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L'histoire A-t-elle Un Sens

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Par   •  13 Avril 2015  •  2 132 Mots (9 Pages)  •  6 487 Vues

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Le terme « histoire » désigne dans son sens le plus large l’ensemble des choses qui arrivent, sont arrivées et arriveront : on parle d’ »histoire universelle ».Cependant une distinction est généralement faite entre deux histoires : l’histoire « réelle » d’une part , qui signifie les événements du passé tels qu’ils furent accomplis, et l’histoire en tant que discipline d’autre part, c'est-à-dire la connaissance du passé. Paradoxalement, une histoire étudie l’autre dans l’espoir de lui trouver un sens. En effet les historiens et philosophes de l’histoire se posent depuis longtemps la question du sens de l’Histoire : peut-on donner une raison d’être aux événements historiques? N’oublions pas non plus que “sens” a deux significations. Il signifie une direction ou un but, de sorte que nous devons nous demander si l'histoire est orientée dans une direction précise, vers une fin ou un but déterminés. Cela revient à envisager la possibilité d'une téléologie de l'histoire, c'est-à-dire d'une étude (logos) de la fin (télos) de l'histoire.

Mais il peut aussi désigner la « signification », il s'agirait alors de se demander si l'histoire n'est qu'une suite absurde de hasards, ou si elle a une signification qu'il nous serait possible d'apercevoir - ou de reconstruire, grâce au travail propre de l'historien.

I-L’histoire n’a pas de sens.

Le hasard a une place très grande dans l’histoire. Ce sont souvent des éléments d’une fragilité extrême qui déterminent le cours de l’histoire. C’est en effet une théorie très répandue, l’histoire serait une suite d’événements accidentels où le hasard joue un rôle déterminant dans l’intrigue des événements humains. Cette conception a été immortalisée par une phrase de Pascal :‘Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, la face du monde eût été complètement changée’. Pascal fait référence à la dernière guerre civile de la République romaine opposant Octave à Marc Antoine. Marc Antoine tombe amoureux de Cléopâtre et se soulève contre Octave avec l’appui de l’armée égyptienne. Il sera vaincu et ainsi Octave deviendra le premier empereur romain. Certains historiens de l’époque ont affirmé que c’est le grand nez de la reine qui faisait son charme. Pascal nous montre que ce soulèvement de Marc Antoine, aveuglé par sa passion amoureuse et son envie de pouvoir, était déraisonné. Il veut nous montrer que la beauté peut nous entrainer dans des événements qui vont changer le cours de l’Histoire.. L’histoire des hommes est donc déterminée par des causes banales. La phrase de Pascal nous conduit à dire que l’histoire est complètement irrationnelle car elle est gouvernée par le hasard. Des civilisations entières, des milliers d’hommes peuvent être engloutis à cause du hasard.

Les historiens anglais, auteurs des livres d’histoire “What if..” appuient cette théorie. Pour mieux comprendre la portée des événements ils formulent des hypothèses sur le devenir de l’histoire si certains événements étaient arrivés d’une autre manière. Ils se demandent par exemple, que se serait-il passé si Hitler avait réussi à entrer à l’académie des Beaux-Arts de Vienne. L’histoire aurait pu radicalement changer si nous considérons que Hitler joue un rôle décisif au sein de la Deuxième Guerre Mondiale. Si l’Histoire est gouvernée par le hasard, alors tout est possible. L’Histoire devient imprévisible. On est dans l’incapacité de prévoir l’avenir. Une Histoire gouvernée par le hasard incite au fatalisme et à une forme de résignation. Car pendant que nous prévoyons des projets, ce qui va se passer dans l’avenir proche va être déterminé par des facteurs sur lesquels on ne peut exercer aucun contrôle. Cette idée de hasard anéantit de ce fait toute idée de projet.

Les passions constituent un autre facteur d’irrationalité de l’histoire. Les passions nous submergent et empêchent tout raisonnement logique. À propos de l’histoire Kant dira: on ne voit en fin de compte, dans l’ensemble, qu’un tissu de folie, de vanité puérile, souvent aussi de méchanceté puérile et de soif de destruction. Ainsi, lorsque l’on regarde l’histoire nous découvrons la bétise humaine. Kant définit aussi les trois passions fondamentales, soit l’appétit des honneurs c’est-à-dire l’ambition, l’appétit des richesses ou cupidité et l’appétit de pouvoir. Ces passions provoquent des guerres, des conflits. Nous sommes des êtres sociables mais les passions nous empêchent de vivre en paix. C’est le concept d’insociable sociabilité de Kant. Si nos passions sont si fortes comment arrivons nous à cohabiter? Selon Aristote l’homme est un animal politique, il a une disposition naturelle à habiter avec ses semblables. Pourtant nous arrivons quand même à nous détruire les uns les autres. L’homme est donc méchant par nature, à ce propos Plaute à dit: L’homme est un loup pour l’homme. Kant lui est d’accord avec Aristote, l’homme est un êtrine social, mais, dès qu’il habite en société, cette sociabilité lui devient insupportable à cause de ses passions. Ainsi les passions et l’insociable sociabilité humaine provoque que l’histoire soit un champ de bataille. Si l’histoire est déterminée par nos passions, alors elle n’a ni sens ni logique car les passions ne sont pas raisonnables.

N’oublions pas non plus que l’histoire est l’histoire du drame humain. La thèse du drame humain, est présentée par Schoppenhauer: La devise générale de l'histoire devrait être : Eadem, sed aliter (la même chose, mais d'une autre manière). Celui qui a lu Hérodote a étudié assez l'histoire pour en faire la philosophie ; car il y trouve déjà tout ce qui constitue l'histoire postérieure du monde : agitations, actions, souffrances et destinée de la race humaine, telles qu'elles ressortent des qualités en question et du sort de toute vie sur terre. Ainsi l’histoire n’est que répétition des mêmes passions, des mêmes souffrances. Si l’on admet cela il n’y a donc pas de progrès et donc pas d’espoir. Shakespeare a donc raison lorsqu’il dit dans Macbeth: “histoire contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur et qui ne signifie rien”. L’omniprésence de cette souffrance donne un caractère absurde à l’histoire. Notre histoire et donc égale à celle de Sisyphe. N’oublions pas non plus que nous sommes libres de donner ou non un sens à l’histoire. Cela contredit l’idée d’un sens de l’histoire. De plus si l’histoire a un sens c’est que nous avons un destin et nous ne sommes donc pas libres de choisir.

L’histoire

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