureusement dans ses rapports complexes avec la normalité psychopathologique, les névroses et surtout les personnalités pathologiques. Il faut également la concevoir
dans son devenir psycho-dynamique (relations avec la passivité psychologique, la dépendance affective, les troubles du comportement alimentaire, l’instabilité, l’impulsivité, les troubles pré-psychotiques,
les états-limites et parfois même des comportements pervers comme l’exhibitionnisme ou l’attirance
pédophilique, etc.). Est-elle une détermination stable au long de l’existence ou évolue-t-elle vers d’autres modes d’organisations pathologiques ou non?
Est-elle du ressort de l’éducatif ou du psychologique? Comment alors penser la part de ce qui revient
à l’un et à l’autre?
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